La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes
douleur d’Orphée fut accablante, il ne put l’endurer.
Il décida de se rendre dans le royaume des morts pour tenter d’en arracher
Eurydice. Il se disait :
Avec mon chant
Je charmerai la fille de Déméter,
Je charmerai le Souverain des Ombres ;
J’attendrirai leurs cœurs avec ma mélodie
Et loin du Hadès, j’emporterai Eurydice.
Il osa ce qu’aucun homme, jamais, n’avait osé pour son amour.
Il entreprit le redoutable voyage dans le monde souterrain. Arrivé là, il fit
résonner sa lyre et toute cette vaste multitude, prise au charme, s’immobilisa.
Le chien Cerbère relâcha sa garde ; la roue d’Ixion cessa de tourner ;
Sisyphe s’appuya sur sa pierre ; Tantale oublia sa soif ; pour la
première fois, les visages des Furies, déesses de l’épouvante, se couvrirent de
larmes. Le maître du Hadès et sa Reine s’approchèrent afin de mieux entendre. Orphée
chanta.
O dieux qui gouvernez le monde de l’ombre et du
silence,
Tous ceux qui sont nés de la femme doivent un
jour venir à vous.
Toute beauté doit un jour descendre dans votre
royaume.
Un instant nous nous attardons sur la terre
Puis nous vous appartenons à jamais.
Mais celle que je cherche est venue à vous
trop tôt,
Avant de fleurir le bourgeon fut cueilli.
J’ai tenté en vain de supporter ma perte ;
L’Amour est un dieu trop puissant. O Roi,
Si ce vieux récit dit par les hommes est vrai.
Tu sais comment, un jour, les fleurs ont vu le
rapt de Proserpine.
Alors, tisse à nouveau pour la douce Eurydice
Le voile de la vie trop tôt enlevé du métier.
Vois, je te demande si peu.
Seulement que tu me la prêtes et non que tu me
la donnes ;
À la fin du cours de ses années terrestres.
Elle sera tienne à jamais.
Sous l’envoûtement de sa voix, personne ne pouvait rien lui
refuser.
Il fit couler des larmes de fer
Au long des joues de Pluton
Et l’Enfer accorda ce qu’implorait l’Amour.
Ils firent venir Eurydice et la rendirent à Orphée, mais à
une condition : il ne se retournerait pas pour la regarder avant d’avoir
atteint le monde des vivants. L’un derrière l’autre, ils passèrent les grandes
portes du Hadès et gravirent le sentier en pente qui les éloignerait de l’obscurité.
II savait qu’elle le suivait pas à pas mais il aurait voulu jeter ne fût-ce qu’un
coup d’œil pour s’en assurer. Ils avaient maintenant presque atteint leur but, l’ombre
devenait grise. Un pas encore, et il entra, joyeux, dans la lumière du jour. Alors,
il se retourna. Trop tôt : elle était encore dans la caverne. Il la vit
dans la lumière indécise et lui tendit les bras ; mais dans le même
instant, elle disparut. Elle avait glissé dans l’ombre à nouveau, et il n’entendit
qu’un faible mot : « Adieu ».
Il tenta désespérément de se précipiter à sa suite pour
descendre avec elle, mais en vain. Les dieux ne lui permirent pas de pénétrer
une seconde fois, vivant, dans le monde des morts. En proie à la plus grande
désolation, il dut retourner seul sur la terre. Il renonça à la compagnie des
humains et erra désormais dans les solitudes sauvages de la Thrace, chant et
pleurant sa peine en s’accompagnant sur la lyre. Et les rochers, les rivières
et les arbres, dont il avait fait ses seuls amis, l’écoutaient avec ravissement.
Un jour enfin, une troupe de Ménades le rencontra par hasard. Elles étaient
aussi délirantes que celles qui avaient si cruellement nié Penthée. Elles
fondirent sur le gentil musicien, elles le mirent en pièces. Elles jetèrent sa
tête dans l’Hèbre et les eaux du fleuve la portèrent jusqu’aux abords de l’île
de Lesbos. Les Muses la trouvèrent et lui donnèrent une sépulture dans le
sanctuaire de l’île ; elles rassemblèrent ses membres épars et les
déposèrent dans une tombe au pied du Mont Olympe, et là, jusqu’à ce jour, le
chant des rossignols se fait entendre plus doux que partout ailleurs. { Une autre légende conservée par Pausanias rapporte
qu’Orphée aurait été foudroyé par Zeus pour avoir révélé des mystères sacrés
aux mortels }
Céyx et Alcyone
La meilleure source, pour ce récit, se trouve dans Ovide.
L’exagération de la tempête est typiquement romaine. La description du séjour
du Sommeil et ses détails charmants prouvent le talent descriptif d’Ovide. Bien
entendu, les noms des dieux sont latins.
Céyx, un roi de Thessalie, était fils de Lucifer, le
conducteur des Astres et de
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