La mariage du Viking
devoir sans cesse chercher en elle quelque chose de moi… ou d’un autre homme ?
Toute idée de résistance s’évanouit alors du cœur de Meradyce. Et, sans qu’elle s’en rendît compte, disparut aussi son adoration de jeunesse pour un homme mort.
Alors, elle passa les bras autour du cou d’Einar, avec le désir de le réconforter, de lui montrer qu’elle comprenait le désarroi qui le rongeait.
Dans un soupir rageur, Einar s’efforça de ne pas réagir à cette étreinte.
— Vous comprenez à présent pourquoi jamais je ne me remarierai, articula-t-il, les dents serrées.
— Jamais ? murmura-t-elle, déçue par la finalité de ses paroles.
Le Viking s’écarta afin de mieux regarder la jeune femme, et posa sur elle des yeux gris interrogateurs. Puis il l’embrassa. Tendrement. Doucement. Merveilleusement.
Meradyce le désirait. Elle le savait à présent, aussi sûrement que l’aurore se levait après chaque nuit. Elle voulait être auprès de lui, partager ses joies et ses peines. Elle voulait être sa femme.
— Restez avec moi, dit-il d’une voix douce.
Elle sentit qu’il effleurait sa nuque des lèvres et ferma les yeux pour mieux savourer cette caresse. Ah ! si seulement elle pouvait être sûre de ce qu’il éprouvait pour elle, avoir la certitude que brûlait en lui davantage qu’une simple attirance physique.
— Me voulez-vous pour épouse, Einar ?
Frémissante de bonheur, elle recula de quelques pas pour mieux le voir quand il acquiescerait. Cependant,devant le triomphe qu’il devina en elle, Einar ne put se résoudre à capituler.
— Non, je ne veux pas.
Affreusement dépitée, Meradyce se détourna avec force.
— Je ne dirai rien à Endera sur sa mère, déclara-t-elle avant de s’éloigner. Mais ce n’est plus une enfant, et vous devriez lui dire la vérité.
— Meradyce !
— Dorénavant, je ne vous adresserai plus la parole, Einar.
— Alors, vous épouserez Ull ? demanda-t-il en feignant l’indifférence.
Avec défi, la Saxonne releva fièrement la tête.
— Cela ne vous concerne nullement.
Puis elle disparut dans la nuit, laissant le Viking aussi désemparé que mortifié.
Chapitre 11
Assis à côté de Lars, dans la maison des bains, Einar demanda à son ami :
— Ainsi, tu t’en vas ?
— Ingemar voudrait aller à Hedeby, et je l’accompagne, expliqua Lars sur un ton décidé.
— Dans ce cas, tu seras de retour avant l’hiver.
— Non. Nous ne reviendrons pas.
Einar jeta un regard consterné à son compagnon.
— Lars, tu ne parles pas sérieusement…
— Si, Einar. Ingemar ne supporte plus de se voir humiliée de la sorte. Je lui ai proposé de partir avec elle, et elle a accepté.
— La Saxonne n’a rien fait pour l’humilier.
— Tu ne comprends pas, Einar. Ce n’est pas elle, c’est toi.
— Moi ? s’étonna le Viking. Qu’ai-je fait qui ait pu l’humilier ?
— Tu ne l’as pas demandée en mariage.
— Je lui ai dit que je n’avais pas l’intention de l’épouser, corrigea Einar. Je ne vois cependant pas quelle différence cela faisait entre nous.
— Par Thor, Einar, tu ne comprends donc rien ! Ingemar espérait bien pouvoir te faire changer d’avis, même après que tu avais amené cette Saxonne au village.A tort ou à raison, elle est certaine que tu vas épouser cette femme, et elle ne veut pas être présente ce jour-là.
— Dans ce cas, emmène-la donc à Hedeby. Mais reviens-nous, Lars. Il n’y a pas meilleur timonier que toi au village, et, surtout, tu es mon ami !
Comme Lars ne répondait rien, Einar sentit qu’il y avait autre chose.
— Tu sembles très attaché à Ingemar. Voilà pourquoi tu vas là-bas avec elle. J’ignorais…
— Je l’ai toujours désirée, Einar, avoua Lars dans un sourire rêveur. Mais, tant qu’elle gardait l’espoir de t’épouser, je n’avais aucune chance.
— Alors, épouse-la et reste ici.
Avec un soupir, Lars se leva pour jeter un peu d’eau sur les pierres fumantes.
— Einar, elle possède autant de fierté que toi. Elle ne veut pas rester près de la Saxonne.
Certain, à présent, qu’il ne le dissuaderait pas de partir, Einar regarda son compagnon.
— Tu me vois fort affligé de te perdre, Lars.
Celui-ci eut un sourire triste.
— J’aurais aimé qu’il en fût autrement, Einar. Mais je désire Ingemar depuis trop longtemps pour sacrifier mon bonheur au nom de notre amitié.
— Svend t’en
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