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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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embarrassé,
répondit :
    — Je ne savais pas que
c’était sa natte, quand je l’ai ramassée.
    Les deux hommes s’adressèrent un
large sourire : tous deux étaient conscients que s’ils n’avaient pas
eux-mêmes agi avec retenue, une affaire banale et puérile se fût terminée dans
le sang.
    — Je regrette beaucoup cette
histoire, dit Sukekurō.
    — Moi aussi. J’espère que
vous me pardonnerez.
    — N’en parlons plus. Mon
maître nous attend ; aussi, je crois que nous ferions mieux d’y aller.
    Ils sortirent du portail en
riant ; Gonnosuke et Iori allaient à gauche ; Sukekurō et
Ushinosuke, à droite. Alors, Gonnosuke se retourna pour dire :
    — Puis-je vous demander un
renseignement ? Si nous suivons tout droit cette route, nous
conduira-t-elle au château de Koyagyū ?
    Sukekurō s’approcha de
Gonnosuke ; quelques minutes plus tard, quand Hyōgō les
rejoignit, il lui dit qui étaient les voyageurs et pourquoi ils se trouvaient
là. Hyōgō eut un soupir de sympathie :
    — Quel dommage ! Si
seulement vous étiez venus voilà trois semaines, avant qu’Otsū ne partît
rejoindre Musashi à Edo !...
    — Il n’est pas à Edo,
répondit Gonnosuke. Nul ne sait où il se trouve, pas même ses amis.
    — Qu’est-ce qu’elle va faire,
maintenant ? dit Hyōgō qui regrettait de n’avoir pas ramené Otsū
à Koyagyū.
    Iori avait beau retenir ses
larmes, en réalité il eût voulu aller quelque part, tout seul, pleurer tout son
soûl. En arrivant, il parlait sans cesse de rencontrer Otsū ; du
moins le semblait-il à Gonnosuke. Tandis que la conversation des hommes passait
aux événements d’Edo, il s’écarta lentement. Hyōgō demanda à
Gonnosuke un supplément d’information sur Musashi, des nouvelles de son oncle,
des détails sur la disparition d’Ono Tadaaki. Ses questions et les
renseignements fournis par Gonnosuke semblaient sans fin. Ushinosuke rejoignit
Iori et lui posa la main sur l’épaule.
    — Où vas-tu ? lui
demanda-t-il. Tu pleures ?
    — Bien sûr que non.
    Mais tandis qu’il secouait la
tête, ses larmes volaient.
    — Hum... Sais-tu arracher les
pommes de terre sauvages ?
    — Bien sûr.
    — Il y a des pommes de terre,
là-bas. Tu veux savoir lequel est capable de les arracher le plus vite ?
    Iori releva le défi, et ils se
mirent à creuser.
    Il se faisait tard, et, comme il
restait beaucoup à dire, Hyōgō pressa Gonnosuke de passer quelques
jours au château. Mais Gonnosuke répondit qu’il préférait poursuivre son
voyage. Comme ils se disaient adieu, ils s’aperçurent que les garçons avaient
de nouveau disparu. Au bout d’un moment, Sukekurō les désigna en
disant :
    — Les voilà, là-bas. On
dirait qu’ils creusent.
    Iori et Ushinosuke s’absorbaient
dans leur tâche qui, en raison de la fragilité des racines, les obligeait à
creuser avec précaution à une grande profondeur. Les hommes, qu’amusait leur
concentration, s’avancèrent sans bruit derrière eux pour les observer durant
plusieurs minutes, avant qu’Ushinosuke ne levât les yeux et ne les vît. Il
tressaillit légèrement ; Iori se retourna et sourit. Puis ils redoublèrent
d’efforts.
    — Je la tiens ! s’écria
Ushinosuke en tirant une pomme de terre allongée qu’il posa sur le sol.
    Voyant le bras d’Iori enfoncé dans
le trou jusqu’à l’épaule, Gonnosuke lui dit avec impatience :
    — Si tu n’as pas bientôt
fini, je pars seul.
    Iori, la main sur la hanche ainsi
qu’un vieux paysan, se releva péniblement et dit :
    — Je n’y arrive pas. Ça me
prendrait la fin de la journée.
    La mine résignée, il épousseta son
kimono.
    — Tu ne peux pas attraper la
pomme de terre après avoir creusé jusque-là ? demanda Ushinosuke. Tiens,
je vais te l’arracher.
    — Non, dit Iori en retirant
la main d’Ushinosuke. Tu l’abîmerais.
    Il reboucha doucement le trou, et
le tassa.
    — Salut ! lui cria
Ushinosuke en brandissant fièrement sa pomme de terre, ce qui révéla que le
bout en était brisé.
    Ce que voyant, Hyōgō lui
déclara :
    — Tu as perdu. Tu as
peut-être gagné le combat mais tu es disqualifié au concours d’arrachage de
pommes de terre.
     
     
     
Balayeurs et marchands
     
    Les fleurs de cerisier étaient
pâles, passées, et les fleurs de chardons se fanaient, allusion nostalgique à
l’époque, plusieurs siècles auparavant, où Nara était la capitale. Il faisait
un peu chaud pour marcher mais ni

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