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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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Tokugawa et des Toyotomi se souciaient le moins du
monde d’instaurer une nouvelle Voie du samouraï, qui pût devenir le fondement
de la puissance et de la prospérité nationales.
    La pensée de Musashi revenait aux
années de son emprisonnement au château de Himeji. Takuan, se souvenant que le
seigneur Ikeda possédait dans sa bibliothèque une copie manuscrite du Nichiyō
Shūshinkan , de Fushikian, l’y avait prise pour la faire étudier à
Musashi. Fushikian était le pseudonyme littéraire du célèbre général Uesugi
Kenshin ; dans son livre, il notait certains éléments d’entraînement
éthique quotidien en vue de guider ses principaux vassaux. Là, Musashi s’était
non seulement instruit sur les activités personnelles de Kenshin, mais encore
il avait compris pourquoi le fief de Kenshin, à Echigo, s’était fait connaître
dans tout le pays pour sa richesse et pour ses prouesses militaires.
    Impressionné par les descriptions
enthousiastes de Geki, il commença de se dire que le seigneur Date, outre qu’il
égalait Kenshin en intégrité, avait créé dans son domaine une atmosphère où des
samouraïs se voyaient encouragés à élaborer une Voie nouvelle, une Voie qui
leur permettrait de résister même au shōgunat si cela devenait nécessaire.
    — ... Il faut me pardonner de
discourir sans fin sur des sujets d’intérêt personnel, dit Geki. Qu’en
pensez-vous, Musashi ? Cela ne vous dirait rien de venir à Sendai voir par
vous-même ? Sa Seigneurie est sincère et directe. Si vous vous efforcez de
trouver la Voie, votre position présente ne lui importe pas. Vous pourrez vous
entretenir avec Sa Seigneurie comme avec n’importe quel autre homme... On a
grand besoin de samouraïs qui se consacrent à leur pays. Je me ferai une joie
de vous recommander. Si cela vous convient, nous pourrons aller ensemble à
Sendai.
    A cette heure, on avait enlevé les
plateaux du dîner mais l’ardeur de Geki n’était nullement refroidie.
Impressionné mais encore circonspect, Musashi répondit :
    — Il va falloir que j’y
réfléchisse avant de vous donner une réponse.
    Après qu’ils se furent souhaité
bonne nuit, Musashi gagna sa chambre où il resta étendu dans le noir, les yeux
étincelants.
    La Voie du samouraï... Il se
concentra sur ce concept, tel qu’il s’appliquait à lui-même et à son sabre.
    Soudain, il vit la vérité :
les techniques de l’homme d’épée n’étaient pas son but ; il cherchait une
Voie du sabre qui embrassât toute chose. Le sabre devait être beaucoup plus
qu’une simple arme ; il devait être une réponse aux questions existentielles.
La Voie d’Uesugi Kenshin et de Date Masamune était trop étroitement militaire,
trop étriquée. A lui d’ajouter à son aspect humain, de lui donner une plus
grande profondeur, une plus grande élévation.
    Pour la première fois, il se
demanda s’il était possible à un être humain insignifiant de ne faire qu’un
avec l’univers.
     
     
     
Un don en espèces
     
    La première pensée de Musashi, à
son réveil, fut pour Otsū et Jōtarō, et bien qu’au petit
déjeuner il eût avec Geki une conversation animée, la question de savoir
comment les retrouver le préoccupait fort. Au sortir de l’auberge, il scrutait
inconsciemment chaque visage rencontré sur la grand-route. Une ou deux fois, il
crut apercevoir Otsū devant lui, mais pour aussitôt constater qu’il
s’était trompé.
    — Vous avez l’air de chercher
quelqu’un, dit Geki.
    — Je cherche quelqu’un. Mes
compagnons et moi nous sommes trouvés séparés en chemin, et je suis inquiet à
leur sujet. Je crois que je ferais mieux de renoncer à l’idée d’aller avec vous
à Edo, pour inspecter les autres routes.
    Déçu, Geki répondit :
    — Quel dommage ! Je me
faisais une joie de voyager en votre compagnie. J’espère que mes trop longs
bavardages d’hier au soir ne vous feront pas changer d’avis au sujet de la
visite à Sendai.
    Les manières de Geki, franches et
viriles, plaisaient à Musashi.
    — C’est fort aimable à vous,
dit-il. J’espère en avoir l’occasion, un de ces jours.
    — Je tiens à ce que vous
voyiez par vous-même comment nos samouraïs se comportent. Et si cela ne vous
intéresse pas, alors considérez-le comme un simple voyage d’agrément. Vous
pourrez écouter les chants locaux, et visiter Matsushima. Le paysage en est
célèbre, vous savez.
    Ayant pris congé, Geki se dirigea
d’un pas

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