La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes
que
lui-même voulait épouser. Plus personne ne se souciait de se mesurer avec
Hercule, Achéloüs pas plus que les autres, et il entreprit de raisonner le
héros. C’était un procédé qui, avec Hercule, ne menait à rien sinon à le mettre
en colère. Il dit : « Ma main vaut mieux que ma langue. Laisse-moi
vaincre en luttant, tu pourras vaincre en parlant. » Achéloüs se donna la
forme d’un taureau et attaqua furieusement son adversaire. Mais dompter les
taureaux n’avait rien de nouveau pour Hercule. Il terrassa celui-ci et lui
arracha une de ses cornes. L’enjeu du combat, une jeune Princesse nommée
Déjanire, devint la femme d’Hercule.
Il voyagea dans bien des pays et accomplit bien d’autres
exploits. A Troie, il sauva une vierge menacée du sort jadis promis à Andromède
et qui attendait sur la grève qu’un monstre marin la dévorât. Elle était la
fille du Roi Laomédon, qui frustra Apollon et Poséidon de leur récompense après
qu’à la demande de Zeus, ils eurent bâti pour le Roi les murailles de Troie. Pour
se venger de cette perfidie, Apollon envoya la peste dans la cité, et Poséidon
le serpent marin. Hercule consentit à sauver la jeune fille à la condition que
son père lui donnât les chevaux que Zeus, jadis, avait offerts à son grand-père.
Laomédon promit, mais quand Hercule eut terrassé le monstre, le Roi refusa de
tenir sa parole. Hercule investit la ville, tua le Roi et donna la jeune fille
à son ami Télamon de Salamine qui l’avait aidé.
En allant trouver Atlas pour lui demander des indications au
sujet des Pommes d’Or, Hercule passa par le Caucase où il délivra Prométhée en
tuant l’aigle qui lui dévorait le foie.
En sus de ces exploits glorieux, il y en eut d’autres qui l’étaient
moins ou pas du tout. Il tua d’un geste maladroit un jeune garçon qui lui
versait de l’eau sur les mains avant un banquet. C’était un accident et le père
de l’adolescent pardonna à Hercule qui, lui, ne put se pardonner et se condamna
pour quelque temps à l’exil. Bien plus grave fut le meurtre délibéré d’un de
ses bons amis pour venger l’insulte que lui avait faite le père du jeune homme,
le Roi Eurytos. Pour cette vile action, Zeus lui-même se chargea de la punition :
il envoya le héros en Lydie pour y être l’esclave de la Reine Omphale, les uns
disent pendant un an, les autres trois ans. Elle se moquait de lui et l’obligeait
parfois s’habiller en femme et à se livrer à des travaux féminins comme filer
et tisser. Il se soumit humblement, comme toujours, mais il se sentait avili
par sa servitude ; avec un complet illogisme, il en tint Eurytos pour
responsable et se jura qu’aussitôt libéré, il l’en punirait sévèrement.
Tous les récits qui le concernent sont caractéristiques, mais
la meilleure peinture que nous ayons de lui est la relation d’une visite qu’il
rendit alors qu’il était en route pour effectuer son huitième travail, l’enlèvement
des chevaux anthropophages de Diomède. La maison où il avait projeté de passer
la nuit, celle de son ami Admète, Roi de Thessalie, était à ce moment et bien
qu’il n’en sût rien, un lieu de désolation et de deuil. Admète venait de perdre
sa femme de façon fort étrange.
La cause de cette mort remontait au passé, au temps où
Apollon, irrité contre Zeus qui avait tué son fils Esculape, se vengea en tuant
les ouvriers de Zeus, les Cyclopes. En châtiment, Apollon fut condamné à un an
d’esclavage sur terre et Admète fut le maître qu’il se choisit ou que Zeus lui
imposa. Pendant sa servitude, Apollon se lia d’amitié avec toute la maisonnée, surtout
avec le chef de la famille et avec Alceste, sa femme, et lorsqu’il avait l’occasion
de leur prouver sa reconnaissance, il la saisissait aussitôt. Il apprit un jour
que les trois Moires (Parques), ayant filé tout le fil de la vie d’Admète, s’apprêtaient
à le couper. Il obtint d’elles un sursis. Si quelqu’un consentait à mourir pour
Admète, celui-ci pourrait vivre encore. Apollon transmit l’information à Admète,
qui se mit aussitôt en quête d’un remplaçant. Avec une confiante assurance, il
se rendit d’abord chez ses père et mère. Ils étaient âgés et l’aimaient
tendrement. Nul doute que l’un ou l’autre consentirait à prendre sa place dans
le monde des morts. À sa profonde stupéfaction, il découvrit que l’un et l’autre
s’y refusaient. Ils lui dirent : « La
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