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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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s’écrièrent :
    — Qui va là ?
    Puis Myōshū dit :
    — Belle journée, n’est-ce
pas ? Vous êtes venus visiter ?
    Gonnosuke s’inclina et
répondit :
    — Non, j’ai fait lire un
sutra pour ma mère.
    — C’est agréable de
rencontrer des jeunes gens qui ont de la reconnaissance envers leurs parents.
    Elle tapota la tête d’Iori d’un
geste maternel.
    — ... Kōetsu, te
reste-t-il de ces gâteaux de froment ?
    Kōetsu tira de sa manche un
petit paquet qu’il offrit à Iori en disant :
    — Excuse-moi de t’offrir des
restes.
    — Gonnosuke, est-ce que je
peux accepter ? demanda Iori.
    — Oui, répondit Gonnosuke,
qui remercia Kōetsu de la part d’Iori.
    — A votre façon de parler, il
semble que vous soyez de l’Est, dit Myōshū. Puis-je savoir où vous
allez ?
    — Il semble que ce soit un
voyage sans fin sur une route interminable. Ce garçon et moi sommes disciples
du même maître sur la Voie du sabre.
    — C’est un chemin ardu que
vous avez choisi là. Quel est votre maître ?
    — Il s’appelle Miyamoto
Musashi.
    — Musashi ? Pas
possible !... s’exclama Myōshū, le regard au loin comme afin
d’évoquer un souvenir agréable.
    — Où se trouve Musashi, en ce
moment ? demanda Kōetsu. Il y a longtemps que nous ne l’avons vu.
    Gonnosuke les mit au courant des
aventures de Musashi au cours des deux années précédentes. En écoutant, Kōetsu
approuvait de la tête et souriait comme pour dire : « C’est bien là
ce que j’espérais de lui. » Quand il eut terminé, Gonnosuke ajouta :
    — Puis-je demander qui vous
êtes ?
    — Oh ! pardonnez-moi de
ne pas vous l’avoir dit plus tôt. répondit Kōetsu qui se présenta, ainsi
que sa mère. Musashi a séjourné quelque temps chez nous, voilà plusieurs
années. Nous l’aimons beaucoup, et parlons souvent de lui, encore maintenant.
    Alors, il raconta à Gonnosuke deux
ou trois incidents qui s’étaient produits quand Musashi se trouvait à Kyoto.
Gonnosuke connaissait de longue date la réputation de Kōetsu en tant que
polisseur de sabres ; plus récemment, il avait appris les relations de
Musashi avec l’homme. Pourtant, jamais il ne se fût attendu à rencontrer ce
riche bourgeois en train de mettre de l’ordre dans le parc négligé d’un temple.
    — Y a-t-il ici la tombe de
l’un de vos proches ? demanda-t-il. A moins que vous ne soyez venu en
excursion ?
    — Non, rien d’aussi frivole
qu’une excursion ! s’exclama Kōetsu. Pas dans un lieu saint comme
celui-ci... Les prêtres vous ont-ils raconté l’histoire du Kongōji ?
    — Non.
    — Dans ce cas, permettez-moi,
à la place des prêtres, de vous mettre un peu au courant. Mais comprenez bien,
je vous en prie, que je ne fais que répéter ce que l’on m’a dit.
    Kōetsu fit une pause, promena
lentement les yeux autour de lui, puis reprit :
    — ... Ce soir, nous avons
juste la lune qu’il faut.
    Et il désigna au-dessus d’eux le
mausolée, Mieidō et Kangetsutei ; au-dessous, le Taishidō, le
sanctuaire shinto, la pagode au trésor, le réfectoire et le portail à deux
étages.
    — ... Regardez bien, dit-il,
apparemment sous le charme de ce décor solitaire. Ce pin, ces rochers, chaque
arbre, chaque brin d’herbe, ici, participent de l’invisible pérennité, de la
tradition d’élégance de notre pays.
    Il poursuivit dans cette veine, et
raconta avec solennité comment au XIV e siècle, lors d’un conflit entre les cours du Sud et du Nord, la montagne avait
été une citadelle de la cour du Sud. Comment le prince Morinaga, également
connu sous le nom de Daitō no Miya, avait tenu de secrètes conférences en
vue de renverser les régents Hōjō. Comment Kusunoki Masashige et
d’autres loyalistes avaient combattu les armées de la cour du Nord. Plus tard,
les Ashikaga avaient accédé au pouvoir, et l’empereur Go-Murakami, délogé du
mont Otoko, avait été forcé de fuir d’un lieu à l’autre. Il finit par se
réfugier au temple, et durant nombre d’années mena le même genre de vie que les
prêtres montagnards, souffrit les mêmes privations. Il utilisa le réfectoire
pour siège de son gouvernement, et travailla inlassablement à recouvrer les
prérogatives impériales dont s’étaient emparés les militaires.
    A une époque antérieure, quand
samouraïs et courtisans s’étaient rassemblés autour des ex-empereurs
Kōgon, Kōmyō et Sukō, le moine Zen’e avait écrit de

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