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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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assis, Louis remarqua que la ganse d'un de ses galants s'était défaite ; aussi entreprit-il de la renouer, examinant en même temps la disposition des lieux. Outre la porte d'entrée, il aperçut un escalier et une galerie conduisant aux chambres, ainsi qu'un passage vers une basse-cour ou des celliers.
    Mais, déjà, la servante arrivait avec un pichet et des pots à anse. Louis lui demanda à mi-voix :
    â€” Nous cherchons une demoiselle qui habite ici chez un monsieur Bréval. Elle se nomme Anaïs Moulin Lecomte. Savez-vous comment nous pouvons la trouver ?
    â€” Monsieur Bréval est juste là ! répondit en un souffle la fille de salle, jetant un bref regard soumis vers une table proche.
    Louis Fronsac s'intéressa à cette direction et y découvrit cinq hommes en train de souper. À leurs habits et leur comportement, sa première impression le conduisit à les voir comme des gens de peu de qualité. Ensuite, il ne put retenir un plissement de front en remarquant le bras en écharpe de l'un, individu assez grand au visage osseux surmonté d'une tignasse blond sale mal peignée. Ses joues fardées et ses lèvres passées au rouge dissimulaient à peine un teint blafard. À un baudrier de buffle, il portait une brette de duelliste et une dague. Malgré ses habits recherchés et ses dentelles au col et manchettes, Louis devina le soldat de fortune. Son voisin, plus musclé et vigoureux, était aussi de haute taille, avec un visage sinistre. Une impression renforcée par une moustache et une barbe en pointe piquée de gris. Dans ses yeux, Fronsac retrouva les expressions cruelles qu'affichait parfois Gaufredi. Comme son vieux serviteur, il s'agissait certainement d'un coureur d'aventures et l'estramaçon 1 , suspendu à un large baudrier aux boucles de cuivre, confirmait ce jugement.
    Le regard de Louis glissa vers son voisin, ventripotent au poil noir et frisé. Un nez camus, un visage rubicond, il possédait une vague ressemblance avec son ami Paul de Gondi, mais là où le coadjuteur de Paris affichait la noblesse de sa race, celui-là laissait uniquement paraître la duplicité et la friponnerie. Ses doigts boudinés étaient couverts de bagues aux pierres multicolores.
    En face se tenaient un bourgeois, à l'air digne et sérieux, et un garçon corpulent au visage rougeaud en train de manger gloutonnement un pigeon avec ses doigts, tachant sans vergogne son pourpoint de la sauce dégoulinant sur sa poitrine. Lui aussi portait une épée, mais une arme de parade avec garde dorée couverte d'une tresse de soie.
    Le regard de Fronsac glissa vers les chaussures des cinq hommes. Les porteurs d'épée étaient en bottes.
    Quel rapport Richebourg pouvait-il avoir avec ces gens-là ? Le plus simple n'était-il pas de les questionner ? Il se leva et s'approcha d'eux.
    â€” Lequel d'entre vous est monsieur Bréval ? s'enquit-il.
    â€” C'est moi, répondit le bourgeois. Que désirez-vous, monsieur ?
    â€” Mon nom est Louis Fronsac, marquis de Vivonne. J'arrive de Paris.
    Il fit une pause, observant leur réaction mais apparemment personne ne le connaissait. Le garçon rougeaud continuait de manger goulûment, l'ignorant avec grossièreté.
    â€” Je cherche un ami qui ne donne plus de nouvelles depuis une quinzaine. En interrogeant ici et là, j'ai appris qu'une jeune fille, dont on vient de me dire qu'elle loge chez vous, s'inquiétait de son côté de la disparition d'un nommé Thibault de Richebourg. Deux disparitions au même moment m'ont paru singulières, aussi me suis-je rendu chez monsieur de Richebourg…
    De nouveau, il se tut, mais cette fois remarqua le voile d'inquiétude gagnant l'homme au visage fardé et au bras en écharpe, ainsi que son voisin, l'autre porteur de rapière.
    â€” … J'ai trouvé le cadavre de son domestique, tué depuis quelques jours, mais aucune trace de monsieur de Richebourg, sinon du sang sur son épée. Je voudrais dire tout cela à cette jeune fille, et lui poser quelques questions, si possible.
    â€” En quoi tout cela vous importe-t-il ? l'agressa brusquement le jeune homme après avoir posé sa carcasse de pigeon et s'être essuyé les doigts à son pourpoint.
    â€” Qui êtes-vous, monsieur ? rétorqua sèchement

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