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La Marque du Temple

La Marque du Temple

Titel: La Marque du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hugues De Queyssac
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mots que tout cela ; ce ne sont que des mots, Bertrand ! Depuis cette nuit tristement mémorable, je ne sais s’il faut tabuster ces ribaudes avant de les foutre comme des truies, ou les foutre avant de les paillarder !
    — Je crains qu’il ne faille faire l’un avant de faire l’autre, messire Guillaume. Et avec moults délicatesses.
    — Or donc, serais-tu plus averti que moi de ce genre de joutes ?
    — Je ne suis qu’un gentil puceau, mon ami, mentis-je d’un air faussement niquedouille.
    — Eh bien, ça promet : j’en toucherai deux mots à ta mariée, avant que pareil malheur ne vous arrive aussi !
    — De grâce, gardez-vous-en, messire ; mon épouse pourrait être affreusement déçue : nous avons par trop long temps résisté à la tentation de l’accouplement pour que je ne craigne point quelque défaillance impardonnable !
    — Par le Sang-Dieu, je n’en crois rien ! Tu as autant d’allure que ton superbe étalon à ce qu’il paraît et, s’il me semble, tu devrais être aussi bellement membré qu’icelui ! »
    — Ah ça ! Seriez-vous jaloux, mon ami ?
    — Que nenni ! Bien que je doive confesser t’envier, en quelques moments de faiblesse, pour avoir l’honneur de butiner les pétales de ta jolie Marguerite ; avant d’en pénétrer le pistil. »
    — Rassurez-vous mon ami. Je ne butinerai point cette nuit. Je crains que Marguerite ne soit par trop occupée à l’enfermerie !
    — Ah ? Dommage, dommage. Je te souhaite le bon soir, chevalier. Je m’en vais de ce pas m’occuper d’une affaire qui me tient à cœur.
     
     

     
     
    Le lendemain, Guillaume de Lebestourac me prit à part. Il semblait bien gaillard par cette matinée où l’air était si froid qu’il brûlait les poumons. De la glace s’était d’ailleurs formée sur le seuil de sa demeure. Ses paroles affouèrent un feu de joie qui me mit en gaieté :
    « Bertrand, sais-tu qu’une des filles de cuisine qui répond au doux nom d’Honorine n’avait d’yeux que pour Mathieu Tranchecourt, notre défunt sergent… Vois-tu de qui je parle, Bertrand ? Ce sergent, soi-disant mort des suites d’un excès de boisson sur sa rate pendant la nuit de l’Assomption de Notre-Dame, le 15 du mois d’août ? T’en souviens-tu ? »
    J’acquiesçai d’un signe du chef. Le chevalier prit une profonde inspiration et, bombant le torse gaillardement, me déclara, le souffle embué :
    « Figure-toi que je l’ai invitée dans ma chambre. Cette nuit. Je ne pouvais supporter l’idée que tu débourres Marguerite pendant que je devrais me contenter de plaisirs solidaires : mes écuyers entendant festoyer entre eux, je n’avais point d’autres choix que de me rabattre sur cette ribaude !
    « Il est vrai que ma main avait déjà tâté son cul dans les cuisines. Il était ferme, ses mamelles avenantes, et sa bouche s’ouvrait sur des dents qui n’étaient point gâtées.
    « À part une langue presque aussi râpeuse que celle de Cloc, je ne regrette pas cette expérience. Elle m’a apporté des saveurs nouvelles et inoubliables ! Nous avons passé la nuit à paillarder. Je l’ai foutue cinq fois de suite ! Un combat farouche, sur le ventre, sur le dos, en levrette, sur le côté. Par le trou du cul, toutefois, je n’ai pas osé. Elle en mourrait d’envie, mais c’était contraire à mes principes. Tu comprends pourquoi ?
    — Une inflammation de l’anus, peut-être ?
    — Ne te fous pas de ma gueule ! Non, mais mes écuyers auraient pu s’en trouver contrits et me refuser leurs faveurs deci en avant.
    « À l’approche des laudes, elle m’a demandé grâce et m’a prié de bien vouloir lui accorder encore quelques chatonies la nuit prochaine. Et toutes les nuits qu’il me plairait.
    — Elle doit être possédée par le Diable, lui glissai-je discrètement à l’oreille.
    — Dans ce cas, je suis prêt à abjurer ma foi, Bertrand ! Si c’est ça l’enfer, adieu le paradis ! Je préfère copuler avec les diablesses jusqu’au jugement dernier ! »
     
     

     
     
    Il était écrit que je n’aurais pas encore eu la grâce de faire la connaissance d’Isabeau de Guirande. Celle que j’avais pensé être la dame de ma vie. Elle ne l’était point. Elle était mieux. Elle était ma sœur inconnue. Ma sœur bien-aimée.
    Je savais comment elle pourrait revendiquer le trésor des hérétiques albigeois, munie de tous les documents requis. Mais le voudrait-elle

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