La malédiction des templiers
maison, parvint la voix de l’Iranien, qui posait une question de sa voix autoritaire.
Le garde se tourna vers la porte pour répondre.
Reilly passa aussitôt à l’action.
Se retournant à la vitesse de l’éclair, il leva le bras et planta son coutelas dans le pied de l’homme. La lame traversa le cuir de la botte, les muscles et l’os avec un bruit écœurant, de déchirure et de succion tout à la fois, et l’homme poussa un hurlement de douleur, offrant à Reilly un laps de temps suffisant pour lui permettre de se jeter sur son adversaire.
Se détendant comme un ressort, l’Américain referma sa main gauche sur la crosse de la mitraillette tout en lançant son bras droit en avant, son coude allant frapper l’homme de main en pleine face, avec une violence inouïe. La rencontre entre l’os et le muscle d’un côté, la peau et le cartilage de l’autre, fut explosive : le nez du garde éclata dans un geyser de sang, tandis que la mitraillette crachait une triple rafale, les balles traversant le tapis usé et allant se ficher dans le sol. Tout en appuyant un peu plus sur la crosse de l’arme afin de s’assurer que le canon n’était pas dirigé vers les deux femmes, Reilly effectua un demi-tour sur lui-même, enfonçant cette fois son coude gauche dans la poitrine de son adversaire à qui il tournait maintenant le dos, profitant de son élan pour essayer de lui faire lâcher sa kalachnikov, au moment précis où un autre homme de main de l’Iranien arrivait en trombe.
Tout blessé qu’il fût, le premier garde refusait de lâcher prise et s’accrochait à sa mitraillette comme un naufragé à sa bouée. Voyant le second lever son arme depuis le seuil de la porte, Reilly prit une double initiative : il projeta d’abord violemment sa tête en arrière, son crâne allant heurter le visage déjà bien amoché de son adversaire, qu’il fit presque simultanément tourner sur lui-même de sorte que l’homme faisait face maintenant à son collègue. Il releva du même mouvement le canon de l’AK-47, qui se trouva dès lors pointé sur le nouvel arrivant avant même que ce dernier ait pu tout à fait lever son arme, et il pressa les doigts du garde autour de la détente.
Une autre triple rafale retentit avec fracas dans la pièce, et le nouveau venu vacilla en arrière, des plumets pourpres jaillissant de sa poitrine et de son épaule gauche.
Reilly prit le temps de se tourner vers Tess et la vieille femme, tassées sur le sofa, effarées. Ses yeux croisèrent ceux de Tess.
— Partez ! cria-t-il, sans cesser de lutter avec le garde, qui refusait obstinément de lâcher son arme. Par là ! insista-t-il d’une voix rauque en indiquant d’un signe de tête la porte-fenêtre donnant sur la cour.
Les deux femmes restèrent figées, tandis que de lourds bruits de pas et des cris se faisaient entendre dans le couloir menant à la cuisine.
— Allez ! aboya Reilly tout en continuant de lutter avec le garde. Bougez-vous, bordel !
Il vit Tess et la vieille femme se lever et se diriger vers la porte vitrée au moment précis où un troisième homme de main émergeait du couloir. L’Iranien était juste derrière. Tous deux tenaient leurs armes prêtes à faire feu.
Se tournant sur sa droite, l’homme de main repéra les deux femmes alors qu’elles atteignaient la porte-fenêtre et bataillaient avec l’ouverture. Reilly l’entendit crier quelque chose et le vit pointer son arme dans leur direction. Dans un effort presque surhumain, il parvint alors à arracher la kalachnikov des mains de son adversaire et la projeta sur le sbire. L’arme vola à travers la pièce avant d’aller heurter la poitrine de l’homme, la rafale que crachait sa mitraillette allant se perdre dans le plafond.
Reilly était passé à la surmultipliée : il n’y avait pas une microseconde à perdre s’il voulait laisser à Tess et à la vieille femme le temps de fuir. Son cerveau s’était mis aux abonnés absents, laissant ses instincts, affinés par des années d’entraînement et d’expérience sur le terrain, prendre le relais et transmettre des ordres à ses muscles. Comme emporté par un tourbillon, il se sentit tournoyer sur lui-même, et vit son poing serré fracasser la joue de l’homme avec qui il continuait de se battre, tout en suivant du regard les deux femmes s’escrimant sur la porte-fenêtre. Son adversaire s’écroula enfin. Comme dédoublé, il se vit ensuite rejoindre le sofa en deux
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