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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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passé, mais il murmura :
    â€” Après nous être appropriés les tailles, nous étions riches… Petit-Jacques voulait acheter des bateaux, se lancer dans le grand négoce sur l'océan. Son rêve. Moi, je voulais la seigneurie de Mondreville. Je me voyais seigneur justicier.
    Un flot de sang l'étouffa. Il toussa, cracha et parvint à poursuivre :
    â€” Mais les choses furent plus difficiles… L'achat de la seigneurie impliquait de passer devant la Chambre des aides. On m'y connaissait, donc se l'approprier était impossible. Quant à Petit-Jacques, il craignait d'être reconnu des bateliers s'il devenait négociant à Rouen. C'est ainsi que naquit l'idée de changer nos personnes. Il a fait faire de faux documents et s'est présenté à la Chambre des aides comme un Mondreville… Moi je suis devenu Bréval. J'étais doué pour les affaires et Petit-Jacques m'apprit à naviguer. Quant à lui, il s'est transformé en ce prévôt que vous avez connu.
    â€” Et Charles ? demanda Louis.
    â€” Ma femme est morte à la délivrance, Charles n'avait plus de mère… À ce moment-là, l'épouse de Petit-Jacques était grosse, mais a perdu son fruit. J'ai pensé l'occasion unique pour mon fils d'entrer dans la noblesse. Madame Mondreville, puisqu'elle portait mon nom, a accepté, elle en était même heureuse, mais elle est morte de la variole peu après. Lui, les enfants ne l'intéressaient pas. Seule sa personne comptait. Hélas ! au contact de Petit-Jacques, les mauvais penchants de mon fils se sont développés. J'en étais désespéré.
    De nouveau, il eut un flot de sang, mais cette fois, ne put le recracher.
    â€” Il s'étouffe, s'alarma Richebourg, aidez-moi à le mettre sur le côté.
    Ils le soulevèrent, mais le véritable Mondreville expira dans leurs bras.
    â€” C'est fini, dit Louis.
    â€” Je vais rejoindre La Goutte, décida Gaston.
    Fronsac hocha la tête, méditant sur l'étrange malédiction.
    â€” Je n'ai pas tout compris, monsieur, lui avoua alors Desgrais. À quoi monsieur de Tilly faisait-il allusion en parlant du talent de sorcière de la Galigaï, de la chair de la chair…
    â€” Avant de mourir, la maréchale d'Ancre a proféré une malédiction envers Mondreville qui assistait à son exécution. Monsieur Gramucci, présent, l'a entendue. Elle a dit : La mia maledizione andrà a seguirti fino che la tua pelle e la pelle della tua pelle cadonno sul patibolo. Vous comprenez l'Italien ?
    â€” Un peu. « Ma malédiction te poursuivra jusqu'à ce que ta chair et la chair de ta chair tombent sur l' Échafaud … » C'est cela ?
    â€” Oui. Mais l' Échafaud , ce n'était pas celui du bourreau, c'était ce brigand. Le Grand Coesre. Le roi d'Argot que toute la police recherche à Paris. Je l'ai rencontré deux fois, et c'est à cause de moi qu'il était défiguré. Mais comment la Galigaï pouvait-elle deviner ?
    â€” Madame la maréchale savait beaucoup de choses que nous ne connaîtrons jamais, commenta sombrement Gramucci en se signant. Je vais m'occuper de l'autre blessé, dit-il pour changer de sujet.
    Le cordelier pansa sommairement l'épaule du brigand. Ce qui n'était guère utile puisqu'il finirait pendu. Pendant ce temps, Desgrais garrotta son complice et Louis rejoignit Jacques à l'étage supérieur.
    Il annonça aux domestiques l'opération de police terminée et qu'ils étaient libres de circuler dans la maison. Il leur donna ordre de remettre les lieux en état, d'allumer des flambeaux et de descendre les cadavres dans la cour.
    Accompagné de Jacques, il se rendit ensuite au premier étage, où Bauer avait rassemblé les archers prisonniers. Fronsac leur expliqua la supercherie : Mondreville était le brigand Petit-Jacques recherché depuis trente ans, et ajouta être désolé pour ceux d'entre eux qui étaient morts, mais qu'ils auraient dû réfléchir avant de s'engager sous les ordres de cet homme, à tout le moins se rendre quand le prévôt de Vernon était venu. Pour l'instant, ils resteraient enfermés dans la chambre jusqu'à la venue du prévôt de Mantes, lequel prendrait des décisions à leur sujet.
    Il n'y eut pas de question

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