La malédiction des templiers
abasourdi de Sully, il se mit à hurler, « Faites quelque chose, aidez-moi à récupérer le pist… », quand une intense douleur éclata dans sa poitrine : ses poumons expirèrent violemment l’air qu’ils contenaient, tandis que Zahed lui assénait un nouveau coup, cette fois du tranchant de sa main libre. Simmons fit un bond en arrière, essayant de retrouver son souffle, avec l’impression que sa cage thoracique avait été remplie de napalm et qu’on venait d’y mettre le feu. Tandis qu’il chancelait, Zahed se releva, prit son élan et se jeta sur lui avec un hurlement de fureur à glacer les sangs. Ses doigts se tendirent vers la gorge de son adversaire, tels les crocs d’un cobra, l’enserrant avec une force bestiale. L’Américain secoua violemment la tête, de gauche à droite, pour tenter d’échapper à l’étreinte mortelle de Zahed, agitant les bras en tous sens pour lui donner des coups qui se soldaient par des tapes insignifiantes. L’Iranien avait maintenant réussi à plaquer une joue de son adversaire contre le sol, écrasant son orbite gauche contre le rebord aigu d’un rocher, décidé à en finir. Simmons sentit sa vision s’assombrir et ce qui lui restait de forces le quitter peu à peu. Il en était à se dire que, à tout prendre, mieux valait peut-être mourir de cette manière plutôt qu’en regardant ses boyaux s’échapper d’un trou béant dans son ventre, quand quelque chose attira vaguement son attention, quelque chose sur le sol, à portée de main : une pierre, de la taille d’une mangue, juste à la périphérie de son champ de vision. Il avait presque perdu toute sensation dans les membres, mais parvint néanmoins à lancer son bras en direction de la pierre, à convaincre ses doigts de se serrer autour et à ordonner à ses muscles d’asséner à son adversaire un ultime coup.
Celui-ci atteignit Zahed au-dessous de l’oreille. Sous le choc, les lèvres de l’Iranien frémirent et s’ouvrirent, crachant de la salive rougie de sang. Les poumons en feu, Simmons le repoussa loin de lui. Zahed tomba en arrière, sur le côté, puis inspira une grosse goulée d’air, secouant la tête, les paupières mi-closes, sa main rouge de sang pressant la blessure que l’Américain venait de lui infliger. Ses yeux se fixèrent sur son adversaire avec une lueur de rage bestiale, et il se releva presque d’un bond, comme possédé.
Simmons recula, le souffle court, toutes sortes d’alarmes résonnant dans sa tête, lui intimant l’ordre de ne surtout pas insister, ni de tenter d’engager un nouveau mano a mano . Pas avec un homme comme celui-là.
Lui suggérant de se tirer au plus vite, tant qu’il était encore en mesure de le faire.
Il se lança dans la pente pour rejoindre Sully qui, de là-haut, regardait toujours ce qui se passait en contrebas, stupéfait, le visage luisant d’une suée soudaine, les yeux reflétant un mélange d’horreur et de désarroi.
— Qu’est-ce que vous f… commença le guide.
Ses mots s’arrêtèrent dans sa gorge quand il vit que Simmons n’écoutait pas. Le cerveau de l’archéologue tournait autour d’une unique pensée : ses yeux parcouraient le sol frénétiquement, il devait à tout prix le retrouver… Jusqu’au moment où il le repéra, là où il l’avait vu pour la dernière fois. Toujours dans la main du guide.
Le couteau multifonction.
— Passez-moi votre couteau, dit-il d’une voix rauque.
Sans même attendre une réaction, il sauta sur Sully et le lui arracha.
Il regarda autour de lui, essayant de se repérer, puis, sentant quelque chose bouger sur sa droite, se tourna pour voir Zahed apparaître en bas de l’éboulis.
L’Iranien tenait quelque chose à la main. Son pistolet. Ce salopard avait réussi à remettre la main dessus.
— Courez ! cria-t-il au guide en l’attrapant par le collet et en l’entraînant vers le côté de l’éboulis le plus éloigné du monastère.
Zahed sentait sa tête résonner encore sous l’effet du coup qu’il avait reçu, mais il savait comment oublier la douleur jusqu’à ce qu’il en ait terminé avec ce qu’il avait à faire. Pas question qu’un petit archéologue de merde vienne gâcher ses plans. Il allait le dresser, lui montrer de quel bois il se chauffait, lui apprendre le respect et veiller à ce qu’il n’oublie pas de sitôt la leçon.
Mais il devait d’abord lui mettre la main dessus.
Il arriva en haut de l’éboulis juste à
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