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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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votre faucon, plus vous l’aimez, dit Kakubei. Et Omitsu ?
Ne vaudrait-il pas mieux l’avoir à vos côtés qu’un oiseau de proie ? Voilà
un moment que je me propose de vous interroger sur vos intentions à son sujet.
    — Ne serait-elle pas allée en
secret chez vous, par hasard ?
    — J’avoue qu’elle est venue
me parler.
    — La sotte ! Elle ne
m’en a pas soufflé mot, dit-il en jetant au shoji blanc un regard de colère.
    — Que cela ne vous trouble
pas. Elle n’a aucune raison de ne pas venir.
    Il attendit que les yeux de
Kojirō se fussent un peu radoucis puis reprit :
    — ... Pour une femme,
s’inquiéter n’est que trop naturel. Je ne crois pas qu’elle doute de votre
affection pour elle, mais à sa place, n’importe qui s’inquiéterait de l’avenir.
Je veux dire : que va-t-il advenir d’elle ?
    — Je suppose qu’elle vous a
tout dit.
    — Pourquoi ne l’aurait-elle
pas fait ? Entre un homme et une femme, c’est la chose la plus ordinaire
du monde. Un de ces jours, vous désirerez vous marier. Vous avez cette grande
maison et des tas de domestiques. Qu’est-ce qui vous en empêche ?
    — Imaginez ce que l’on dirait
si j’épousais une fille que j’aurais eue chez moi comme servante ?
    — La belle affaire, en
vérité ! Vous ne pouvez certainement pas la rejeter maintenant. Si elle
n’était pas un parti convenable pour vous, cela risquerait d’être gênant mais
elle est d’un bon sang, n’est-ce pas ? On me dit qu’elle est la nièce
d’Ono Tadaaki.
    — C’est exact.
    — Et vous l’avez rencontrée
lorsque vous êtes allé au dōjō de Tadaaki lui ouvrir les yeux sur le
triste état dans lequel se trouvait son école d’escrime.
    — Oui. Je n’en suis pas fier,
mais je ne puis le cacher à quelqu’un d’aussi proche de moi que vous l’êtes.
J’avais l’intention de vous raconter un jour ou l’autre toute cette histoire...
Ainsi que vous le dites, cela s’est produit après mon combat avec Tadaaki.
Quand je me suis mis en route pour rentrer chez moi, il faisait déjà sombre, et
Omitsu – elle habitait chez son oncle, à l’époque – a
apporté une petite lanterne pour me raccompagner au bas de la pente de
Saikachi. Sans y accorder d’importance, je lui ai fait un peu la cour en
chemin, mais elle m’a pris au sérieux. Après la disparition de Tadaaki, elle
est venue me voir et...
    Maintenant, c’était au tour de
Kakubei d’être gêné. Il agita la main pour signifier à son protégé qu’il en
avait entendu assez. En réalité, il ne savait que depuis très peu de temps que
Kojirō avait recueilli la jeune fille avant de quitter Edo pour Kokura. Il
s’étonnait non seulement de sa propre naïveté mais aussi de l’adresse de
Kojirō à séduire une femme, à avoir une liaison avec elle et à garder tout
cela secret.
    — Remettez-vous-en à moi pour
tout, dit-il. Pour le moment, il serait assez peu séant de votre part
d’annoncer votre mariage. Chaque chose en son temps. Cela peut se faire après
votre combat.
    Pareil à tant d’autres, il avait
confiance : la justification définitive de la renommée et du rang de
Kojirō aurait lieu dans les quelques jours qui allaient suivre. Se
rappelant l’objet de sa visite, Kakubei continua :
    — ... Je vous l’ai dit, le
conseil a décidé du lieu de combat. Un impératif était qu’il se déroulât à
l’intérieur du domaine du seigneur Tadatoshi mais dans un endroit où la foule
ne pût accéder facilement ; il a donc été convenu qu’une île serait
l’idéal. On a choisi une petite île appelée Funashima, entre Shimonoseki et
Moji.
    Durant quelques instants, il parut
songeur, puis reprit :
    — ... Je me demande s’il ne
serait pas sage d’examiner les lieux avant l’arrivée de Musashi. Cela vous
conférerait peut-être un certain avantage.
    Il raisonnait ainsi :
connaître la disposition du terrain donnerait à un homme d’épée une idée de la
façon dont le combat se déroulerait, dont il convenait de serrer ses cordons de
sandales, et de faire usage de la position du soleil. A tout le moins,
Kojirō éprouverait un sentiment de sécurité, ce qui ne saurait être le cas
s’il découvrait l’endroit pour la première fois. Kakubei proposait de louer un
bateau de pêche pour aller tous deux reconnaître Funashima le lendemain.
Kojirō n’était pas d’accord :
    — Tout le but de l’Art de la
guerre est d’être assez prompt pour

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