Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La passagère du France

La passagère du France

Titel: La passagère du France Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernadette Pecassou-Camebrac
Vom Netzwerk:
commissaire.
    — Qui est cet Andrei et que me voulez-vous exactement ? lui demanda-t-il comme s’il n’avait rien entendu de ce que Francis venait de dire.
    Mais ce dernier n’avait pas l’intention de se laisser impressionner, et avant que le commissaire ait pu ouvrir la bouche, il insista.
    — On voudrait savoir si vous avez vu cet homme le soir de l’accident dans la coursive. Il parait que vous y étiez, vous avez pu l’apercevoir ?
    L’officier paraissait réfléchir, mais il ne répondait toujours pas.
    Cette fois un peu déstabilisé, Francis se tut et le commissaire répéta la question, en la reformulant.
    — Cet homme sur la photo, si vous l’avez vu le soir de l’accident, il faudrait que nous le sachions. Nous voulons éviter qu’une histoire compliquée ne se mette en route. Si nous savons qu’il était sur les lieux, nous pourrons en parler avec lui.
    — Il y était, mais nous étions plusieurs.
    Le commissaire s’attendait à tout sauf à une réponse aussi rapide, précise et brève. Francis ouvrait déjà la bouche pour poser une autre question, mais l’officier fit un salut et s’excusa. La tempête se levait et il devait impérativement rejoindre les tableaux de commande. Le navire se soulevait et des paquets de mer éclataient jusque sur le pont supérieur. Le commissaire jugea que ce n’était ni le moment ni la peine de prolonger cette situation. C’était déjà bien beau que Vercors ait donné une réponse sans qu’ils aient eu à insister davantage.
    — Je ne comprends pas pourquoi vous prenez des pincettes avec cet officier, s’énerva Francis quand ils se retrouvèrent seuls. Il y a des règles sur un navire, il doit s’y plier comme les autres.
    — Mais bien sûr, c’est ce qu’il a fait.
    — Oui, enfin, c’est vite dit. Il l’a fait du bout des lèvres. On aurait pu en savoir davantage. Là, on reste le bec dans l’eau.
    — Je ne vous le fais pas dire ! soupira le commissaire. Mais Vercors n’aurait rien dit de plus. Écoutez Francis, je vous aime bien, mais laissez tomber l’officier. Puisque vous êtes sûr que c’est Andrei qui a fait le coup et que Vercors l’a vu ce soir-là dans la coursive, allons le chercher. Il finira bien par avouer.
    — C’est ça. Vous croyez quoi ? Qu’à la bordée ils nous attendent avec des fleurs ? Vous ménagez vos hommes, mais les miens vous pensez qu’on peut les manoeuvrer comme ça ? Vous vous mettez le doigt dans l’oeil, et profond. Ils sont bien plus coriaces que votre officier. Vous n’imaginez pas jusqu’où peut aller la solidarité des gars des machines. Et je les comprends ! Ils se feront tous virer plutôt que de livrer un des leurs.
    — Même s’il est coupable ?
    — Coupable de quoi ? s’énerva Francis. D’avoir pété les plombs et secoué ce type qui est déjà debout et qui glapit qu’on a voulu l’assassiner ? Allons, commissaire, un peu de sérieux, vous savez comme moi que personne n’a voulu tuer ce passager.
    — Mais alors, quelle explication avez-vous à ce sang et à ce silence des hommes ? insista le commissaire.
    — Aucune.
    — Alors ?
    — Alors je cherche.
    — Écoutez, Francis, il faut sortir de là. Je devrai très vite informer le commandant et à mon avis il évaluera le problème à sa juste mesure. Il voudra savoir qui a « pété les plombs », comme vous dites. Normal, parce que ça, c’est grave.
    — Je sais, je sais... mais qu’est-ce que vous voulez que je fasse ? Je ne vais pas les interroger un à un ! De toute façon, ils diraient rien, alors...
    — Pour l’heure la première chose à faire, c’est de calmer la colère du passager. C’est un pénible, il ne lâchera pas.
    — Mentez. Dites-lui que le type a avoué, qu’il avait bu et qu’il est à la prison du bateau, qu’il ne réapparaîtra pas.
    — Vous n’êtes pas sérieux ?
    — Si. Mentez et l’affaire est close.
    Le commissaire se récria, mais, après réflexion, il se dit qu’il y avait urgence et qu’après tout l’essentiel dans un premier temps était de calmer le passager guéri. Pour le reste, ils régleraient l’affaire plus tard, en interne.

 
    33
    Après le dîner, Béatrice et Sophie, qui avaient décidé de rentrer à leur cabine pour en profiter pleinement, étaient tombées dans le hall central sur toute l’équipe qui repartait comme la veille, au bar de l’Atlantique « faire la fête et finir la nuit ». Elles s’étaient

Weitere Kostenlose Bücher