Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
Vom Netzwerk:
rencontre pour arranger cette affaire !
    Mondreville lui jeta un regard sombre.
    â€” Thibault de Sabrevois de Richebourg, fit Bréval. Une des plus vieilles familles du pays. Une des plus pauvres aussi. Orphelin, écuyer, seigneur de nombreux lieux, comme il vous l'a dit, mais dont les cens varient entre un mouton de la première année et deux poules ! Il habite seul le donjon familial près de Dourdan, n'ayant même pas les moyens de se payer de domestiques, sinon un vieux valet. C'est un garçon fier et querelleur qui a déjà eu des ennuis avec la justice. Je vous l'ai dit, il aurait tué trois hommes en duel, mais il n'a pas été poursuivi, car ses adversaires s'en étaient pris à lui tous ensemble.
    â€” Vous voulez dire qu'il a tué trois hommes à la fois ?
    â€” C'est ce que m'a dit Anaïs. De jeunes gentilshommes de passage qui s'étaient moqués de sa rossinante.
    â€” Rude bonhomme ! siffla Canto.
    â€” Qui est donc cette Anaïs ? s'enquit Pichon.
    â€” Anaïs Moulin Lecomte est ma filleule. Elle habite chez moi, en ce moment. Ses parents sont en Provence pour régler des affaires familiales. Les Moulin Lecomte possèdent un grand moulin au Coudray. C'est ainsi que je les ai connus. À une époque, j'achetais aussi des farines. Nous nous sommes rendus divers services. Ma pauvre femme était très amie avec la mère d'Anaïs. Et, à sa naissance, je suis devenu son parrain. L'année dernière, elle a rencontré Thibault de Richebourg qui se rendait à Chartres pour les états provinciaux. Il s'était arrêté au moulin faire boire sa rossinante et a eu le coup de foudre. Il est revenu à plusieurs reprises la voir et a finalement demandé sa main à ses parents qui ont désiré réfléchir, tant il est pauvre. Quand les Moulin Lecomte sont partis vers Aix, ils n'ont pas voulu emmener leur fille, les routes étant peu sûres, et me l'ont confiée afin qu'elle ne reste pas seule ; le risque étant que Richebourg l'enlève. Depuis, il vient souvent la voir, bien que je lui aie demandé de ne pas le faire. Seulement, voici trois jours, Charles (il désigna Mondreville), fils d'un de mes amis, le seigneur de Mondreville, l'a rencontrée chez moi et a eu lui aussi le coup de foudre.
    â€” Je veux l'épouser ! déclara Charles Mondreville d'un ton buté. Je crois être d'un meilleur parti et vous souhaitez aussi ce mariage, monsieur Bréval.
    â€” C'est certain, fit ce dernier, mais j'aime Anaïs et c'est à elle et à ses parents de prendre une décision.
    â€” Votre père serait le prévôt, a dit monsieur Bréval… demanda Sociendo.
    â€” C'est le lieutenant du prévôt des maréchaux de Rouen, s'enorgueillit le jeune homme, et le seigneur de Mondreville. Il dispose de la haute justice sur notre seigneurie, et j'en bénéficierai après lui.
    Ils discutèrent ensuite des conditions de la conciliation. Sur l'insistance de Bréval, le jeune Mondreville accepta, si cela se révélait nécessaire, de reconnaître avoir eu un mouvement d'humeur en jetant la selle de Richebourg par terre.
    Ensuite, Bréval annonça qu'il rentrait chez lui, ne voulant laisser Anaïs seule trop longtemps. Mondreville l'accompagna.
    Canto, Pichon et Sociendo restèrent donc seuls pour terminer le repas et se consulter en vue de la suite.
    â€” Il faut en savoir plus sur Mondreville, réfléchit Pichon. Ce Bréval, bien aimable, devrait nous apprendre ce dont nous avons besoin.
    â€” J'ai surtout besoin de naviguer sur la Seine, rétorqua Sociendo. Le vent vient du couchant. S'il tient demain, essayons de louer une barque à voile à Vernon.
    *
    Pendant ce temps, Bréval revenait à pied vers son domicile. Mondreville l'accompagnait, ayant laissé son cheval à l'écurie. Ils arrivaient en vue de la belle maison du marchand de blé quand ils découvrirent Richebourg devant le perron, tenant une rossinante par la bride. Anaïs Moulin Lecomte se trouvait avec lui, ainsi qu'une dame de compagnie.
    â€” Calme-toi, Charles ! Inutile de recommencer une querelle et je ne veux pas que tu te fasses tuer chez moi. Laisse-moi agir.
    Tandis qu'ils s'approchaient, Anaïs prévint Thibault de Richebourg qui avait le dos tourné. Il la salua et monta en selle

Weitere Kostenlose Bücher