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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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été dans sa famille, et les droits de haute justice y afférant.
    â€” D'accord.
    Mazarin acceptait facilement d'offrir ce qui ne lui coûtait rien.
    â€” Un homme nous a aidés, monseigneur. Il se nomme Thibault de Richebourg. C'est un jeune gentilhomme dont la famille a toujours été loyale à la Couronne, mais qui ne s'est jamais donnée à personne. Pour l'instant, il exerce par commission la charge de lieutenant de prévôt à la place de Mondreville. Il serait intéressant pour Votre Éminence qu'elle lui fût confirmée.
    â€” C'est une charge d'au moins trente mille livres, remarqua matoisement le ministre.
    â€” Disons vingt mille, sourit Louis. Monsieur de Tilly vous les paiera directement.
    Louis savait que Mazarin ne détestait pas les pots-de-vin pour ses petites dépenses.
    â€” Dans ce cas… Attendez ma réponse. Vous l'aurez sous peu.
    L'entretien était terminé et Louis partit satisfait.
    *
    Son père avait informé plusieurs notaires des biens à vendre et avait déjà des acquéreurs, tout comme les deux notaires de Rouen. Boisneau savait que le comptoir Tallemant de La Rochelle 3 était intéressé par les barques de Bréval, et Nicolas Rambouillet, le beau-père de Gédéon, qui possédait des comptoirs à Rouen, était preneur de ses maisons, hangars et remises. Au total, même en gardant quelques bois, de belles terres et une ferme, et après avoir déduit le demi-million, Gaston conserverait trois cent mille livres de ces ventes. Largement de quoi reconstruire sa maison et vivre de ses rentes, s'il le souhaitait. Quant aux vingt mille livres pour Richebourg, ce serait peu payer pour bénéficier sur place d'un lieutenant du prévôt capable de surveiller ses terres.
    Le lendemain, un secrétaire et un notaire du roi vinrent porter une lettre présentée sous forme d'acte officiel. Le ministre détaillait les conditions de l'accord. Pour la lieutenance de Richebourg, Mazarin réclamait vingt-cinq mille livres, et dix mille pour que Gaston devînt seigneur de Mondreville !
    Louis signa l'acte qui devrait encore être avalisé par le Conseil d'État. Une réunion, à une date non fixée, se déroulerait en décembre.
    Louis repartit le surlendemain pour Rouen.
    Gaston accepta bien sûr tous les termes. Deux jours plus tard, le procureur général reçut de nouvelles instructions ainsi que le président du parlement de Rouen. Un accord général fut aussi signé dans lequel Tilly payait, à hauteur de vingt mille livres, les frais de justice de ce dernier procès. Avec les dix mille livres qu'il dût laisser à M. de La Barre et un peu moins à son avocat, ses gains dans la transaction se voyaient certes un peu écornés, mais il demeurait largement gagnant.
    Ils quittèrent Rouen après avoir offert un tableau hollandais à Pierre Corneille afin de le remercier de tout ce qu'il avait fait pour eux.
    1  C'étaient des sommes non assignées sur des recettes que le roi pouvait dépenser sans qu'il soit mentionné de l'usage qu'il en faisait auprès de la Chambre des comptes.
    2  Avaux et Servien étaient surintendants des Finances.
    3  Les Tallemant formaient un groupe financier. À La Rochelle, leur comptoir armait des navires bretons et normands pour vendre, avec d'énormes bénéfices, des marchandises au Nouveau Monde d'où ils rapportaient du sucre, du cacao et des fourrures.

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    R evenons quelques semaines en arrière…
    Ã€ peine eut-il fermé la porte de la chambre que Petit-Jacques sut qu'il allait être pris. Gramucci l'avait trompé. Le bandit songea immédiatement aux fenêtres, mais, en connaissant la hauteur, il devina n'avoir aucune chance. Pouvait-il tresser une corde à l'aide de linges ? Il essaya, mais constata vite que le travail lui prendrait trop de temps. Il retourna alors à la fenêtre. La mort immédiate ne valait-elle pas mieux que les supplices et la roue ? C'est alors qu'il se souvint de la gerbe rassemblée dans l'après-midi. D'une hauteur, il avait regardé ses paysans l'élever. Mais où se trouvait-elle exactement ?
    Il entendit des bruits métalliques dans la pièce d'à côté, des coups d'épée. On se battait. Il se rendit à la lanterne que Bréval avait allumée

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