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La malédiction des templiers

La malédiction des templiers

Titel: La malédiction des templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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marche, leur progression devint moins pénible : le soleil était passé derrière les falaises et le canyon tout entier se trouvait désormais à l’ombre. Au cours des quelques kilomètres qui suivirent, ils tombèrent sur deux petites chapelles taillées dans le roc, en fait deux cellules creusées des siècles auparavant dans le tuf. Leurs murs et leur plafond étaient ornés de fresques naïves, aujourd’hui à peine visibles. Mais rien de plus. Jusqu’à ce que leur guide ne les hèle.
    — Par ici ! leur cria-t-il depuis l’autre côté de la gorge.
    Zahed et Tess le rejoignirent en courant.
    Courbé en deux, Abdülkerim avait les yeux rivés sur un roc au pied de la falaise, et le caressait doucement de sa main gantée. Ce qui avait retenu son attention n’avait rien d’évident, jusqu’à ce qu’apparaissent des petites marques, sculptées dans la pierre lisse, aux rebords érodés par le passage du temps.
    La représentation sculptée qu’époussetait le Turc occupait une surface de six centimètres carrés environ. Aussi grossièrement exécutée fût-elle, elle n’en était pas moins reconnaissable : c’était une croix, ce qui n’avait rien de surprenant compte tenu de l’importante présence chrétienne dans la région tout au long du premier millénaire qui avait suivi les débuts du christianisme. On en trouvait un peu partout dans les environs. Mais l’emplacement de celle-ci – au pied d’une falaise, sans église rupestre en vue – sortait de l’ordinaire, de même que sa forme. Ce n’était pas une croix quelconque : ses branches étaient plus larges à leur extrémité qu’à leur base, trait distinctif de cette croix pattée utilisée par plusieurs sectes au cours de l’Histoire, et en particulier par les Templiers.
    — Ça pourrait bien être ça, fit le spécialiste de Byzance, tout excité à cette idée.
    Il continua de brosser avec soin la surface qui entourait la croix, puis celle qui se trouvait au-dessous. D’autres signes gravés apparurent, à peine discernables au début, puis de plus en plus nets à chaque passage du gant.
    Il s’agissait de lettres. Rien de très recherché, assurément pas l’œuvre d’un maître artisan. Elles semblaient avoir été façonnées à la hâte, à l’aide des outils que le sculpteur avait eus sous la main. Mais elles étaient bel et bien là.
    Tess se pencha à côté de l’historien, les yeux fixés sur le roc. Elle sentait sa peau frémir d’excitation à mesure que les lettres gagnaient en netteté. Et tout en lisant les mots qu’elles formaient – il y en avait trois en tout, disposés l’un au-dessus de l’autre –, son esprit tournait à plein régime, essayant d’en décrypter le sens.
    Hector… Miguel… et Conrad.

36
    L’Iranien examina les sculptures, le front plissé, concentré.
    — Donc, dit-il enfin avec un hochement de tête, notre Templier repose là.
    — Pas seulement un, fit Abdülkerim, les yeux luisant d’excitation. Tous les trois. Ils sont peut-être tous enterrés ici, sous nos pieds.
    Il recula de deux pas et étudia avec attention le sol, à la base de la falaise. Le terrain y était uniformément plat, à l’exception d’un petit monticule. Il examina rapidement le paysage, en amont et en aval de la gorge, puis leva les yeux vers la paroi quasi verticale qui la dominait.
    — C’est merveilleux, commenta-t-il. Nous marchons peut-être sur les tombes de trois chevaliers templiers, ici, dans une région où la présence templière n’a jamais été attestée.
    Tess ne lui prêta pas attention. Elle était en train de réfléchir au sens de leur découverte, et un coup d’œil furtif en direction de l’Iranien lui montra que c’était également son cas.
    L’expression ravie du spécialiste de Byzance se changea en stupéfaction navrée devant l’absence d’euphorie – voire l’évidente tension – manifestée par ses clients.
    — C’est bien ce que vous recherchez, n’est-ce pas ?
    La jeune femme l’ignora.
    — S’il est bien enterré ici, dit-elle à son ravisseur, cela signifie que nous arrivons au bout de nos peines, non ?
    Elle marqua une hésitation, se demandant si cette conclusion n’était pas lourde de périls pour elle comme pour le Turc, avant d’ajouter :
    — Notre quête est terminée, vous ne croyez pas ?
    Zahed n’en avait pas l’air persuadé.
    — Qui les a mis en terre ? Nous savons que trois chevaliers ont quitté le

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