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La malédiction des templiers

La malédiction des templiers

Titel: La malédiction des templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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que l’interlocuteur de Sharafi n’était pas disposé à accepter un échec. Et Sharafi était littéralement fou d’inquiétude à l’idée que ce type s’attaque à sa femme ou à sa fille pour le pousser dans ses retranchements. Il fallait absolument qu’on trouve quelque chose. C’est quand il s’est heurté à un mur en fouillant dans ses propres archives que Jed a mentionné le Registre. Il en avait entendu parler, il savait qu’il existait et qu’il se trouvait entreposé quelque part dans les caves du Vatican – mais il savait aussi que personne n’avait le droit de le consulter.
    Tess interrompit son exposé, espérant que quelqu’un prendrait la balle au bond.
    Reilly se dévoua.
    — Est-ce vrai ? demanda-t-il en se tournant vers Brugnone.
    Le prélat haussa les épaules, l’expression toujours soucieuse, avant d’acquiescer.
    — Et pour quelle raison ? insista Reilly.
    Brugnone jeta à Tess un regard de côté avant de diriger de nouveau son attention sur l’Américain.
    — Nos archives abondent en documents sensibles, comme disent les Anglo-Saxons. Nombre d’entre eux sont susceptibles d’être mal interprétés, et indûment exploités par des colporteurs de ragots aux objectifs tout sauf honorables. Nous nous efforçons de limiter les risques.
    — Et ce fameux Registre ?
    Brugnone adressa un signe de tête à Bescondi, qui prit le relais :
    — C’est un procès-verbal complet des arrestations des Templiers et de la dissolution de l’Ordre. Tout y est consigné : ce qu’ont trouvé les inquisiteurs, les personnes qu’ils ont interrogées ou avec qui ils se sont entretenus. Les noms de tous les membres de l’Ordre, depuis le grand maître jusqu’au plus modeste des écuyers ; ce qu’il est advenu d’eux, qui a dit quoi, qui a survécu, qui est mort… Les propriétés de l’Ordre, ses biens en Europe et au Levant, le nombre de ses têtes de bétail, le contenu de ses bibliothèques… Absolument tout.
    — Donc Simmons avait vu juste, intervint Reilly. Il savait que s’il demeurait une trace de ce qu’il était advenu de Conrad, c’est ici qu’on pouvait la retrouver.
    — En effet, admit Bescondi.
    Reilly remarqua que le prélat fixait le cardinal avec un regard lourd de sens. Un échange silencieux sembla se dérouler entre les deux hommes, sur quoi le cardinal répondit à l’archiviste en lui adressant un hochement de tête à peine perceptible. L’intéressé le rendit à son supérieur pour montrer qu’il l’avait enregistré.
    Reilly reporta de nouveau son attention sur Tess.
    — Et c’est à ce moment-là que tu m’as appelé.
    La jeune femme secoua la tête d’un air contrit.
    — Je suis navrée. C’est juste que… Je me suis dit que tu étais la seule personne de ma connaissance capable de permettre à Sharafi d’accéder au Registre en question. Rien de plus. Evidemment, je me suis rongé les sangs en me demandant si je devais ou non faire appel à toi. Et ce d’autant plus que nous étions…
    Elle laissa sa phrase en suspens, son regard s’attardant un moment sur Reilly. Inutile de mettre les autres au courant de leurs problèmes personnels…
    — J’en ai longuement discuté avec Jed. J’hésitais toujours, pesant le pour et le contre… Et voilà que ce type se pointe devant le bureau de Jed, pistolet au poing, nous fait monter de force à l’arrière de son van et nous conduit dans une sorte de grotte, un lieu que je ne connaissais pas. Il nous jette tous les deux dans une pièce, une cave plutôt, et nous passe des menottes en plastique aux poignets et aux chevilles. Sharafi se trouvait déjà là, pieds et poings liés comme nous. Inutile de dire que ces horribles images de l’institutrice décapitée et de ces journalistes retenus en otages à Beyrouth et en Irak ont commencé à me tourner dans la tête.
    La jeune femme réprima un frisson. En en parlant, elle revivait son cauchemar. Elle regarda Reilly.
    — Il m’a obligée à t’appeler.
    — Comment était-il au courant de tout ça ? s’étonna Reilly. Tu en avais discuté avec quelqu’un d’autre ?
    — Non. Bien sûr que non. Peut-être avait-il espionné la conversation que j’avais eue avec Jed, à moins qu’il n’ait installé un micro dans son bureau, ou quelque chose dans ce goût-là.
    Reilly resta silencieux quelques secondes, plongé dans un abîme de réflexions.
    — En tout cas, ce type, quelle que soit son identité, quels que soient

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