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La parade des ombres

La parade des ombres

Titel: La parade des ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mireille Calmel
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interdit d’avoir une maîtresse !
    Gabriel éclata d’un rire léger et lui envoya un baiser avant de disparaître, la laissant plus frustrée encore. Elle trépigna devant la cheminée, puis se mit à pleurer comme une enfant gâtée privée de son jouet.
    Le lendemain, elle l’espéra toute la journée. Le surlendemain de même. Emma n’en pouvait plus de son absence et de son insubordination, au moment où elle avait le plus besoin d’être prise, d’être domptée pour apaiser ce manque d’Ann qui l’écartelait autant que le manque de Mary autrefois. Elle en ressentait les mêmes épines, la même souffrance. Le même sentiment d’impuissance. Ne trouvant plus le goût de manger, de boire ou de dormir.
    Elle retourna dans la cave. L’esclave encore enchaîné avait succombé à ses blessures. Des mouches tournoyaient autour de ses plaies. Elle avait bouclé la porte sitôt sa rage tombée, en interdisant l’accès aux gens de sa maisonnée pour qu’ils ignorent ses vices.
    — Joli travail, la surprit la voix de Gabriel.
    Elle sursauta.
    — Comment es-tu entré ? s’étonna-t-elle, se souvenant qu’elle avait donné un tour de clé avant de descendre l’escalier.
    — Aucune porte ne me résiste, déclara-t-il calmement en sautant avec agilité les dernières marches.
    Emma sentit son cœur battre plus fort et ses mains trembler tandis qu’il s’approchait d’elle à la frôler.
    — Aucune femme non plus ! continua-t-il dans un sourire carnassier.
    Il l’enlaça pour l’embrasser et Emma sentit ses jambes se dérober sous la morsure de son désir. Il s’écarta d’elle encore pourtant.
    — Remonte à présent. Je vais me charger de lui. La maisonnée dort, ce sera facile.
    — Rejoins-moi, supplia-t-elle.
    Il ricana et ne répondit pas, s’affairant déjà à détacher les fers de l’esclave.
    Emma tourna les talons en soupirant. Elle était vulnérable et épuisée. Si elle n’avait été aussi dépendante du plaisir qu’il lui donnait, elle s’en serait débarrassée sans regret. Mais Gabriel savait fort bien ce qu’il faisait. Et c’était pour cela plus que pour toute autre chose qu’elle l’aimait.
     
    Il se présenta à la porte de sa chambre alors qu’elle avait fini par se résigner. Elle se mordit la lèvre pour ne rien dire de son courroux. Comme de sa joie.
    Il s’assit sur le lit, à côté d’elle, et écarta les draps. Elle frissonna tandis qu’il défaisait les lacets de sa chemise de nuit pour glisser une main dans l’échancrure.
    Il l’enleva après avoir durci la pointe d’un sein et l’avoir sentie se cabrer.
    — Je suis lassé de toi, déclara-t-il dans un sourire désolé.
    Un sanglot monta du ventre d’Emma à sa gorge.
    — On ne se lasse pas de moi !
    Il ricana.
    — Pauvre, pauvre, pauvre Emma qui voit tout son empire s’effondrer.
    Elle se mordit la lèvre pour ne pas pleurer, et ferma les yeux sur un restant de fierté. Gabriel glissa un doigt sous ses paupières, en récupéra une larme et en effleura ses lèvres.
    — Elle te manque plus que moi, s’amusa-t-il. Elle te manque dans ta chair comme sa mère autrefois.
    — Ne me dis pas que tu en es jaloux.
    — Peut-être. Peut-être pas.
    Emma rouvrit les yeux. Ceux de Gabriel étaient brûlants.
    — Que veux-tu ? fit-elle enfin. Je ne peux pas me passer de toi.
    — J’ai fait ce qu’il fallait pour ça, patronne, souffla-t-il en revenant caresser sa poitrine palpitante. Je veux être payé de retour aujourd’hui.
    — Tu sais bien que tu peux tout me demander.
    — Et faire de toi ce qu’il me plaît. Oui, je le sais. Mais je te l’ai dit, j’en suis lassé. J’ai besoin d’arguments pour retrouver le goût de toi.
    — Quel genre d’arguments ?
    — Ta fortune. Toute ta fortune, gémit-il en se penchant au-dessus de son décolleté pour l’embrasser.
    Emma s’en étrangla de désir et de colère.
    — Je ne suis pas assez désespérée pour cela, grinça-t-elle en se cambrant pourtant sous la caresse.
    Gabriel se redressa et ramena le drap sur ses épaules, avant de se lever pour s’écarter d’elle.
    — Oh si ! tu l’es. Convoque ton notaire demain et nantis-moi de ce que tu possèdes. De tout ce que tu possèdes. Je veux qu’il ne te reste plus rien, tu entends. Je te veux tout entière dépendante de ma volonté.
    — Jamais ! s’emporta-t-elle, malgré son ventre qui hurlait.
    Au seuil de la porte, il se retourna et lui offrit un

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