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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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baron de Blot, il s'était introduit dans le cercle des pamphlétaires du coadjuteur en écrivant quelques chansons paillardes ayant même fait rire le cardinal. Trois jours après la visite de Beaufort, il se rendit donc chez son maître, rue de Richelieu, pour son compte rendu du vendredi.
    Il raconta à l'abbé ce qu'il avait appris et dit quelques mots de la visite du duc de Beaufort. Il ajouta qu'il était parvenu à faire révéler son nom à l'un de ceux qui accompagnaient le roi des Halles : un prévôt nommé Mondreville.
    Comme à chaque fois, Basile Fouquet lui remit cinq écus au soleil que l'autre empocha avec satisfaction.
    Le dimanche, l'abbé rencontra Tomaso Ganducci et lui narra le rapport de son espion. Mais quand le gantier apprit que Mondreville et Beaufort s'étaient retrouvés chez le coadjuteur, il ne put se retenir de jurer tant il ne s'attendait pas à cette visite.
    Il ne parvint à voir le cardinal que le lundi, entre deux audiences. Là, en présence de l'abbé Giuseppe Zongo Ondedei, il informa Mazarin de l'embarrassante réunion.
    â€” Il n'existe qu'une explication à cette visite, fit Ondedei. Mondreville s'est mis à son compte. Persuadé du transport de ces deux millions, il a proposé à Gondi et Beaufort de les voler.
    â€” Quelle importance, puisqu'il n'y aura aucun transport sur la Seine ! s'exclama Mazarin en haussant les épaules. Quand ils le comprendront, cela ne fera qu'attiser la défiance entre eux !
    â€” Sans doute. Seulement il y a Fronsac, remarqua Ganducci.
    â€” Quoi, Fronsac ? aboya Mazarin.
    â€” S'il poursuit son enquête, il finira par apprendre que Mondreville a vu Beaufort et le coadjuteur. Il ira alors voir Gondi. Vous savez que ce sont de vieux amis. Au bout de combien de temps Fronsac découvrira-t-il que cette histoire n'est qu'une imposture ? Au bout de combien de temps comprendra-t-il qu'il s'agissait d'un piège pour compromettre Longueville ? Et, surtout, que nous en sommes les auteurs ? Imaginez maintenant qu'il le dise à Son Altesse ? Que se passera-t-il si Monsieur le Prince découvre qu'on lui a tendu un piège ?
    Ondedei haussa les épaules :
    â€” Vous prêtez à ce Fronsac des capacités surnaturelles ! Comment pourrait-il découvrir que Mondreville a rencontré Beaufort et Gondi ?
    â€” Vous ne le connaissez pas ! répliqua Ganducci en haussant les épaules.
    Mazarin savait que Ganducci avait raison. Il ignorait comment, mais il était certain que ce satané Fronsac allait à coup sûr tout comprendre… sauf si…
    â€” Vous allez rencontrer monsieur Fronsac, Ganducci. Et vous lui révélerez la vérité. Toute la vérité, sans rien cacher. Le marquis de Vivonne a le sens de l'État. Il comprendra ce que j'ai voulu faire et mes raisons justes. Comme c'est vous qui lui aurez appris l'opération, je sais qu'il gardera le silence tant devant Condé que devant Gondi. Il n'est pas homme à me nuire et à nuire à la reine. Quant à Beaufort, si cela l'amuse de tenter de voler un convoi d'or qui n'existe que dans son esprit, laissons-le agir et se ridiculiser !
    Mais le mardi 7 septembre, quand Ganducci se présenta chez Fronsac, rue des Blancs-Manteaux, celui-ci était rentré à Mercy.
    1  Jacques Carpentier, abbé de Marigny et prieur de diverses abbayes, auteur de nombreuses mazarinades.
    2  Le duc de Retz.

34
    C omme les parlements d'Aix et de Rouen, celui de Bordeaux avait rejoint le parti de la Fronde. Mais, tandis que les troubles se terminaient à Paris, ils s'amplifiaient dans la capitale de la Guyenne. Leur origine tenait aux désaccords continuels entre le gouverneur, M. d'Épernon, et les autorités locales, soit le Parlement et la municipalité.
    Bernard de Nogaret de La Valette, duc d'Épernon, était un homme brutal et violent. On disait même qu'il avait empoisonné sa femme, Gabrielle de Verneuil, fille d'Henri IV et d'Henriette de Balzac d' Entraigues, marquise de Verneuil 1 .
    Durant l'été, la querelle entre le duc et les Bordelais avait tourné à la guerre civile, Épernon ayant décidé de traiter Bordeaux comme une ville ennemie et de la réduire par la famine. Pour y parvenir, il réclamait une armée au cardinal Mazarin. Or, la maison de

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