Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
Vom Netzwerk:
retour de sa visite à Sully, Tilly réunit ses archers et ses sergents afin de leur annoncer qu'il partirait à Paris le lendemain. Comme son épouse ne connaissait pas la grande ville, il lui proposa de l'accompagner. Ils voyageraient dans le coche qu'il avait fait construire l'année précédente pour ses déplacements à Rouen : un chariot à essieux tiré par deux chevaux, avec deux banquettes en cuir vert disposées en longueur et six colonnes sculptées supportant le toit. Pas de vitre aux portières, mais de simples rideaux. Il décida qu'un de ses serviteurs le conduirait et qu'un second valet les accompagnerait.
    Le lendemain vendredi, au lever du soleil, Tilly se rendit à Rosny chercher la lettre promise par le duc de Sully. En se pressant, il serait de retour avant dix heures, son épouse aurait le temps de se préparer et de régler les ultimes problèmes provoqués par leur départ soudain.
    Petit-Jacques et Mondreville étaient, eux, arrivés dans la nuit au village. Malgré les six lieues entre Vernon et Tilly, ils avaient accompli la fin du voyage à pied, laissant, comme prévu, chevaux et équipement à Longnes, à l'auberge du Saut du Coq . Le matin, habillés de pauvres hardes, coquilles de pèlerin sur l'épaule et chaussés de sandales, ils apprirent du curé que M. le prévôt s'apprêtait à partir vers Paris. Il était pour l'heure à Rosny et reviendrait dans la matinée chercher sa femme avec qui il ferait le voyage en coche. Les deux hommes comprirent être arrivés à temps. Louis de Tilly était certainement allé demander à Sully une lettre de recommandation. S'il quittait son domaine, c'était pour rencontrer quelque haut magistrat. Ce prévôt savait déjà trop de choses !
    *
    Pour être certains de ne pas se tromper quand ils le verraient sur la route, ils observèrent un moment le coche en cours d'attelage. Ensuite, ils partirent pour Longnes où ils reprirent montures et armes, s'équipèrent en cavaliers et attendirent la voiture, laquelle ne pouvait prendre un autre itinéraire puisque le chemin de Paris traversait Longnes.
    Le coche apparut peu après midi et fit une brève halte à l'auberge du Saut du Coq pour faire boire les chevaux. Quand il repartit, Mondreville et Petit-Jacques le suivirent à bonne distance.
    Après Longnes, le chemin montait, puis descendait brusquement à l'approche de Mantes et de la Seine. Juste au début de la pente, les deux cavaliers se mirent au galop. Petit-Jacques avait préparé une de ses arbalètes, dissimulée contre la selle. Mondreville avait dégainé une épée, jusque-là camouflée.
    Quand Louis de Tilly entendit les chevaux, il souleva le rideau et se pencha à la portière, pistolet chargé à la main, tant il savait les routes peu sûres. Son valet assis en face de lui possédait aussi un mousquet et une épée. Voyant seulement deux cavaliers, le prévôt des maréchaux fut rassuré et ne s'y intéressa plus. Mais les chevaux rattrapèrent sa voiture lorsque le chemin fut assez large. À l'instant où Petit-Jacques se trouva au niveau du cocher, il lui décocha une flèche en pleine poitrine. L'autre s'affaissa sans tomber. Mondreville donna ensuite plusieurs coups de plats d'épée aux chevaux, les fouettant au sang cruellement. Sous la douleur, les bêtes s'emballèrent dans la descente. Tilly saisit seulement à ce moment-là qu'ils étaient attaqués et tira, mais les cahots firent que la balle se perdit.
    Mondreville et Petit-Jacques, un sourire de victoire aux lèvres, s'arrêtèrent, laissant le coche dévaler la pente à une vitesse folle, sûrs du sort de ses malheureux passagers. Ils entendirent Mme de Tilly hurler. Et, à la première courbe, virent la voiture, dont le train avant ne pouvait osciller, se renverser et rouler sur elle-même plusieurs fois, entraînant les chevaux.
    Comme il n'y avait personne d'autre sur la route, les deux assassins s'approchèrent. Les chevaux, jambes brisées, hennissaient en se débattant. M. de Tilly avait été éjecté du véhicule qui lui était passé dessus en l'écrasant. Sa tête ensanglantée ne laissait aucun doute sur son décès. Son épouse, toujours à l'intérieur, avait la nuque à angle

Weitere Kostenlose Bücher