La mariage du Viking
Saxon.
— Je l’ai ! s’exclama le garçon tandis que son compagnon le tirait sur la rive.
Dans sa main, il brandissait en effet un poisson de belle taille.
— Bravo, Adelar, le félicita Einar. Rentrons, maintenant. Quand tu auras passé des vêtements secs, je te montrerai comment le vider et le nettoyer.
Sur le chemin du retour, Adelar, fier de lui-même, ne cessa de s’extasier sur sa prise, alors qu’Einar demeurait plongé dans ses pensées. Pourquoi était-il si heureux d’apprendre que le thane saxon laissait Meradyce totalement indifférente ? Pourquoi ressentait-il un tel soulagement à l’idée de savoir que celui qu’elle avait aimé avait choisi d’épouser sa religion, ou, mieux encore, était mort ?
***
— Au nom de Njord, que t’est-il arrivé ? s’exclama Olva.
Devant elle se tenait Adelar, encore dégoulinant, qui, d’un air victorieux, brandissait son poisson.
— Regarde ce que j’ai pris ! s’exclama-t-il avant d’éternuer.
Alarmée, la vieille femme lui passa un bras autour desépaules et le poussa vers le feu, non sans jeter à Einar un regard chargé de reproche.
— Ce n’est rien, la rassura celui-ci. Il est simplement tombé dans le lac.
— Regarde mon poisson ! lança Adelar à Meradyce qui tentait de l’embrasser et de le réchauffer.
— Il est superbe, dit-elle doucement. Mais il faut te changer, maintenant.
— Est-ce qu’il est mort ? demanda Betha, d’une voix craintive et horrifiée à la fois.
— Bien sûr, lui répondit son frère avec mépris. Il faut qu’il soit mort si nous voulons le manger.
— Viens là, jeune guerrier, lui dit alors Olva. Il faut te changer avant que tu n’attrapes mal.
Comme il cherchait à protester, la vieille femme ajouta :
— Si tu es malade, il n’y aura plus de chasse ni de pêche pendant longtemps, tu sais.
Tandis qu’il suivait à contrecœur la mère du Viking, Meradyce retourna à sa place, près du foyer, pour reprendre son travail de couture. Malgré ses yeux baissés, elle se rendait parfaitement compte de la présence d’Einar sur le pas de la porte.
— Aimes-tu mon petit chien ? demanda Betha au Viking en lui montrant l’animal qu’elle tenait contre sa poitrine.
Discrètement, Meradyce leva la tête et constata, non sans surprise, qu’Einar souriait chaleureusement à la fillette.
Avec ce sourire qui lui éclairait et lui adoucissait le visage, la Saxonne le trouva tout simplement magnifique.
Il se baissa alors devant Betha, la prit par la main et la conduisit auprès du feu, avant de s’asseoir sur le sol et de la prendre sur ses genoux.
— C’est un joli chiot. Comment l’appelles-tu ?
— Alfred. C’est le nom du roi. Mon père va être dans le Witan, tu sais. Ce sont les gens qui aident le roi à décider de ce qu’il y a à faire.
Totalement stupéfaite par ce qu’elle entendait, Meradyce garda pourtant les yeux baissés. Jamais, elle n’aurait soupçonné que Kendric osât briguer un siège dans le Witan. Son rang n’était pas assez haut pour qu’il prétendît à un tel honneur. Comment n’avait-elle pas compris à quel point son ambition le dévorait ?
— Tes parents te manquent-ils beaucoup ? s’enquit Einar avec douceur.
— Oui. Mais, heureusement, il y a Meradyce.
— Oui… heureusement.
A ces mots, Meradyce se sentit malgré elle submergée par un indicible bien-être. C’était comme si… comme si Einar aussi était heureux qu’elle soit là.
A cet instant, Endera entra dans la maison, le visage radieux. Mais, aussitôt qu’elle aperçut son père, son sourire se figea.
— Endera, tu es là ? appela alors Olva. As-tu trouvé un bon hareng salé, comme je te l’ai demandé ?
Einar se leva, déposa gentiment la fillette près de lui puis se dirigea vers la porte. Une fois de plus, il n’avait pas dit un mot à sa fille.
Meradyce, qui remarqua immédiatement le chagrin dans les yeux d’Endera, ne put, cette fois, garder le silence. Elle se leva et suivit Einar alors qu’il sortait.
La nuit était tombée et, aux bruits qui lui parvenaient de chez Svend, la jeune femme sut que la plupart des guerriers se trouvaient déjà à l’intérieur. Elle observa Einar et le vit entrer seul dans sa maison.
L’air déterminé, la Saxonne longea la grande salled’un pas rapide, puis rejoignit la longue bâtisse de bois où habitait le Viking, et y entra à sa suite.
Einar avait allumé une lampe à huile et
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