La malédiction des templiers
description est un peu trop vague pour qu’on puisse avoir des certitudes, mais étant donné ce qu’il y a là-dedans… Si je devais faire une supposition, je dirais qu’ils essayaient de rejoindre le col de Gülek, celui que l’évêque a également emprunté lors de son voyage vers le nord. C’était à l’époque le seul moyen de traverser les monts du Taurus. Ce qui voudrait dire que la gorge qu’il évoque se trouve au sud d’ici, dans cette zone, fit-il en dessinant du doigt un cercle autour de l’endroit en question. Le seul problème, c’est que, des gorges, il y en a des tas dans le coin. Impossible de dire, pour autant que j’aie raison sur la première partie de ma supposition, de laquelle il pourrait bien s’agir, à moins de faire nous-mêmes le voyage, en suivant sa trace.
Zahed hocha pensivement la tête.
— Eh bien, c’est très exactement ce qu’on va faire. Demain matin, à la première heure.
Il fit une pause, avant d’ajouter avec un sourire :
— Il faut absolument qu’on y arrive avant les autres chasseurs de trésors.
Sully rit de bon cœur.
— Aucun problème. Vous savez quoi ? s’exclama-t-il, le visage illuminé. On va appeler mon oncle, Abdülkerim. C’est un spécialiste de Byzance, il était prof d’université à Ankara et il travaille maintenant comme guide pour les groupes de touristes. Il va vous plaire. Il habite à Yahyali, tout près des gorges dont je viens de parler. Il les connaît comme sa poche, et si quelqu’un peut nous aider à trouver celle que vous recherchez, c’est bien lui.
Il sortit son téléphone de sa poche, y jeta un bref coup d’œil, puis parut soudain se rappeler quelque chose.
— Zut, j’avais oublié, fit-il, le portable à bout de bras, la mine penaude. On est trop haut pour capter un signal.
Les nerfs de Zahed se tendirent comme des câbles d’acier. Il savait comment ces mots seraient reçus, et il se tourna aussitôt vers Simmons.
La lueur qui brillait dans le regard de l’archéologue lui apporta toute la confirmation dont il aurait pu avoir besoin.
29
Pas de réseau pour les téléphones portables. La remarque de Sully embrasa les neurones de Simmons.
Pas de signal.
Pas de réseau.
Pas de détonateur.
Pas de bombe.
C’était maintenant ou jamais – il en eut d’autant plus la certitude quand il vit son ravisseur plonger la main droite dans son sac à dos, où Simmons savait qu’il avait fourré un pistolet.
— Il a une arme ! cria-t-il en se ruant sur Zahed.
Il percuta l’Iranien au moment précis où celui-ci sortait son pistolet. Saisissant de sa main gauche le poignet droit de l’Iranien, il parvint à repousser l’arme. Le fracas de la détonation explosa dans les tympans de l’archéologue, se réverbérant sur la falaise, dans leur dos, sans pour autant l’empêcher d’expédier son coude droit dans le visage du tueur. Des années d’entraînement permirent à l’Iranien de limiter l’impact au maximum en se jetant en arrière, mais le coude de l’archéologue le heurta dans un craquement sinistre qui se répercuta dans l’épaule de Simmons.
Sous le choc, les deux hommes dégringolèrent du surplomb, Simmons serrant toujours la main de Zahed qui tenait le pistolet et essayant désespérément de le lui arracher. Inextricablement enchevêtrés, ils roulèrent ainsi jusqu’à heurter rudement le sol.
La tête de l’Iranien percuta avec force un des rochers disséminés un peu partout, et il poussa un hurlement de douleur. Galvanisé, Simmons, agrippant maintenant des deux mains le poignet de son adversaire, l’abattait avec force, une fois, deux fois, et encore, contre les cailloux. Il sentit la prise de l’homme se relâcher encore un peu plus… et aussitôt après une douleur intense irradier dans son flanc droit : le poing de Zahed venait de le frapper avec la force d’un marteau-pilon. Un coup d’une puissance terrible. Sous l’impact, Simmons poussa un grognement sourd mais parvint à frapper une fois encore le poignet de son adversaire contre le sol. Le pistolet jaillit de la main de l’Iranien, dévalant la pente qui s’ouvrait juste derrière eux.
Simmons crut que son cœur s’arrêtait de battre à la vue de l’arme glissant hors de portée. Les ongles profondément enfoncés dans le poignet de Zahed, plaqué contre les rochers, cette vision le désarçonna complètement et il se demanda ce qu’il devait faire. Apercevant au-dessus de lui le visage
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