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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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avec lui.
    — S’il cherche quelqu’un avec
qui composer des haïkus, il tombe mal. Il est vrai que l’on m’a invité à
quelques séances de ce genre, mais je suis un homme simple, sans grande
expérience de ces choses.
    — Je crois qu’il a plutôt
l’intention de discuter avec vous des arts martiaux.
    Les élèves de Musashi
considéraient d’un air inquiet les deux samouraïs. Musashi les regarda lui
aussi quelques instants puis répondit :
    — En ce cas, je serai
enchanté d’aller le voir. Quand ?
    — Pourriez-vous venir ce
soir ?
    — Très bien.
    — Il vous enverra un
palanquin.
    — C’est fort aimable à lui.
J’attendrai.
    Après leur départ, il se retourna
vers ses élèves :
    — ... Allons, dit-il. Ne vous
laissez pas distraire. Au travail. Regardez-moi. Je m’exerce, moi aussi. Vous
devez apprendre à vous concentrer si complètement que vous ne puissiez entendre
les gens parler ni les cigales chanter. Si vous êtes paresseux quand vous êtes
jeunes, vous deviendrez pareils à moi, et devrez vous exercer quand vous serez
grands.
    Il éclata de rire en considérant
le cercle de visages et de mains tachés d’encre.
    Au crépuscule, ayant passé un hakama ,
il était prêt à partir. Au moment précis où il rassurait la femme du marchand
de pinceaux, qui paraissait au bord des larmes, en disant qu’il ne courait
aucun danger, le palanquin arriva – non le simple modèle en vannerie
que l’on voyait en ville, mais une chaise à porteurs laquée, escortée de deux
samouraïs et trois serviteurs.
    Les voisins, éblouis du spectacle,
s’attroupaient en chuchotant. Les enfants appelaient leurs camarades et
bavardaient avec animation :
    — Seuls, les grands
personnages circulent dans des palanquins pareils.
    — Notre maître doit être
quelqu’un.
    — Où va-t-il ?
    — Reviendra-t-il
jamais ?
    Les samouraïs fermèrent la
portière du palanquin, écartèrent la foule, et l’on se mit en route.
    Bien qu’il ne sût à quoi
s’attendre, Musashi soupçonnait qu’il y avait un lien entre cette invitation et
l’incident du pont de Yahagi. Peut-être Shima allait-il le réprimander pour
avoir tué deux samouraïs de Honda. A moins que Shima ne fût derrière
l’espionnage et l’attaque par surprise, et ne fût maintenant prêt à affronter
ouvertement Musashi. Celui-ci n’augurait rien de bon de la rencontre de la
soirée, et se résignait à faire face à une situation difficile.
    Le palanquin se balançait
doucement comme un bateau sur la mer. En entendant le vent murmurer à travers
les pins, Musashi se dit qu’ils devaient être dans la forêt, près de la
muraille nord du château. Il ne ressemblait pas à un homme qui se prépare à un
assaut imprévisible. Les yeux mi-clos, il paraissait faire un somme.
    Après que la porte du château se
fut ouverte en grinçant, les porteurs ralentirent, et les samouraïs baissèrent
le ton. Ils passèrent devant des lanternes clignotantes et parvinrent aux bâtiments
du château. Quand Musashi eut mis pied à terre, des serviteurs l’introduisirent
en silence, mais avec politesse, dans un pavillon ouvert. Les stores étant
relevés des quatre côtés, la brise circulait en bouffées agréables. Les lampes
baissaient ou flamboyaient. La nuit d’été ne paraissait plus étouffante.
    — Je suis Watari Shima, dit
l’hôte, un samouraï de Mikawa typique : bien bâti, viril, aux aguets mais
sans ostentation, ne trahissant aucun signe de faiblesse.
    — Je suis Miyamoto Musashi.
    Cette réponse également simple
s’accompagnait d’une révérence. Shima rendit la révérence, dit :
« Mettez-vous à l’aise », et entra sans plus de formalités dans le
vif du sujet :
    — ... J’apprends que vous
avez tué deux de nos samouraïs la nuit dernière. Est-ce vrai ?
    — Oui, c’est vrai, dit
Musashi en regardant Shima droit dans les yeux.
    — Je vous dois des excuses,
reprit gravement Shima. J’ai appris l’incident aujourd’hui quand les décès
m’ont été rapportés. Il y a eu enquête, bien sûr. Je vous connaissais de nom de
longue date, mais j’apprends seulement que vous viviez à Okazaki... Quant à
l’attaque, on m’a déclaré qu’un groupe de nos hommes, dont l’un est un disciple
de Miyake Gumbei, spécialiste martial du style Tōgun, a ouvert le feu sur
vous.
    Musashi, qui ne subodorait aucun
subterfuge, prit les propos de Shima pour ce qu’ils se donnaient, et l’histoire
se

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