La mariage du Viking
visage adouci d’un léger sourire.
Il les conduisit vers le centre du navire, d’où partait une passerelle de bois qui le reliait au quai. Meradyce la franchit d’un pas hésitant, puis regarda les collines rocailleuses qui encerclaient la baie. Elle s’était laissédire que les terres des Vikings étaient aussi froides et stériles que leurs cœurs.
Quand son pied toucha le sol, la jeune femme vacilla, perdit l’équilibre et se rattrapa de justesse à un tonneau empli d’eau. Ce fut alors qu’elle crut entendre un rire sarcastique parmi la foule des gens venus accueillir le navire. Prudemment, elle leva les yeux, pour apercevoir une jeune femme blonde qui la contemplait d’un air amusé.
Indifférent, le Viking poursuivit son chemin avec les enfants, sans se soucier des difficultés qu’éprouvait maintenant Adelar pour marcher.
— Attendez ! s’écria Meradyce.
Lentement, Einar se retourna avec, au coin des lèvres, un sourire qu’elle trouva tout aussi insultant que le rire de la femme. Elle avait beau être prisonnière, il lui restait encore un minimum de fierté. Le Viking la toisait. Les enfants l’observaient. Tous la regardaient. Alors, la tête haute, les mâchoires serrées, Meradyce fit un pas en avant ; puis un autre, puis un troisième, pour se rendre compte que le sol ne bougeait plus sous ses pieds. Après des jours de mer, son corps avait simplement du mal à recouvrer son équilibre naturel.
Encore une fois, la femme blonde gloussa puis fit signe à un homme qui la rejoignit et lui parla à voix basse. Mais, bien trop inquiète de la dramatique pâleur d’Adelar et de Betha, la Saxonne ne remarqua pas leur manège. Elle osait seulement espérer qu’on leur offrit un peu de nourriture et un lit pour se remettre de leur éprouvant voyage.
— Je vous en prie, demanda-t-elle alors au Viking. Y a-t-il un endroit où les enfants pourraient se reposer ?
Il lui répondit d’un simple signe de tête et poursuivit son chemin, ne lui laissant pas d’autre choix que dele suivre. Après avoir franchi une colline abrupte, le petit groupe déboucha sur un village entouré d’un mur d’enceinte assez bas. A l’intérieur, s’étalaient de longues bâtisses de bois, d’où s’échappaient de lentes volutes de fumée. En découvrant un endroit aussi paisible, Meradyce se demanda comment des guerriers si cruels pouvaient l’habiter.
A croire — ainsi que le prétendait une rumeur — que les pillards vikings n’étaient en réalité que de tranquilles fermiers, qui ne prenaient la mer que durant les mois d’été ! Cela paraissait tellement étrange. Néanmoins, si tel était le cas, elle comprenait pourquoi certains Saxons cherchaient à les apaiser avec des présents.
Le petit groupe arriva devant une grande bâtisse, longue et basse. De l’intérieur, parvinrent à Meradyce des voix éraillées, et ce qui lui sembla être des hurlements de loups.
Einar poussa la porte et attendit un instant que ses yeux s’accommodent à l’obscurité enfumée qui régnait à l’intérieur. La plupart de ses hommes étaient déjà à moitié ivres et chantaient des chansons à boire.
Le chef viking fit asseoir le petite Betha sur un banc, non loin de l’entrée. Aussitôt, son frère l’y rejoignit. Puis, Einar se retourna pour s’assurer que la jeune femme les avait suivis dans la grande salle.
Bien qu’il sût à quel point elle pouvait cacher ses sentiments, et bien qu’il devinât la crainte qu’elle éprouvait, il sentait qu’elle n’était pas non plus terrifiée. Et, lorsqu’elle le regarda, Einar crut déceler de la confiance dans ses yeux bleus.
Toutefois, il ne devait pas oublier qu’elle appartenait à Svend.
Mais, pas encore. Pas encore…
Il se dirigea vers le chaudron d’eau suspendu au-dessus d’un des deux foyers pratiqués à même le sol. Là, tout en se lavant rapidement le visage et les mains, il songea qu’il était dans la maison de Svend, son père, et qu’il devait lui remettre sa prisonnière. Il n’y avait pas d’autre issue.
— Einar ! appela Svend en levant une corne ruisselante d’ale.
Einar prit la jeune femme par le bras et l’entraîna vers le centre de la salle.
— Mon fils ! s’écria le vieux chef. Ne me dis pas qu’après un pillage aussi réussi, tu ne me ramènes pas d’esclave.
Mais Svend se figea quand il aperçut la Saxonne et la croix qu’elle portait autour du cou.
— Qu’est-ce que
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