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La parade des ombres

La parade des ombres

Titel: La parade des ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mireille Calmel
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en se demandant ce qu’elle pouvait avoir de si exceptionnel pour que les hommes l’aiment à ce point. Quoi qu’il en soit, cela réglait son dilemme immédiat.
    Junior serait plus heureux sur La Perle que nulle part ailleurs. C’était au fond la meilleure chose qui soit.

17
     
     
    —  B onjour, capitaine ! cria joyeusement Junior à peine eut-il enjambé l’échelle de corde.
    La Perle mouillait au large de Malte où Cork avait donné rendez-vous à Forbin, contre l’avis de Corneille qui, depuis, ne décolérait pas.
    Forbin se garda de laisser éclater sa joie, mais il fut heureux de voir l’enfant courir jusqu’au gaillard d’arrière, en saluant les matelots sur son passage. Cork suivait, fier mais sans arrogance, un sourire léger aux lèvres, et Forbin en eut les poings qui le démangèrent. Il refusa de chercher à savoir pourquoi.
    Junior se planta devant lui et le gratifia du salut, réglementaire cette fois.
    — Gabier Niklaus Olgersen Junior, de retour à bord, capitaine.
    Les yeux de l’enfant brillaient d’autant d’étoiles qu’une nuit d’août.
    — C’est pas trop tôt, mon garçon, gronda faussement Forbin, mon vin était devenu mauvais d’être obligé de me passer de toi.
    S’il n’avait pas été au milieu de son état-major et à quelques pas de Cork, il l’aurait serré dans ses bras.
    — Bonjour, commandant, le salua à son tour celui-ci en se plantant devant lui.
    — Je te verrai plus tard, Junior, dit Forbin, j’ai une affaire à régler.
    — A vos ordres, capitaine. Au revoir, Clément, ajouta-t-il, et de nouveau les phalanges de Forbin s’agacèrent.
    Cédant, lui, à sa pulsion, Cork s’était agenouillé pour recevoir la bise sonore de l’enfant.
    — Je n’ai pas la journée à vous consacrer, Cork, grinça Forbin.
    Clément laissa s’éloigner Junior avant de répondre.
    — Tant mieux, cela me garantit de ne pas être votre prisonnier.
    Forbin ne releva pas.
    — Dans ma cabine, capitaine Cork.
    — A vos ordres, s’inclina celui-ci avant de lui emboîter le pas.
    Au terme des deux heures que dura leur entretien, Forbin fut forcé d’admettre qu’il avait mésestimé Clément Cork. S’il avait de la fierté dans le regard, elle était plus admirative et respectueuse à son égard qu’il ne l’aurait pensé. Cork ne le brava pas, avoua avec humilité et sincérité ses brigandages et même les accords qu’il avait passés avec l’ambassadeur pour le perdre. Il parla de Baletti avec assurance et chaleur, répondant à ses questions sans faux-fuyants, le regard droit, et Forbin entendit tout ce que Corneille ne lui avait jamais raconté de leur enfance. A un seul moment, Clément Cork baissa les yeux. Ce fut pour relater la fin de son ami, évitant les détails. Forbin n’insista pas, saisissant mieux que quiconque ce qu’il pouvait lui en coûter.
    Enveloppés par la fumée de leurs pipes, les deux hommes se reconnurent nombre de points communs et, lorsque Cork lui certifia que Mary était libre et partirait avec Baletti chercher le secret du crâne de cristal dès que cette affaire serait réglée, il n’y trouva rien à redire. Malgré la peine que cela lui causa. Il comprenait.
    — Le Bay Daniel est ancré dans une crique. En voici les coordonnées, termina Cork en lui tendant une feuille.
    — La mer Egée ? s’étonna Forbin après y avoir jeté un coup d’œil. Pourquoi si loin ?
    — Trop de monde le connaît ici. Cette île est une de mes caches.
    Forbin le dévisagea avec surprise.
    — Qu’attendez-vous que je fasse de cette information, Cork ?
    — Rien, capitaine. Du moins, je l’espère. Mon navire est pour moi ce que La Perle est pour vous. Toute ma vie. Vous vouliez un gage de ma sincérité. Le voici.
    Forbin hocha la tête, touché et vaincu cette fois.
    — Je crois, monsieur Cork, que je vous dois des excuses.
    — Je les accepte volontiers.
    — Avec les arguments que vous m’avez donnés, je vais renforcer mes attaques contre Charmont. Mes ordres viennent de tomber. Mon ministre me soutient et m’autorise à incendier les navires ennemis. Je vais m’y employer avec plaisir. Cela distraira les Impériaux de votre recherche.
    — Je vais vous fournir les noms de quelques navires vénitiens qui les ravitaillent. Vous pourrez les ajouter à votre liste si, par le plus grand des hasards, ils croisaient votre route.
    Forbin en fut content. Il se leva.
    — Je crois que tout est dit.
    — Pas

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