Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
Vom Netzwerk:
le ministre étant la courtoisie même.
    â€” Je viens vous proposer un compromis qui devrait vous satisfaire, monseigneur.
    â€” Ah !
    Mazarin réprima un sourire. Compromis, transaction, arrangement, combinazione , étaient des mots qu'il entendait, tant il détestait les conflits inutiles.
    â€” J'ai consulté les notaires de messieurs Mondreville et Bréval, Votre Éminence. Selon eux, la fortune amassée par Mondreville est grossièrement évaluée à trois cent mille livres, dettes payées, pour ses terres, ses forêts et ses maisons. Celle de Bréval est à peu près identique avec son entreprise de négoce. Le million volé n'a donc pas donné de fruits !
    â€” Nous savons cela ! intervint Rose. Nous estimons qu'une vente rapide ne rapportera pas plus d'un demi-million. Son Éminence est donc prête à laisser vingt mille livres à monsieur de Tilly. Il n'y aura pas d'autre offre.
    â€” Je vous propose un traité, monseigneur, dit Fronsac en ignorant la proposition du secrétaire.
    â€” Un traité ?
    â€” Oui, comme la surintendance des Finances en signe avec des partisans. Je vous remets un demi-million en or sonnant et trébuchant, qui vous sera porté par la banque Tallemant, et vous abandonnez tous les biens de messieurs Bréval et Mondreville à monsieur de Tilly.
    Mazarin resta un instant interloqué avant de demander :
    â€” Où est le piège ?
    â€” Il n'y a pas de piège, monseigneur. J'ai examiné en détail les biens de ces brigands, j'ai trouvé des acquéreurs pour certains d'entre eux. J'ai un accord avec le directeur de la banque Tallemant, lui ayant fourni des gages suffisants. Vous aurez votre demi-million tout de suite et il restera à Gaston bien plus de vingt mille livres. Ce traité ne sera pas différent de ceux faits par la Surintendance, sinon que l'Épargne reçoit la somme convenue souvent à terme. Avec moi, vous l'aurez immédiatement. En contrepartie, de la même façon que le syndicat de traitants s'arrange pour encaisser les taxes qu'on lui a affermées, je m'occuperai de vendre les biens que vous aurez laissés. Ce que monsieur de Tilly obtiendra correspondra à la remise habituelle faite aux traitants.
    â€” Qu'en pensez-vous, Rose ?
    â€” Le marché me paraît équitable, monseigneur. Cet argent nous serait bien utile en ce moment, et si la chancellerie s'occupe elle-même de la vente des biens, une grande partie des sommes disparaîtra en chemin ! Chacun se servira ! observa le secrétaire avec cynisme et lucidité.
    â€” Je m'interroge sur cette remise, de combien serait-elle ? demanda Mazarin.
    â€” On dit que les impôts sont affermés avec une remise du tiers, ce serait beaucoup moins, monseigneur, persifla Fronsac. Ce traité aura d'autres avantages pour vous, il n'aura pas à être enregistré par le Parlement, puisqu'il s'agit de biens confisqués au profit du domaine royal. Vous pourrez considérer la somme comme des comptants 1 .
    â€” Hum… mais dans un traité, l'adjudicataire fournit auparavant une caution, et surtout il y a des enchères.
    â€” Libre à vous d'organiser des enchères, monseigneur, mais cela prendra des semaines et, pendant ce temps-là, monsieur de Tilly pourrait bien gagner son procès. Quant à la caution, elle est inutile puisque j'ai d'ores et déjà un accord de la banque Tallemant. Tout au plus puis-je vous signer un accord préalable.
    â€” Quand aurai-je l'argent, monsieur Fronsac ?
    â€” Lorsque le procès sera terminé par un accord entre les parties. Laissez-moi deux semaines, monseigneur. Monsieur Boisneau rassemble la somme en ce moment ; disons que vous pourriez l'obtenir avant la mi-décembre.
    â€” J'ai encore besoin d'y réfléchir, décida Mazarin. Je consulterai monsieur Séguier, monsieur Avaux et monsieur Servien 2 cet après-midi. Êtes-vous chez vous ?
    â€” Oui, monseigneur, dit Louis qui sut avoir gagné. Cependant, j'ai deux autres requêtes, monseigneur.
    â€” Ah ! Je me doutais bien que ce n'était pas simple !
    â€” Rien qui ne coûte, monseigneur, rassurez-vous.
    Le visage du cardinal s'éclaira.
    â€” Monsieur de Tilly souhaite garder le titre de seigneur de Mondreville, qui a

Weitere Kostenlose Bücher