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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
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dit
Thésée.
    — Que puis-je faire sinon mourir ? cria Hercule. –
Vivre ? Un homme marqué d’infamie dont tous diront : « Regardez.
Voici celui qui a tué sa femme et ses enfants ! » Partout des
geôliers, les scorpions empoisonnés de la langue.
    — Même alors, souffre et montre-toi fort, répondit
Thésée.
    — Tu vas venir avec moi à Athènes. Tu partageras ma
demeure et tout ce qui m’appartient. En retour, tu me donneras, à moi et à la
cité, la gloire de t’avoir aidé.
    Un long silence suivit. Hercule parla enfin, avec des mots
lents et lourds. « Qu’il en soit ainsi », dit-il. « Je serai
fort et j’attendrai la mort. »
    Ensemble, ils se rendirent à Athènes, mais Hercule n’y resta
pas longtemps. Thésée, le penseur, rejetait l’idée qu’un homme pût être
coupable d’un meurtre commis dans un moment de folie et que ceux qui l’aidaient
fussent eux-mêmes souillés. Les Athéniens partageaient cet avis et ils firent
bon accueil au pauvre héros. Mais lui ne pouvait comprendre de telles
subtilités. En fait, il n’était capable que de sentir, non de penser. Il avait
tué sa famille ; il était donc souillé et souillait les autres ; il
méritait d’être pour tous un objet d’horreur. A Delphes où il se rendit pour
consulter l’oracle, la prêtresse le confirma dans ce sentiment. Il devait se
purifier, lui dit-elle, et il ne pourrait y parvenir qu’en faisant sévèrement
pénitence. Elle lui ordonna donc de se rendre chez son cousin Eurysthée, Roi de
Mycènes (de Tyrinthe, selon d’autres récits) et de se soumettre à tout ce que
celui-ci exigerait de lui. Hercule, prêt à tout ce qui lui rendrait les mains
nettes, partit docilement. Il apparaît clairement du reste de l’histoire que la
Pythie connaissait Eurysthée et savait qu’il se chargerait sans la moindre
faiblesse de purifier Hercule.
    Cet Eurysthée n’était certes pas stupide mais il témoignait
d’un esprit fort inventif ; lorsque l’homme le plus fort de la terre se
présenta devant lui et lui proposa humblement d’être son esclave, il imagina
une série de pénitences qui, du point de vue du danger et de la difficulté, n’auraient
pu être plus ingénieuses. À sa décharge, il doit être dit qu’Héra l’aidait et l’exhortait ;
jusqu’à la fin de la vie d’Hercule, elle en voulut à celui-ci d’être le fils de
Zeus. Les tâches imposées par Eurysthée au héros sont appelées les « Travaux
d’Hercule ». On en compte douze, dont aucun ne paraît réalisable.
    Le premier fut de tuer le lion de Némée, une bête qu’aucune
arme ne pouvait blesser. Hercule résolut la difficulté en l’étranglant. Puis il
chargea l’énorme carcasse sur ses épaules et la porta dans Mycènes. Dès lors, Eurysthée,
homme prudent, lui interdit l’accès de la cité et lui donna désormais ses
ordres à distance.
    Le second fut de se rendre à Lerne pour y tuer un monstre à
neuf têtes appelé l’Hydre, qui vivait dans une mare des alentours. C’était une
entreprise des plus difficiles car l’une des têtes était immortelle et les
autres terrifiantes : lorsqu’on en coupait une, deux autres naissaient à
sa place. Hercule fut aidé par son neveu Iolas, qui lui apporta un tison
enflammé avec lequel il cautérisa les cous au fur et à mesure qu’il tranchait
les têtes, empêchant ainsi celles-ci de repousser. Quand toutes furent abattues,
il se défit sûrement de celle qui était immortelle en l’enfouissant sous une
grande roche.
    Pour le troisième, il dut ramener vivant un cerf aux cornes
d’or consacré à Artémis et qui vivait dans les forêts de Cérynée. Il aurait pu
le tuer sans aucune difficulté mais le capturer vivant était une tout autre
affaire et il lui fallut un an pour y réussir.
    Le quatrième fut la capture d’un grand sanglier dont la
bauge se trouvait sur le Mont Erymanthe. Il épuisa la bête en la pourchassant d’un
lieu à un autre ; enfin il la mena dans la haute neige où il la prit au
piège.
    Pour le cinquième de ses travaux, il nettoya les écuries d’Augias
en un jour. Ce Roi d’Elide possédait des bœufs par milliers mais depuis des années,
leurs étables n’avaient pas été nettoyées. Hercule détourna les cours de deux
fleuves et les fit passer à travers les étables. Tout le fumier fut emporté par
le courant en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.
    Par son sixième travail, il extermina les oiseaux du

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