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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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ce qu'on nous a affirmé. Il paraît que ce Petit-Jacques n'a jamais été attrapé. Monsieur Mondreville ne l'a pas recherché ?
    â€” Je l'ignore ! Je sais qu'un jour, on n'a plus parlé de lui. Mais si vous dites qu'il a volé autant, il peut avoir quitté le pays. Au demeurant, je crois que ça s'est passé bien avant que monsieur Mondreville ne soit prévôt.
    Le silence s'installa un moment, chacun vidant lentement son pot. Pichon réfléchissait à une autre question à poser, sans pour autant exciter les soupçons de ce brave Bréval.
    â€” Je crois avoir entendu dire qu'à cette époque, la bande de Petit-Jacques fréquentait un cabaret pour mariniers, la Carpe d'Argent . Mais, chaque fois que les archers du prévôt y allaient, il n'y était plus, laissa tomber Bréval.
    â€” Il se trouve encore beaucoup de brigands par ici ?
    â€” Hélas, oui ! Mondreville est sans cesse à la tâche avec les laboureurs ayant tout perdu et les soldats débandés. Plus il en pend, plus il y en a ! Déjà vous avez aperçu la potence à Vernon, eh bien, allez vous promener vers Mantes, vous verrez les chênes au bord de la route encore plus chargés !
    Bréval termina son verre avant de demander :
    â€” Mais vous-même, monsieur Pichon, comment se fait-il que vous ne soyez pas avec Monsieur le Prince ?
    â€” Son Altesse 1 est en Bourgogne. Je ne suis que lieutenant dans un régiment, et on n'a pas besoin de moi en ce moment… Avez-vous revu Thibault de Richebourg ?
    â€” Hier soir. Il doit être chez lui, actuellement. Dieu soit loué, il ne vient pas ici tous les jours !
    Il se leva.
    â€” Merci pour le vin ! Et à charge de revanche.
    Quand il fut parti, Pichon héla l'aubergiste.
    â€” On nous a parlé d'une gargote où on mange bien, la Carpe d'Argent . Savez-vous où elle se trouve ?
    â€” La Carpe d'Argent ? fit l'autre les yeux écarquillés . On s'est moqué de vous ! C'est un repère de maraudeurs et de fripons, même si c'est aussi le rendez-vous des bateliers et des haleurs. Je n'ai jamais entendu dire que l'on y soupait bien !
    â€” Ah ! Et ça se trouve où ?
    â€” Sur un banc de sable, un endroit marécageux. Il faut prendre le chemin de Rosny, puis longer celui de halage. Entre Moisson et le bac vers La Roche-Guyon. Le cabaret est construit sur des poteaux. Beaucoup y viennent en barque.
    *
    Le lendemain, dès son réveil, Bréval se fit habiller et resta dans sa chambre près de la fenêtre. De l'étage, malgré un rideau d'arbres, il apercevait l'auberge du Saut du Coq . Ces trois hommes l'intriguaient. Étaient-ils vraiment là pour attendre des chariots de tapisseries ? Le doute s'insinuait. Ils ne paraissaient guère riches pour des gentilshommes de Condé et des marchands. Et pourquoi l'avoir questionné sur cette vieille affaire du vol de la recette des tailles ?
    Comme il le pensait, il les vit sortir, huit heures ayant sonné à l'église, et prendre le chemin vers Longnes, donc sa maison. Après leur passage, il descendit et fit seller un cheval. Trois lieues le séparaient de Rosny.
    Il les suivit de loin et les vit tourner vers Le-Tertre-Saint-Denis. Comme il se doutait de leur destination, il pouvait rester à bonne distance. De plus, il connaissait les lieux et savait se dissimuler. Ce fut plus difficile en lisière de la forêt de Rosny, mais les trois ne semblaient pas s'inquiéter d'être suivis. Il leur laissa prendre de l'avance, puis se rendit par un autre chemin à la Carpe d'Argent. Là, dissimulé dans la forêt proche, il découvrit leur arrivée.
    Tandis que Canto gardait les montures, les deux autres pénétrèrent dans le cabaret.
    Bréval en savait assez. Ces trois-là venaient pour tout autre chose qu'attendre des chariots de tapisseries.
    *
    Le négociant en blé revint à Longnes en méditant. Chez lui, il s'enferma plusieurs heures, parla un moment avec sa filleule, puis se fit conduire en carrosse à la maison forte du prévôt, à Mondreville.
    Dans la cour, sous un marronnier, Charles Mondreville prenait une leçon d'escrime avec un maître d'armes sous la surveillance de son père. Jacques Mondreville portait une épaisse barbe grise, comme le duc de Sully

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