La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes
fit serment que Thyeste
serait châtié comme nul homme ne l’avait jamais été. Il égorgea les deux petits
enfants de son frère, les fit couper en morceaux et les servit à leur père.
Lorsque celui-ci eut mangé
Pauvre infortuné, quand il apprit l’action
abominable
Il poussa un grand cri, il tomba – il rejeta
Cette chair et renversant la table du banquet,
Il appela sur cette maison une malédiction
intolérable.
Atrée était Roi. Thyeste n’avait aucun pouvoir. Tant
qu’Atrée vécut, le crime atroce ne fut pas vengé, mais ses enfants et ses
petits-enfants connurent la souffrance.
Agamemnon et ses enfants
Les dieux s’étaient réunis en assemblée plénière sur
l’Olympe. Le père des Dieux et des Hommes prit le premier la parole. Zeus était
cruellement blessé par la façon indigne dont les hommes traitaient les dieux et
les blâmaient perpétuellement de tout ce que leur propre méchanceté leur
attirait – et ceci alors même que les Olympiens faisaient de leur mieux pour
les mettre en garde. « Vous savez tous ce qui est arrivé à Egisthe,
qu’Oreste, le fils d’Agamemnon, a tué » dit Zeus. « Vous n’ignorez
pas qu’il s’était épris de la femme d’Agamemnon et qu’il a égorgé celui-ci dès
son retour de Troie. Nous ne pouvons certes en être rendus responsables, nous
l’avions prévenu par la bouche d’Hermès : – La mort du fils d’Atrée sera
vengée par Oreste – ce furent là les mots d’Hermès, mais ce conseil amical
lui-même ne put retenir Egisthe, qui paie maintenant le prix de son
forfait. »
C’est par ce passage de
l’Iliade qu’il est fait mention, pour la première fois, de la Maison
d’Atrée. Dans l’Odyssée , quand Odysseus
atteint le pays des Phéaciens et qu’il leur parle de sa descente dans le Hadès
et des ombres qu’il y rencontra, il dit que de toutes ce fut celle d’Agamemnon
qui lui inspira la plus grande pitié. Le héros l’avait supplié de lui apprendre
comment il était mort et Agamemnon lui répondit qu’il avait été tué sans
gloire, comme on égorge un bœuf, alors qu’il était attablé. « C’était
Egisthe », dit-il, « avec l’aide de ma maudite femme. Il m’avait
invité dans sa maison et tandis que je festoyais, il m’a tué, ainsi que mes
hommes. Tu en as vu mourir beaucoup en combat singulier ou au cours d’une
bataille, mais jamais l’un d’eux n’est mort comme nous, à côté d’une coupe de
vin et de tables chargées de victuailles, dans une salle dont le carrelage
ruisselle de sang. Le cri de mort poussé par Cassandre en tombant résonna à mes
oreilles ; Clytemnestre la frappa par-dessus mon corps. J’essayai de lever
mes mains pour elle, mais elles retombèrent. Je mourais. »
C’est ainsi que l’histoire fut d’abord racontée :
Agamemnon avait été tué par l’amant de sa femme. C’était un conte sordide. Nous
ne savons combien de temps il retint l’attention mais l’autre récit que nous
possédons, postérieur de plusieurs siècles et écrit par Eschyle vers 450 av. J.
— C., est tout différent. C’est l’exposé grandiose d’une vengeance implacable,
de passions tragiques et d’un destin inévitable. La mort d’Agamemnon n’est plus
due à l’amour coupable d’un homme et d’une femme mais à l’amour d’une mère pour
une fille tuée par son propre père et à la volonté d’une épouse résolue à
venger cette mort en tuant son mari. Egisthe s’efface, il n’apparaît plus qu’à
peine dans le tableau. Clytemnestre, la femme d’Agamemnon, occupe seule le
premier plan.
Le deux fils d’Atrée, Agamemnon, chef des Armées Grecques
devant Troie, et Ménélas, époux d’Hélène, achèvent leur vie de façons bien
différentes. Ménélas, au début le moins heureux des deux, connut la prospérité
dans ses dernières années. Il perdit sa femme pendant quelque temps, mais elle
lui revint après la Guerre de Troie. Son navire fut poussé jusqu’en Égypte par
la tempête qu’Athéna fit souffler sur la Flotte Grecque, mais il revint chez
lui sain et sauf et vécut heureux avec Hélène par la suite. Pour son frère, il
en fut tout autrement.
Après la chute de Troie, Agamemnon fut de tous les chefs
victorieux celui qui connut la plus heureuse fortune. Son bateau traversa sans
dommage la tempête qui en engloutit tant d’autres ou encore en entraîna vers de
lointains rivages. Il revint dans sa cité non seulement sain et sauf
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