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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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votre glorieuse famille compromis à cause de monsieur de Longueville.
    Sur le coup, le Prince resta incrédule, ses yeux bleus plantés sur Fronsac, médusé par son audace. Puis sa fureur éclata :
    â€” Que venez-vous de dire ? Vous osez ? Croyez-vous que je vais souffrir votre insolence encore un instant ? Vous prétendez que vous me témoignez du respect et vous me traitez de voleur ! Sachez que vous m'en rendrez raison et que vous allez durement vous en ressentir ! Estimez-vous heureux que je ne vous fasse pas bâtonner par mes laquais ! Rentrez chez vous à Mercy et attendez mes ordres !
    Il sortit en claquant la porte.
    *
    Blême de peur et de honte, Louis resta figé un long moment. Il venait de se créer un ennemi mortel. Puis, il se décida à partir. Maîtrisant ses tremblements, il sortit dans la longue galerie où se tenaient des serviteurs et des officiers. Plusieurs le regardèrent avec dédain. Avaient-ils entendu le bruit de l'altercation ? Sans doute.
    Accablé de désespoir, Fronsac se composa un visage indifférent pour se diriger vers le grand escalier. En bas, il crut distinguer du mépris sur le visage d'un laquais qui le salua. Il passa l'antichambre et sortit dans la grande cour. Nicolas attendait avec le carrosse. Il monta en silence dans la voiture après lui avoir dit de rentrer rue des Blancs-Manteaux.
    Il avait le sentiment d'avoir fait son devoir envers le Prince, et en même temps d'avoir creusé l'abîme dans lequel il était tombé.
    Car il ne pouvait qu'obéir aux ordres, donc rentrer à Mercy. Chez lui, il trouva Richebourg s'apprêtant à sortir avec Bauer pour s'entraîner à la salle d'armes de la rue du Jour. Il leur raconta la colère du Prince et annonça son départ.
    â€” Que puis-je faire pour vous aider ? demanda Richebourg.
    â€” Je vais rédiger un courrier pour monsieur de Tilly, portez-le et répétez-lui ce que je viens de vous dire. Gaston jugera de ce qu'il doit entreprendre, mais je lui conseille d'attendre avant d'agir contre Mondreville. Peut-être Mgr de Condé va-t-il réfléchir plus calmement à ce que je lui ai révélé.
    Ensuite, Louis demanda à Bauer de préparer leurs affaires. Ils retournaient à Mercy.
    *
    L'hôtellerie de la Croix-de-Fer , rue Saint-Martin, était située presque en face de la rue aux Ours. Il suffisait de suivre cette rue aux Ours, de remonter la rue Saint-Denis et d'emprunter l'impasse Saint-Sauveur pour arriver dans la cour des Miracles.
    C'était la raison pour laquelle le duc de Beaufort l'avait choisie.
    Malgré sa proximité avec le quartier des truands, l'hôtellerie affichait belle réputation. Avec ses belles salles et ses vastes écuries, il n'était pas rare que des ambassadeurs y logent.
    Passé dans la matinée, Mondreville avait retenu une chambre à laquelle on accédait par une galerie et un escalier extérieur. Il s'était rendu ensuite dans la cour des Miracles, accompagné d'un serviteur du duc qui savait à qui s'adresser .
    Il y avait laissé la clef de la chambre.
    *
    Le lundi 6 septembre, la nuit étant tombée, un petit carrosse noir à deux chevaux, sans armes sur les portières, entra dans la cour de la Croix-de-Fer . Mondreville et Bréval en sortirent les premiers avant d'entourer le troisième personnage qui descendit lentement. Enveloppé dans un manteau de drap noir, l'homme, de grande taille et aux cheveux blonds sous un chapeau noir à larges bords, avait le visage caché par un masque, pratique courante pour les gentilshommes ne voulant pas être reconnus.
    Tandis que les garçons d'écurie s'occupaient du véhicule, sous la surveillance du cocher, Mondreville entraîna l'homme en noir vers l'escalier extérieur conduisant aux chambres. Quelques palefreniers les remarquèrent tous trois armés de lourdes rapières, l'un des visiteurs dissimulant, en outre, un pistolet à silex glissé sous son pourpoint.
    Ã€ l'étage, Mondreville se dirigea vers une porte à laquelle il toqua quatre coups. Elle s'ouvrit presque aussitôt. Les visiteurs entrèrent.
    La pièce était éclairée de plusieurs chandeliers. Il y avait là, debout, trois hommes au visage de gredin et un quatrième masqué. Ce dernier, de petite taille, vêtu de soie lie-de-vin, portait

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