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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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s'exclama-t-il en ôtant son chapeau.
    Germain Gaultier, flatté, lui rendit son salut.
    â€” Comment va monsieur le marquis ? s'enquit Petit-Jacques.
    â€” Il n'est pas là en ce moment, monsieur.
    â€” Ah bon ? Serait-il en voyage ?
    â€” Il est dans sa seigneurie de Mercy.
    â€” Je croyais qu'il vivait là ! dit Petit-Jacques en désignant la maison.
    â€” Non, ceci n'est que sa maison de Paris. Je suis moi-même de Mercy, comme ma sœur.
    â€” Vous devez être tranquille quand votre maître n'est pas là !
    â€” Il y a toujours du travail, monsieur, et je ne sais jamais quand il arrivera.
    â€” Vous voulez dire que vous ignorez quand il retournera à Paris ?
    â€” C'est cela, monsieur.
    Petit-Jacques abrégea la conversion, alla récupérer ses affaires à l'auberge et vida les lieux, enragé de ses pertes de temps et d'argent.

46
    L e lendemain, il tombait un mélange de pluie et de neige quand Petit-Jacques revint rue de la Verrerie. Le soleil n'était pas levé mais il savait que les magistrats partaient tôt au Palais. Comme il ignorait où officiait Tilly, le seul moyen de l'apprendre consistait à attendre patiemment, dans un recoin de la rue, sur la selle de son cheval, la pluie glacée dégoulinant sur son manteau.
    Prime ayant sonné, il vit un homme en livrée ouvrir le portail de la maison et courir vers les écuries de La Trinité en essayant d'éviter les trous puants. Peu après, guidé par un palefrenier, un carrosse attelé sortit. L'homme en livrée en était le cocher. Le carrosse passa devant Petit-Jacques qui reconnut les armes sur la portière : une fleur de lys de gueule en champ d'or avec la légende : Nostro sanguine tinctum. La voiture s'arrêta devant la maison d'où un concierge sortit. Peu après, le procureur à l'Hôtel du roi apparut, reconnaissable entre mille avec les boucles rouges dépassant de son chapeau. Il monta dans le carrosse et partit.
    Petit-Jacques le suivit jusqu'au Grand-Châtelet. Le carrosse entra sous la voûte du tribunal et disparut de sa vue. Le brigand attendit un moment devant la Grande Boucherie, hésitant à pénétrer sous ce porche qui conduisait à la sinistre prison. Mais le passage permettait aussi d'emprunter le Grand-Pont 1 par la rue Saint-Leufroy. C'était peut-être le chemin que le carrosse avait emprunté. Finalement, ayant enfoncé son chapeau jusqu'aux yeux, il se décida à entrer.
    Sous la voûte ouvrait l'entrée de la cour du Châtelet. Il y aperçut le carrosse. Tilly était donc là, il n'avait qu'à attendre son départ.
    Retournant vers les étals de bouchers, il laissa son propre cheval dans une écurie et se mit à l'abri de la pluie sous un auvent. Dans une échoppe proche, il acheta un verre de vin chaud pour se réchauffer et attendit. Le carrosse ne ressortait pas. Peut-être Tilly assistait-il à une audience.
    Petit-Jacques ignorait que le procureur écrivait tranquillement un mémoire dans son bureau de la grosse tour du Châtelet. Le brigand attendit donc jusqu'à trois heures de l'après-midi, avalant rapidement un plat de tripes sans perdre des yeux le passage. Transi, mort de froid, il vit enfin le carrosse sortir et le suivit jusqu'à la rue de la Verrerie.
    Tilly rentrait chez lui.
    Petit-Jacques comprit que si ce procureur ne circulait qu'en voiture, il n'arriverait pas à le poignarder !
    *
    Malgré un catarrhe et une toux déchirante, Petit-Jacques revint en faction le lendemain. Le début de la journée se déroula de la même façon que la veille et, une fois Tilly entré au Châtelet, le bandit revint se mettre à l'abri sous le même auvent d'échoppe.
    Lors d'une accalmie, et comme il grelottait, il décida pour se réchauffer de faire quelques pas dans la rue de la Triperie qui, longeant le Châtelet, conduisait au pont au Change. Il s'en approchait lorsqu'il discerna les cris d'une altercation venant de la rue de l'Écorcherie où travaillaient ceux qui récupéraient les peaux de mouton et de porc.
    Un homme se défendait à coups de poing contre trois adversaires, lesquels eurent vite fait de le faire tomber dans la boue, puis de le rouer de coups de pied. Petit-Jacques les vit ensuite revenir vers leur étal. Intéressé, il

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