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La malédiction des templiers

La malédiction des templiers

Titel: La malédiction des templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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ambiant, Reilly pressa l’accélérateur. Et tandis que le 4 × 4 blindé passait en trombe dans les rues étroites, sans véritable destination, une pensée fusa brutalement de son cerveau en ébullition, une pensée qui lui fit l’effet d’un coup de poignard.
    Plusieurs épisodes disparates se mirent à faire sens : le comportement de l’Iranien lorsqu’on les poursuivait, comme s’il effectuait un simple jogging alors que lui, Reilly, avait du mal à retrouver son souffle. La façon dont il s’était débarrassé du mécano, avec l’efficacité d’un ninja. Son comportement imperturbable lorsque la bombe avait explosé. Le fait qu’il ne semblait même pas avoir remarqué les corps meurtris qui jonchaient la rue.
    Et merde.
    Il se tourna vers l’homme assis à côté de lui.
    — Qui êtes-vous, bordel ?

7
    Reilly sentit son cœur se glacer. L’homme assis sur le siège passager le regardait sans la moindre trace d’émotion. Sans sourire narquois. Sans ricanement dément. Rien. Juste un regard égal, calme, celui d’un homme en train de faire un tour en voiture et qui regarde défiler le paysage en bavardant de tout et de rien avec son chauffeur.
    A ceci près que les mots qu’il lâcha n’avaient rien d’anodin :
    — Si vous voulez qu’elle vive, dit-il à Reilly, continuez de rouler.
    Une suite frénétique d’images et de sons vus ou entendus minute après minute depuis le coup de fil de Tess se bouscula dans le cerveau de l’Américain. Tous confirmaient la même chose : le salopard à côté de lui l’avait purement et simplement roulé dans la farine.
    Ses doigts serrèrent le volant, comme pour l’étrangler, ses ongles s’enfonçant dans le rembourrage en cuir.
    — La bombe… c’était vous.
    — Une sorte d’assurance, confirma l’homme, extirpant un téléphone portable de sa poche et le gardant dans sa main droite, le plus loin possible de Reilly. Et il s’avère qu’elle n’était pas superflue.
    Reilly comprit aussitôt : il avait déclenché la bombe avec son portable. Son sang bouillait littéralement. Il aurait voulu se jeter sur son passager, lui arracher le cœur, le lui faire avaler de force et le regarder s’étouffer.
    — Et le vrai Sharafi ?
    — Mort, si vous voulez mon avis, répondit l’inconnu avec un léger haussement d’épaules. Il se trouvait dans le coffre de la voiture.
    Aucune trace d’émotion dans sa voix.
    La question suivante tourbillonnait dans la tête de Reilly, cognant de tous côtés, hurlant qu’on la laisse sortir. Et cependant, il ne fallait surtout pas qu’il la pose, il connaissait d’avance la réponse. Mais sa bouche fut la plus rapide.
    — Et Tess ?
    Le regard de l’homme se durcit imperceptiblement.
    — Il y a une autre voiture, là-bas. Piégée elle aussi, dit-il en montrant de nouveau le portable à Reilly, pour appuyer son propos. Tess se trouve dedans.
    L’Américain eut l’impression que sa poitrine était en feu. Le paysage environnant devint trouble, mélange indiscernable de voitures stationnées et de murs gris.
    — Quoi ? Vous voulez dire qu’elle est là ? A Rome ?
    — Oui. Et plus près que vous ne le pensez.
    Il avait cru qu’elle était toujours en Jordanie, où elle se trouvait quand elle lui avait téléphoné. Après avoir été enlevée par l’immonde salopard assis à côté de lui. Le cœur de Reilly battait maintenant à se rompre ; son rythme avait largement dépassé la cote d’alerte, l’assourdissant, lâchant dans son sang des flots d’adrénaline, la nécessité absolue de retrouver Tess éclipsant toute autre pensée. Son cerveau élabora simultanément des dizaines d’actions possibles, les évaluant, cherchant un angle d’attaque, refusant d’accepter l’idée que l’ordure occupant le siège du passager puisse sortir indemne du traquenard qu’il avait monté.
    Il ne songea même pas à lever le pied. Le 4 × 4 cabossé passa en trombe devant le marché aux fleurs et traversa à toute allure, comme sur des rails, un carrefour très fréquenté sur la Circonvallazione Trionfale, obligeant les autres véhicules à freiner à mort, provoquant une série de collisions.
    — Roulez toujours tout droit, et restez concentré, ordonna le poseur de bombes. Si vous nous tuez, Tess n’en profitera guère. Je me demande combien de temps encore elle pourra respirer dans ce coffre…
    Reilly cligna des yeux, serrant les dents, résistant difficilement à

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