La mariage du Viking
soit.
— Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? demanda Olva quand il fut sorti. L’on voulait tuer Meradyce ? Et pourquoi ?
— Ton fils a désobéi à mes ordres, répondit simplement Svend. Parfois, il te ressemble trop, Olva.
D’un geste las, il s’assit près du foyer. Olva, qui pensait un instant protester, le rejoignit et observa d’une voix douce :
— C’est aussi ton fils, Svend. Ainsi, tu lui avais ordonné de la tuer ?
Dans un soupir, ce dernier répondit :
— Un thane saxon voulait que l’on supprime son épouse, en échange de quoi il offrait beaucoup d’argent et son village à piller en toute sécurité. J’ai donc demandé à Einar de s’en charger.
— Depuis quand assassines-tu les femmes, Svend ?
— Cela ne m’est jamais arrivé, tu le sais. Comme tu peux le constater, elle est bien vivante.
— Grâce à Einar.
— C’est vrai. Mais, comme tu l’as dit, c’est aussi mon fils. Il sait reconnaître une femme de valeur, quand il en croise une. Et heureusement, car Meradyce n’était pas celle qu’il devait tuer !
Olva écarquilla les yeux, interloquée.
— C’était donc la mère des enfants qu’il devait tuer ?
— Oui, avoua Svend.
Au bout d’un instant de silence, il ajouta :
— Notre fils est bien marié, n’est-ce pas ?
— Tu fais parfois de bonnes choses, Svend, reconnut Olva dans un sourire.
— Je fais beaucoup de bonnes choses, si tu veux biente les rappeler. Sais-tu, Olva, que j’ai toujours regretté de t’avoir accordé le divorce.
— Et toi, sais-tu que je n’aurais jamais accepté de partager mon compagnon avec une autre ?
— Quel dommage !…
— Tu ne changeras donc jamais, Svend. Je suis une femme comblée, aujourd’hui, et ta jeune épouse est sur le point de te donner deux enfants.
— J’espère que Meradyce en donnera aussi à Einar, soupira Svend.
— Oui, espérons-le ! reprit Olva. Elle lui donne déjà tant de bonheur.
Svend acquiesça d’un lent signe de tête, puis se leva.
— Je devrais aller voir comment se porte ma femme.
— Oui. Et dis-lui que je pense à elle. Et à toi aussi.
D’un pas lourd, Svend quitta la maison d’Olva. Celle-ci revint s’asseoir près du feu et se prit à rêver des meilleures choses pour son fils.
Durant sa conversation avec Svend, elle avait oublié Betha qui, pelotonnée dans un coin du lit, songeait avec horreur que Kendric, son père, avait ordonné la mort de sa mère.
Chapitre 13
Avec un sourire attendri, Meradyce regarda Svend prendre ses fils nouveau-nés dans les bras. Ils semblaient étonnamment robustes pour des jumeaux. Encore affaiblie, la jeune mère tourna vers son époux un regard empreint de fierté. Elle avait eu un accouchement long et difficile, mais, en somme, tout s’était bien passé.
Endera s’était montrée fort utile et compétente, en aidant au mieux Meradyce sans que celle-ci ait eu à la guider. Déjà, elle s’affairait à préparer les berceaux des enfants.
— Par Odin ! s’exclama Svend en gratifiant son épouse d’un sourire chargé de reconnaissance. Tu m’as donné deux merveilleux fils !
Avec la discrétion qui lui était coutumière, Meradyce s’éclipsa un instant dehors, où elle trouva Einar qui attendait impatiemment. En découvrant son expression tranquille, il parut soulagé.
— Comment vont-ils ? demanda-t-il doucement en attirant la jeune femme sous la chaleur de sa cape.
Il faisait très sombre dehors, et pourtant Meradyce ignorait si la nuit était tombée ou si l’obscurité était encore celle des après-midi d’hiver. L’air était glacé, et une neige épaisse commençait de tapisser le sol.
— Oui, ils vont bien. Ce sont des garçons, et Svend est ravi d’avoir deux autres fils.
La jeune femme se blottit contre le torse tiède de son époux puis demanda :
— Combien ton père a-t-il d’enfants, en tout ?
— Eh bien, il y a d’abord eu Hamar, né de sa première femme. Puis, Olva lui a donné son second fils, le meilleur…
— Toi ?
— Bien sûr, lâcha Einar dans un rire. Ensuite, il a eu trois filles et deux autres fils, par sa troisième femme, qui est morte aujourd’hui. Sa quatrième épouse, Vedis, à qui il est encore marié, lui a donné quatre filles et trois fils. Sa cinquième compagne, Brynhild…
— Celle qui est assez rondelette ?
— Oui. Elle a eu trois fils…
— Et en attend un autre, coupa Meradyce dans un
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