La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes
qui seul les raconte en détail.
Pour la victoire de Pélops dans la course de chars, j’ai préféré Apollodore,
poète du I er ou du II e siècle de notre ère, qui en donne le récit
le plus complet qui nous soit parvenu. La relation des crimes d’Atrée et de
Thyeste et de tout ce qui en découle est tirée de l’Orestie d’Eschyle.
La Maison d’Atrée compte parmi les familles les plus
fameuses de la mythologie. Agamemnon, qui mena les Grecs contre Troie, lui
appartenait, et tous ses proches, sa femme Clytemnestre, ses enfants Iphigénie,
Oreste et Electre, étaient tout aussi connus que lui-même. Son frère Ménélas
était le mari de cette Hélène, cause de la Guerre de Troie.
C’était une maison marquée d’un destin funeste. On tenait
Tantale, un de ses ancêtres, pour responsable de ses infortunes ; c’était
un Roi de Lydie qui s’attira un châtiment terrible pour le crime affreux qu’il
commit. L’affaire cependant n’en resta pas là ; elle se poursuivit après
sa mort, et ses descendants, eux aussi des criminels, en furent également
punis. Une malédiction semble peser sur cette famille, forçant ses membres à
commettre le mal en dépit d’eux-mêmes et attirant la mort et la souffrance sur
les innocents comme sur les coupables.
Tantale et Niobé
Tantale était fils de Zeus et plus que tous les autres
enfants mortels du Seigneur de l’Olympe, il était honoré par les dieux. Ils lui
permettaient de manger à leur table, de goûter au nectar et à l’ambroisie que,
lui seul excepté, nul autre que les immortels ne pouvait savourer. Ils firent
davantage ; ils vinrent à un banquet dans son palais ; ils
condescendirent à dîner avec lui et chez lui. En retour de cette faveur
insigne, il agit envers eux de façon si atroce que pas un poète ne tenta jamais
d’expliquer sa conduite. Il tua Pélops, son fils unique, puis l’ayant fait
bouillir dans un grand chaudron, il le servit aux dieux. Apparemment, la haine
que lui inspirait les dieux l’incita à sacrifier son fils dans le but d’attirer
sur eux l’horreur du cannibalisme. Il se peut aussi qu’il ait voulu montrer de
la façon la plus saisissante et la plus effrayante possible combien il était
facile d’abuser ces divinités solennelles, vénérées et si humblement adorées de
tous. Dans son mépris des dieux et sa confiance sans limite en lui-même, pas un
instant il ne pensa que ses convives se rendraient compte de la nature du mets
qu’il leur offrait.
Il était insensé. Les Olympiens ne se laissèrent pas
tromper. Ils refusèrent avec horreur l’abominable festin et leur fureur se
tourna contre celui qui le leur avait proposé. Ils déclarèrent qu’il devait en
être puni de façon telle, que tout homme à venir, sachant ce que celui-là avait
souffert, n’oserait jamais les insulter. Ils le condamnèrent à rester
éternellement dans le Hadès, au milieu d’un cours d’eau limpide, mais chaque
fois que dans sa soif dévorante il se baisse pour y boire, l’eau disparaît dans
le sol pour reparaître dès qu’il se redresse. Au-dessus du ruisseau se penchent
des branches d’arbres chargées de fruits, poires, grenades, pommes rosées et
figues douces. Chaque fois qu’il étend la main pour les saisir, le vent les
élève bien haut, hors de sa portée. C’est là qu’il demeure à jamais parmi
l’abondance, la gorge brûlante et desséchée par la soif, et sa faim jamais
assouvie.
Les dieux ramenèrent son fils Pélops à la vie mais ils
durent lui façonner une épaule d’ivoire. L’une des déesses – certains disent
Déméter, les autres Thétis – ayant par inadvertance mangé un peu du plat
détestable, quand on rassembla les membres de l’adolescent, une épaule
manquait. Cette vilaine histoire semble avoir été transmise à travers les âges
dans toute sa brutalité première. Plus tard, elle déplut aux Grecs qui
protestèrent, et le poète Pindare l’appelle
Un conte orné de ces mensonges étincelants qui
se dressent contre la vérité.
Qu’à aucun homme il ne soit permis de parler de
cannibales parmi les dieux bénis.
Quoi qu’il en soit, Pélops connut le succès par la suite. De
tous les descendants de Tantale, il est le seul à ne pas être marqué par
l’infortune. Son mariage fut heureux – bien qu’il s’éprit d’une femme fort
dangereuse qui causa des morts nombreuses, la Princesse Hippodamie ; mais
si des hommes mouraient pour elle, la faute en
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