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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
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revêtit, l’effet fut le même que celui
produit par la robe envoyée par Médée à la rivale que Jason se proposait d’épouser.
Dans son agonie, il se tourna contre le messager de Déjanire qui était, bien
entendu, complètement innocent, il le saisit et le précipita dans la mer. Mais
s’il pouvait encore tuer les autres, il semblait ne pouvoir mourir lui-même. Cette
souffrance atroce l’affaiblissait à peine. Ce qui en un instant avait tué la
Princesse de Corinthe paraissait impuissant à détruire Hercule. Il endurait une
torture mais il vivait encore ; on le transporta chez lui. Déjanire, qui
depuis longtemps avait appris l’effet de son présent, s’était donné la mort. Il
fit comme elle. Puisque la mort ne voulait pas venir à lui, il irait donc à la
mort. À ceux qui l’entouraient, il donna l’ordre d’élever un grand bûcher sur
le Mont Œta et de l’y porter. Quand enfin il y parvint et quand il sut qu’il
pourrait maintenant mourir, il se réjouit : « Voici le repos », dit-il.
« Voici la fin. » Ils le soulevèrent pour le déposer sur le bûcher ;
il s’y coucha, comme celui qui s’étend sur ses coussins devant une table de
festin.
    Il pria Philoctète, son ami, de prendre une torche et de
mettre le feu au bûcher ; et il lui donna son arc et ses flèches, qui dans
la main du jeune homme devaient devenir si célèbres à Troie. Alors les flammes
montèrent et on ne vit plus Hercule sur terre. Il fut enlevé au ciel, où il se
réconcilia avec Héra dont il épousa la fille, Hébé, et où
    Après ses travaux grandioses, il trouva le
repos
    Et sa plus belle victoire, l’éternelle paix
    Au séjour de l’ éternelle félicité.
    Mais il n’est pas facile de l’imaginer jouissant, content et
satisfait, de la paix et du repos – ou permettant aux dieux bienheureux de les
goûter.

Atalante
    Son histoire n’est racontée en
entier que par deux écrivains tardifs, Ovide et Apollodore, mais c’est une
légende très ancienne. Un poème attribué à Hésiode – mais probablement
postérieur à lui et peut-être du début du VII e s. – parle de la course et des Pommes d’Or,
et l’Iliade fait allusion à la chasse au sanglier de Calydon. Ma relation suit
celle d’Apollodore, qui l’écrivait sans doute au I er ou au II e s. de notre ère. Celle d’Ovide n’est pas
tout entière d’une qualité égale. Il dépeint de façon charmante Atalante parmi
les chasseurs, épisode que j’ai introduit dans mon texte, mais souvent – comme
par exemple dans la description du sanglier — il fait preuve d’une
exagération frisant le ridicule. Apollodore n’est peut-être pas pittoresque,
mais jamais il n’est absurde.
    Il est parfois dit que deux héroïnes portèrent ce nom. Il
est certain que l’on attribue à deux hommes, Jasios et Schœnios, la paternité d’une
Atalante, mais dans ces légendes anciennes, il arrive souvent que des noms
différents soient donnés à des personnages sans importance. S’il existe
vraiment deux Atalante, il est certes remarquable que l’une et l’autre tinrent
à s’embarquer sur l ’Argo, que toutes deux
prirent part à la chasse au sanglier de Calydon, épousèrent un homme qui les
vainquit à la course et furent finalement changées en lions. Puisque leurs
histoires sont pratiquement semblables, il est plus simple de présumer qu’il n’y
eut qu’une seule héroïne de ce nom. En effet, même s’il s’agit de contes
mythologiques, il semble que les limites du probable seraient dépassées si l’on
supposait qu’à la même époque il existait deux jeunes filles tout aussi éprises
d’aventure que le héros le plus audacieux, capables toutes deux de vaincre à la
course, à la lutte et à la chasse des hommes appartenant à l’une des deux
grandes époques héroïques.
    Quel que soit son nom, le père d’Atalante fut amèrement déçu
quand une fille et non un fils lui naquit. Il décida qu’elle ne méritait pas de
vivre et ordonna d’abandonner la minuscule créature sur le flanc d’une montagne
où elle ne tarderait pas à succomber au froid et à la faim.
    Mais ainsi qu’il arrive souvent dans les contes, les animaux
se montrèrent moins cruels que les humains. Une ourse adopta l’enfant, la
nourrit, la réchauffa, et le bébé devint une petite fille pleine de vivacité et
d’audace. De braves chasseurs la découvrirent et l’emmenèrent vivre parmi eux. Elle
fut bientôt mieux que leur égale en

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