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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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s'approcha du groupe de badauds qui commentaient la bagarre.
    Déjà l'homme pris à partie se relevait, tapissé de boue, d'excréments et du sang provenant des échaudoirs des boutiques. Il eut un geste menaçant envers les curieux qui l'entouraient afin qu'ils s'éloignent.
    â€” Trois contre un ! Quels braves à trois poils ! ironisa Petit-Jacques, seul à être resté.
    â€” Ça va ! Carpissez aussi !
    â€” Voilà un liard, tu iras boire à ma santé pour t'être bien défendu, ajouta-t-il en tendant une pièce préparée.
    L'autre hésita. C'était un colosse court sur pattes avec d'énormes arcades sourcilières dont l'une couverte de sang, tout comme son nez cassé.
    Finalement, il saisit la pièce.
    â€” Tu peux te nettoyer quelque part ? demanda Petit-Jacques.
    â€” Je vais descendre à la vallée de la Misère, je me laverai à la Seine.
    â€” Retrouve-moi à l'entrée du Bœuf Couronné , j'ai besoin de quelqu'un comme toi.
    Le Bœuf Couronné était un cabaret situé devant la halle des bouchers.
    â€” Pour quoi faire ?
    â€” Un service facile à me rendre. Je te donnerai un écu.
    La brute hocha la tête après une ultime hésitation, puis descendit vers la vallée de Misère. Il irait jusqu'à Saint-Leufroy et descendrait sur la rive par la rue Merderet se laver dans l'eau glacée.
    *
    Petit-Jacques le vit apparaître un quart d'heure plus tard.
    â€” Mon nom, c'est Jacques, lui dit-il.
    â€” Moi, c'est Bertrand L'Écorcheur.
    â€” Allons boire un verre de vin chaud.
    Devant le comptoir d'une échoppe, toujours l'œil aux aguets sur le passage du Châtelet, l'ex-Mondreville l'interrogea :
    â€” Que te voulaient-ils ?
    â€” Je suis compagnon. Mon maître me devait de l'argent. Il n'a pas voulu me payer parce que je m'étais battu avec un client. Ses frères l'ont aidé à me chasser.
    â€” Tu te bats souvent ?
    â€” Quand on me cherche ! rétorqua l'autre, buté.
    â€” Que vas-tu faire maintenant ?
    â€” Je ne sais qu'écorcher et tuer ! J'irai au royaume d'Argot où on trouvera bien à m'utiliser, cracha-t-il.
    â€” Je te l'ai dit, je t'engage.
    â€” Pour faire quoi ?
    â€” Je vais me réchauffer au Bœuf Couronné . Toi, tu restes là. Il y a un carrosse noir avec une fleur de lys rouge sur la portière dans la cour du Grand-Châtelet. Si tu le vois sortir, tu me préviens et je te gratifie d'un écu d'argent.
    â€” C'est tout ?
    â€” C'est tout.
    L'autre acquiesça.
    Petit-Jacques entra dans le cabaret et se fit servir à dîner.
    Bertrand L'Écorcheur vint le chercher vers trois heures. Le carrosse sortait et se trouvait encore devant la Grande Boucherie.
    â€” Reviens demain ! lui cria Petit-Jacques en partant. Si je suis par là, j'aurai besoin de toi.
    Le lendemain se déroula de la même façon, mais Tilly rentra chez lui plus tôt. Petit-Jacques, ayant retourné sa veste et son manteau, attendit alors un moment dans la rue de la Verrerie, car le carrosse n'avait pas été rentré. Comme il pleuvait toujours, il regrettait de ne pas avoir gardé Bertrand L'Écorcheur avec lui. Un peu plus tard, Tilly ressortit, cette fois en compagnie d'une jeune femme.
    De nouveau Petit-Jacques suivit la voiture qui traversa la Seine par le pont au Change et pénétra dans la cour de Mai du Palais de Justice. Il attendit que Tilly et sa compagne grimpent les marches de l'escalier pour laisser son cheval aux garçons s'occupant des montures, repassa devant les placards, détrempés par la pluie, et vit que celui de l' Échafaud n'était plus là. Sans doute était-il pris, ou mort. Il balayait les autres placards des yeux quand son cœur s'arrêta un instant : sur une affiche, il se reconnut. Sous un portrait à la plume du tableau qu'il avait chez lui, était écrit : Petit-Jacques, qui se fait aussi passer pour le seigneur de Mondreville . On le recherchait pour vol.
    Décidément, ce Tilly allait vite en besogne. Il était temps qu'il se débarrasse de lui, songea-t-il en serrant la dague sous son manteau.
    Dans la galerie marchande, retrouvant le couple devant une boutique de mercerie, il devina que la femme avait besoin de colifichets. Elle

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