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La Marquise de Pompadour

Titel: La Marquise de Pompadour Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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tendait M. Jacques, et, avec un effroi respectueux, la baisa.
    – Voyons, dit alors M. Jacques. Racontez-moi les choses telles qu’elles se sont passées.
    Bernis fit un récit exact et détaillé de toute la scène que nous avons racontée.
    Il acheva en donnant des renseignements sur la maison où Jeanne avait été conduite.
    M. Jacques écoutait, renversé sur son fauteuil, les yeux fermés : il prenait des notes.
    – Bernis, dit-il enfin, il faut que, sous deux jours au plus tard, j’aie la liste de toutes les personnes qui, à un titre quelconque, habitent cette maison ; il me faut une notice exacte sur chacune d’elles, sur ses mœurs, ses goûts et son degré de corruptibilité… Vous me comprenez ?…
    – Oui, Monseigneur. Et je puis déjà vous signaler une femme de chambre que Berryer a placée là il y a quelque temps pour être renseigné…
    M. Jacques eut un imperceptible tressaillement de joie.
    – Elle s’appelle Suzon, reprit Bernis. C’est une fine mouche. Elle est toute à la dévotion du lieutenant de police, mais j’ai cru m’apercevoir en deux circonstances qu’elle ne me regardait pas d’un mauvais œil…
    – En sorte que vous pourriez vous introduire dans la place ?…
    – Je le crois, Monseigneur.
    – Et y introduire quelqu’un avec vous ?… Homme ou femme ?
    – J’en suis sûr, Monseigneur !…
    – Allons ! murmura alors M. Jacques, la partie n’est pas perdue !… Je prendrai ma revanche !… Bernis, reprit-il tout haut, pensez-vous pouvoir arriver à persuader à cette fille… comment l’appelez-vous ?
    – Suzon… je vous répète, Monseigneur, qu’elle a peut-être quelque secrète complaisance pour moi, mais que c’est une fille très fine, très dévouée à Berryer…
    – Il faudrait la décider à se faire remplacer dans son service par une autre femme… Pouvez-vous y arriver ?
    – Je ferai l’impossible, Monseigneur. Mais cette remplaçante…
    – Je vous la désignerai au moment voulu. Pour le moment, voici mes ordres : il me faut un plan de la maison, une notice sur toute personne y habitant ; et enfin, vous vous occuperez dès demain matin de vous mettre au mieux avec la petite Suzon…
    – Vous n’avez pas d’autres ordres à me donner, Monseigneur ?
    – Si fait… Il faudrait faire savoir à M. le chevalier d’Assas en quel lieu M me  d’Etioles a été conduite, et ajouter que le roi n’a pas encore pénétré dans la maison…
    – C’est-à-dire réveiller ses espérances ?… Je m’en charge !…
    M. Jacques fit un signe de tête approbatif et, ayant donné sa bénédiction sous laquelle Bernis se courba, il se retira sans bruit.
    Il paraissait parfaitement connaître le dédale des escaliers et des couloirs du château.
    Car il refusa de se laisser accompagner par Bernis.
    En réalité, il fut reconduit par un homme qui l’attendait au détour du premier couloir qu’il longea.
    Cet homme, enveloppé d’un manteau sous lequel on pouvait parfois apercevoir le brillant costume d’un grand seigneur, conduisit M. Jacques, répondit aux gardes qu’il rencontra, donna le mot de passe à la grille, et enfin, sur l’esplanade, s’inclina profondément.
    – Monseigneur est-il satisfait de son humble cavalier d’escorte ? demanda-t-il.
    – Très satisfait, mon cher comte, je vous en remercie, répondit M. Jacques ; vous pouvez vous retirer et rentrer au château.
    L’homme salua plus profondément encore et fit quelques pas pour se retirer.
    – A propos, dit alors M. Jacques, connaissez-vous M. de Bernis ?
    – Oui, Monseigneur…
    – Eh bien, vous abandonnerez momentanément le service que je vous avais indiqué. Vous vous attacherez à la personne de M. de Bernis. Et vous me renseignerez tous les soirs par une notice exacte sur ses faits et gestes, sur ses paroles, sur tout incident quelconque…
    Et cette fois, le général de la Société de Jésus s’éloigna pour tout de bon, tandis que son conducteur rentrait au château. Et qui se fût trouvé près de lui l’eût entendu murmurer :
    – Comme les hommes sont lâches ! Et comme il est difficile de les maintenir dans la voie !… Et pourtant, il suffirait d’un peu d’intelligence et de volonté combinées pour bouleverser le monde !… Allons… faisons notre devoir jusqu’au bout !…
    q

Chapitre 27 SOUS LES QUINCONCES
    L e lendemain de grand matin, M. de Bernis, son bras toujours en écharpe, quitta

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