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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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– une boîte de fer fermée par des morceaux de verre –, la prit, enfila des chausses supplémentaires, un second pourpoint, des bottes, hésita à prendre une arme qui pouvait le blesser dans sa chute, puis gagna la fenêtre la plus proche de la meule, ouvrit le volet et monta avec précaution sur l'appui. En bas, le fossé faisait une toise. Il fallait qu'il saute devant, et ne rate pas la meule. Il lâcha la lanterne qui, en tombant, éclaira un instant le fossé et la meule. Aussitôt, il s'orienta sur le tas de foin et sauta.
    Le choc fut extrêmement violent, mais la meule était haute et il roula sur lui-même en la pénétrant. Il se retrouva vite au fond, au milieu de la paille qui l'étouffait, mais vivant. Donnant de grands coups autour de lui pour écarter les épis, il parvint ensuite à l'air libre. Dans sa chute, il sentit qu'il s'était meurtri un genou, mais il pouvait encore marcher. Il partit en courant, se dirigeant grossièrement vers le nord, son cœur battant à tout rompre après ce qu'il venait de faire.
    *
    Petit-Jacques avait l'avantage de connaître parfaitement les lieux. Tout en boitillant, il essaya de mettre de l'ordre dans ses idées. Qu'était devenu Bréval, alias son ami Mondreville ? Et son faux fils ? En vérité, il pensa que peu importait désormais : il ne les reverrait jamais plus.
    Au bout d'une dizaine de minutes, n'entendant rien derrière lui, il comprit qu'on ne le poursuivait pas, ou qu'on avait perdu sa trace. Il lui fallait maintenant songer à l'avenir. S'asseyant contre un arbre pour reprendre son souffle et masser son genou douloureux, il dressa le bilan de cette fuite : il n'avait ni argent ni arme, il faisait froid et une pluie fine commençait à tomber.
    Le jour venu, quand on aurait lancé les compagnies prévôtales à ses trousses, on le capturerait rapidement. Il songea un moment à aller jusqu'à la Seine, puis à voler une barque. Mais après ? Il serait forcément rattrapé à Vernon. C'est alors qu'il pensa de nouveau à Bréval. Pourquoi ne pas se rendre chez lui ? On le connaissait là-bas. Il pouvait se faire ouvrir en pleine nuit, expliquer aux serviteurs qu'il venait de la part de leur maître.
    Il regarda alentour et, malgré l'obscurité, repéra à peu près l'endroit où il était. Il serait à Longnes avant une heure.
    Il repartit dans la nuit. Malgré la pluie, la marche rapide le réchauffa un peu. Arrivé à la maison de Bréval, il tira plusieurs fois la cloche. Finalement, quelqu'un approcha avec deux chiens aboyant à qui mieux mieux.
    â€” Je suis le prévôt Mondreville, monsieur Bréval m'envoie chercher des papiers importants ! cria Petit-Jacques.
    Le domestique dut reconnaître sa voix, car il y eut des bruits de verrous et la porte s'entrebâilla.
    â€” Le maître ? Mais pourquoi n'est-il pas avec vous ? s'enquit le serviteur, avec une expression de surprise.
    D'une main, il serrait fermement la laisse des chiens qui s'étaient calmés en reconnaissant le prévôt, de l'autre, il tenait une lanterne sourde.
    â€” Il ne pouvait pas ! lança autoritairement l'intrus. Je sais où sont les papiers dont il a besoin, je vais les chercher. Donnez-moi votre lanterne et préparez-moi un cheval pour rejoindre Bréval.
    Le domestique hésita un instant, mais que pouvait-il faire d'autre ? Il obéit.
    Petit-Jacques grimpa à la chambre. À la lueur de la flamme, il fouilla la pièce, rassembla quelques vêtements dans une petite malle de cuir ainsi qu'une épée, deux pistolets, de la poudre, des balles et une dague. Il avisa ensuite le cabinet flamand sur lequel son ancien complice travaillait et faisait sa correspondance et ses comptes, un meuble à secret dans lequel l'ancien commis de la taille conservait toujours une somme suffisante en vue de ses dépenses courantes. Le reste se cachait dans un coffre de fer scellé dans le mur, mais la clef pendait à son cou !
    Le meuble était formé d'un corps supérieur avec deux vantaux peints supportés par des colonnes. Comme ils étaient fermés, Petit-Jacques força la serrure avec la dague. À l'intérieur, se trouvaient six tiroirs superbement décorés et trois casiers à secret . Il fit jouer le mécanisme, une petite

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