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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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cocus et le Secret des Secrets du Petit Albert et autres philosophes hébreux, grecs, arabes, chaldéens, latins et modernes .
    Ce dernier livre, plein de formules mystérieuses dont celles de l'ensorcellement d'amour, rencontra un grand succès. Il vendit tous ses exemplaires.
    Les achats terminés, La Goutte rangea son matériel, prenant garde à ce qu'un paquet de saucisses, préalablement apporté, soit sur le dessus de la hotte. Une idée de d'Artagnan : de la charcutaille remplie de pavot.
    Quittant la cuisine, il retourna dans la cour. À son arrivée, les chiens étaient venus le sentir. Face au lévrier toujours là, couché devant le seuil, La Goutte posa sa hotte, prit discrètement les saucisses et alla uriner contre un mur. Personne ne faisant attention à lui, il en jeta une au chien qui l'avait suivi. L'animal l'avala d'une bouchée. Le sergent s'approcha alors d'une autre bête, un dogue, à qui il parla un moment en faisant tomber une seconde saucisse. Deux molosses dormaient encore l'un près de l'autre, il leur abandonna le reste de la viande droguée avant de retourner vers son barda, en ayant aussi profité pour observer les lieux et repérer les passages où le mur était le plus bas.
    Revenant au porche d'entrée, il aida les gardes à baisser le pont-levis avec la grosse manivelle, puis s'éloigna en sifflotant, satisfait de la dizaine de liards gagnés par ses ventes.
    *
    La nuit vint. À une lieue de Mondreville, pas très loin de Tilly, la troupe attendait dans un bois.
    La Goutte les ayant rejoints, il raconta sa visite en revêtant son habit de sergent à verge. Sur le coup de onze heures, les deux carrosses prirent le chemin de Mondreville. À l'entrée du village, ils laissèrent les voitures à la garde de Nicolas et se dirigèrent à pied, à travers champs, vers la ferme fortifiée.
    *
    C'était en vérité une troupe terrifiante. Revêtus de cuirasses ou de plastrons noirs, coiffés de bourguignottes à couvre-nuque, ils rappelaient ces légions de diables descendus sur terre que l'on voit dans les églises. Quelques-uns, dont Louis et Gaston, avaient la cuirasse prolongée de tassettes sur les cuisses. Tous portaient une lourde épée et un ou deux longs pistolets au travers de leurs baudriers. Bauer y ajoutait son espadon et Guillaume Bouvier le canon à feu. Les autres transportaient cordes, grappins, échelle, poudre et balles.
    Arrivés à la ferme, ils suivirent les indications de La Goutte. Devant le fossé asséché, peu profond, s'étendait un champ de seigle moissonné ; ils contournèrent un tas de gerbes n'ayant pas été rentrées. Louis leva les yeux vers le corps de logis au-dessus d'eux.
    Aucune lumière ne brillait. Tout le monde dormait comme ils l'avaient prévu.
    Ils purent donc poursuivre jusqu'à l'endroit choisi par La Goutte. De l'autre côté du mur, expliqua-t-il à voix basse, se trouvait un chemin de ronde avec une échelle. Une fois en haut, ils descendraient facilement.
    Bauer lança le grappin, qui s'accrocha sur un créneau sans faire le moindre bruit, Guillaume Bouvier ayant pris la précaution d'entourer les morceaux de fer de tissu. Ils attendirent un moment, mais aucun chien n'aboya. Gaston grimpa le premier. Arrivé en haut, il eut beaucoup de difficulté avant de trouver une prise lui permettant de lâcher la corde et d'agripper le mur. Finalement, il parvint à passer une jambe dans un créneau, puis son corps tout entier. Une fois de l'autre côté, il s'installa sur le chemin de ronde et examina la cour obscure. Tout était silencieux. S'il y avait des chiens en liberté, ils dormaient, drogués par le pavot.
    Déjà Louis avait lié l'échelle à l'extrémité de la corde. Gaston la tira doucement et l'attacha à l'extrémité d'un merlon. Immédiatement, Bauer monta. Tilly lui tendit la main et l'aida à passer. Les autres grimpèrent après avoir soigneusement attaché armes, lanternes et équipements sur leur dos ou leur ceinture.
    Ils étaient dans une semi-obscurité. La Goutte montra l'endroit où se trouvait l'échelle. Ils l'empruntèrent. Toujours en tête, Gaston tenait une courte arbalète à la main, tout comme Desgrais. Les autres tiraient leurs épées.
    Ils entendirent alors de faibles sons de voix

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