Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
Vom Netzwerk:
raisons de leur convocation, sinon qu'elle avait certainement un rapport avec la dernière visite de Louis et les menaces du Prince. Allait-on les conduire ensemble à la Bastille ?
    â€” Fronsac ! s'exclama brusquement Gondi qui venait de le reconnaître. Et toi, Gaston ! Que faites-vous ici ?
    Gaston de Tilly aurait pu poser la même question, tant il était abasourdi. Quant à Louis, il commençait à deviner s'être sans doute fourvoyé.
    â€” Monseigneur, saluèrent-ils cependant à tour de rôle, en s'inclinant devant Gondi et le duc.
    Condé revint tranquillement s'asseoir tandis que Louis et Gaston restaient debout.
    â€” Monsieur de Beaufort est venu me parler de l'idée d'un de ses amis qui suggère de rapiner les tailles de Normandie pour affaiblir Mazarin, fit Condé à Fronsac, usant d'un ton extrêmement méprisant.
    Louis considéra successivement Beaufort, qui fronçait les sourcils en essayant de comprendre, Gondi, imperturbable, puis Condé qui paraissait beaucoup s'amuser. Avec les dernières paroles du Prince, la lumière s'était faite chez Fronsac. Le vol des tailles préparé par Mondreville n'était pas une entreprise conduite par Longueville, comme il l'avait cru, mais par Beaufort et Gondi. C'étaient eux qui joueraient le rôle du maréchal d'Ancre. Les anciens frondeurs avaient décidé de s'approprier les tailles !
    â€” Mes amis, dit Condé en s'adressant à Gondi et Beaufort, monsieur Fronsac, que vous connaissez, est venu il y a une quinzaine me mettre en garde contre cette entreprise de maraudage. Comment se nomme ce prévôt qui vous a si bien informé, mon cousin ? demanda-t-il à Beaufort.
    â€” Mondreville, monseigneur.
    â€” Que savez-vous de ce Mondreville, monsieur de Tilly ? s'enquit le Prince.
    Gaston aussi commençait à comprendre.
    â€” Mondreville a volé la recette des tailles de Normandie en 1617 pour le compte du maréchal d'Ancre. Il l'a fait avec la complicité d'un brigand bien connu à l'époque, un certain Petit-Jacques. Mon père était alors lieutenant du prévôt. Sur le point de les confondre, ces deux-là l'ont assassiné ainsi que ma mère. Voici un mois, je suis allé demander des comptes à cet homme qui m'a fait saisir et emprisonner. Sans monsieur Fronsac qui m'a délivré, je ne serais sans doute plus de ce monde. Mondreville est un voleur et un assassin qui finira sur l'échafaud. Je m'y suis engagé.
    Gondi avait blêmi à ce discours, regrettant de ne pas avoir écouté ses pressentiments lui conseillant de demeurer à l'écart de cette entreprise. Quant à Beaufort, il peinait toujours à suivre.
    â€” Monsieur le duc et monsieur le coadjuteur me proposaient de m'associer avec votre Mondreville pour recommencer l'affaire de Concini, laissa tomber Condé.
    Tilly écarquilla les yeux, puis ne put se retenir d'intervenir avec virulence.
    â€” Monseigneur, avec tout le respect que je dois à un prince du sang, quiconque s'associerait avec Mondreville me trouverait sur son chemin. Je ferai payer ses crimes à cet homme, quoi qu'il advienne. Quant à vous, monsieur le coadjuteur, vous êtes issu d'une trop illustre famille pour vous associer avec pareil coquin.
    Volontairement, Tilly ignora Beaufort, montrant ainsi le mépris dans lequel il le tenait.
    Condé dévisagea successivement Beaufort et Gondi avant de déclarer, assez solennellement :
    â€” Mes amis, deux obstacles m'interdisent de participer à votre entreprise. La première est que je savais déjà, grâce à monsieur Fronsac, la vraie nature de ce Mondreville. Un petit-fils de Saint Louis ne peut s'associer à un scélérat. La seconde est que je ne m'abaisserai jamais à être un chef de guerre rebelle. Je m'appelle Louis de Bourbon et je ne veux pas ébranler la Couronne. Je vous encourage donc à faire comme moi. Quant à Mondreville, je l'abandonne à la justice, ou plutôt à monsieur de Tilly .
    Il insista sur ces dernières paroles.
    â€” Je comprends vos réticences, monseigneur, insista pourtant le duc de Beaufort, mais n'oubliez pas que s'il devait y avoir une épreuve de force avec le faquin sicilien, ces deux millions de livres feraient la différence.
    â€” Dans la même circonstance, le duc de Guise

Weitere Kostenlose Bücher