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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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et s’activa dans les préparatifs de son voyage. Quand
elle fut prête, elle descendit toute seule du bateau bien qu’elle dût pour cela
se cramponner au plat-bord.
     
     
     
Un faucon et une femme
     
    A l’époque de la bataille de
Sekigahara, Kokura avait été le site d’une forteresse commandée par le seigneur
Mōri Katsunobu d’Iki. Depuis lors, le château, reconstruit, agrandi, avait
un nouveau seigneur. Ses tours et ses murailles d’un blanc éclatant
témoignaient de la grande puissance et dignité de la Maison de Hosokawa, avec à
sa tête, maintenant, Tadatoshi, lequel avait succédé à son père, Tadaoki.
    Depuis la récente arrivée de
Kojirō, le style Ganryū, développé à partir de ce qu’il avait appris
de Toda Seigen et Kanemaki Jisai, s’était répandu dans tout Kyushu. Certains
hommes venaient même de Shikoku étudier sous lui dans l’espoir qu’au bout d’un
an ou deux d’entraînement ils se verraient décerner un certificat les
autorisant à retourner chez eux enseigner ce nouveau style.
    Kojirō jouissait de l’estime
de son entourage, y compris Tadatoshi que l’on avait entendu remarquer avec
satisfaction : « Je me suis découvert un très bon homme
d’épée. » Dans toute l’importante Maison Hosokawa, l’on s’accordait sur le
fait que Kojirō était un « caractère ». Et lorsqu’il se
déplaçait entre son domicile et le château, il le faisait en grande pompe,
escorté de sept lanciers. Les gens se détournaient de leur chemin pour
s’approcher de lui et lui rendre hommage.
    Jusqu’à sa venue, Ujiie Magoshirō,
qui pratiquait le style Shinkage, avait été le principal instructeur du
clan ; mais son étoile pâlit rapidement à mesure que celle de Kojirō
devenait plus brillante. Ce dernier lui décernait des éloges. Au seigneur
Tadatoshi, il avait déclaré : « Vous ne devez pas laisser partir Ujiie.
Bien que son style ne soit pas tapageur, il présente une certaine maturité qui
nous manque, à nous autres jeunes. » Il suggéra que lui et Magoshirō
donneraient des leçons dans le dōjō du château chacun un jour sur
deux, ce qui fut mis en pratique.
    A un certain moment, Tadatoshi
déclara : « Kojirō dit que la méthode de Magoshirō n’est
pas tapageuse, mais empreinte de maturité. Magoshirō dit que Kojirō
est un génie avec lequel il ne saurait croiser le fer. Lequel a raison ?
J’aimerais en voir une démonstration. » Les deux hommes acceptèrent par la
suite de s’affronter au sabre de bois en présence de Sa Seigneurie. A la première
occasion, Kojirō rejeta son arme, et, s’asseyant aux pieds de son
adversaire, déclara :
    — Je ne suis pas digne de
vous. Pardonnez ma présomption.
    — Ne soyez pas modeste,
répondit Magoshirō. C’est moi qui ne suis pas un adversaire digne de vous.
    Les témoins étaient divisés sur la
question de savoir si Kojirō agissait ainsi par pitié ou par intérêt
personnel. En tout cas, sa réputation s’en accrut davantage encore.
    Si Kojirō conservait envers Magoshirō
une attitude charitable, chaque fois que quelqu’un citait favorablement la renommée
grandissante de Musashi à Edo et à Kyoto, il était prompt à le remettre à sa
place :
    « Musashi ? disait-il
avec dédain. Oh ! il a eu l’astuce de se faire un certain nom. Il parle de
son style à deux sabres, à ce que l’on me rapporte. Il a toujours possédé une
certaine habileté naturelle. Je doute qu’il y ait personne, à Kyoto et Osaka,
qui soit capable de le vaincre. » Il faisait toujours comme s’il se
retenait d’en dire davantage. Un homme de guerre expérimenté, en visite chez Kojirō,
déclara un jour :
    — Je n’ai jamais rencontré
l’homme, mais on assure que ce Miyamoto Musashi est le plus grand homme d’épée
depuis Kōizumi et Tsukahara, à l’exception de Yagyū Sekishūsai,
bien sûr. Tout le monde semble estimer que s’il n’est pas le plus grand homme
d’épée, il a du moins atteint le niveau d’un maître.
    Kojirō se mit à rire et son
visage s’empourpra.
    — Eh bien, les gens sont
aveugles, dit-il d’un ton mordant. Cela vous montre uniquement à quel point
l’Art de la guerre a décliné, en ce qui concerne tant le style que la conduite
personnelle. Nous vivons à une époque où un habile quêteur de publicité peut
faire la loi, du moins aux yeux des gens du commun... Inutile d’ajouter que je
considère cela différemment. J’ai vu Musashi tâcher de se

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