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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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Fronsac.
    â€” Je suis le fils du prévôt ! C'est mon père qui pose des questions, ici ! Qui nous dit que ce n'est pas vous qui avez tué ce pauvre domestique !
    â€” Et je serais venu vous le révéler ? s'amusa doucement Fronsac. Pour votre gouverne, sachez que j'ai déjà prévenu le prévôt de Houdan. Mais vous-même, seriez-vous le fils du lieutenant du prévôt des maréchaux de Rouen, monsieur Mondreville ?
    â€” Ici, nous n'aimons guère les curieux, cracha le garçon en tendant un doigt vers Louis, jusqu'à toucher sa chemise où il laissa une tache de graisse.
    Fronsac baissa les yeux vers son poignet gauche. Le ruban s'était à nouveau légèrement dénoué. Il entreprit de refaire la ganse de la main droite.
    â€” Vous ne m'avez pas présenté vos amis, dit-il en même temps, d'une voix sans timbre.
    Mondreville rota et se remit à manger gloutonnement, l'ignorant ostensiblement.
    â€” Vous êtes blessé ? ajouta Louis au traîne-rapière ayant un bras en écharpe.
    Pichon planta ses yeux dans les siens sans dire un mot.
    â€” Un coup d'épée, peut-être ? Récent ?
    Pichon pâlit légèrement. De la main gauche, il saisit son pot qu'il vida, comme pour se donner une contenance.
    Un silence hostile s'installa peu à peu dans la salle de l'auberge, chacun observant qu'une querelle débutait.
    â€” Monsieur, intervint Bréval d'un air contrarié, je suis désolé que vous ne compreniez pas que vous importunez mes compagnons. Je ferai part à ma filleule de votre passage, mais ce monsieur de Richebourg n'était rien pour elle. Je vous remercie de votre obligeance, seulement vous vous êtes dérangé inutilement.
    â€” Je ne pense pas, répliqua froidement Louis. Et je ne vais pas me répéter. Qui êtes-vous ? Et comment avez-vous été blessé ? demanda-t-il à Pichon.
    â€” Dieu me damne ! C'est trop d'insolence ! s'exclama Canto en se levant, main sur la poignée de sa brette.
    Bauer s'était mis debout. Il contourna la table et, sans que personne s'y attendît, gifla l'audacieux d'un puissant revers. Canto s'écroula dans un grand fracas, faisant tomber le banc avec lui. Sa bouche se remplit de sang.
    Tout le monde resta pétrifié devant cet acte de violence inattendu.
    â€” Vous êtes fou ! glapit le jeune Mondreville en se dressant à son tour, tandis que Pichon n'intervenait pas, baissant plutôt les yeux. Il avait connu ce genre de fier-à-bras dans un régiment de Condé et devinait qu'à la moindre tentative d'opposition de sa part, le colosse le rouerait de coups et le laisserait invalide.
    Pendant ce temps, Canto se relevait très lentement, s'écartant le plus possible du géant aux tresses.
    â€” Votre nom, monsieur ? l'interrogea Fronsac d'un ton glacial, contournant la table pour s'approcher.
    â€” Canto de La Cornette, balbutia l'aventurier en essuyant sa bouche avec la manche de sa chemise tout en reculant, de crainte d'un nouveau coup.
    â€” Et vous ? s'enquit Louis, se tournant vers celui au bras en écharpe.
    â€” Pichon de La Charbonnière.
    â€” Par le diable, c'en est trop ! cria le fils du prévôt. Je vais chercher les archers de mon père ! Il est haut justicier ici et, comme prévôt des maréchaux, fait pendre qui il veut ! Vous feriez mieux d'avoir quitté le pays à mon retour. Si vous êtes encore là, il branchera celui-là (il désigna Bauer) et vous fera enfermer dans sa prison de Vernon où, tout marquis que vous êtes, vous recevrez quelques bons coups de fouet !
    â€” Votre père me trouvera à Vernon, dit Fronsac, avec un sourire de circonstance. Je vais raconter au lieutenant criminel ce que j'ai découvert chez monsieur de Richebourg. Malgré la fronderie, il existe encore une justice dans le royaume et je crois qu'il sera facile de trouver les assassins du domestique.
    Cette attitude tranquille, ou cette menace, eut le don d'exaspérer le jeune impudent qui éructa, un doigt accusateur tendu vers Fronsac :
    â€” Croyez-vous vous en sortir facilement, monsieur ? Laissez-moi vous dire ceci : quelqu'un a menacé mon père, comme vous avez l'insolence de l'oser à présent avec nous. Cet homme se disait procureur

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