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La Perle de l'empereur

La Perle de l'empereur

Titel: La Perle de l'empereur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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balustrade gothique. Adalbert se sentit des ailes et, en moins de cinq minutes, il avait atteint son but et s’approchait de la porte-fenêtre ogivale flanquée de deux étranges ouvertures à meneaux. Sûr de lui, l’occupant de la chambre n’avait même pas jugé bon de tirer les rideaux ou de porter son foulard blanc. L’archéologue eut tout loisir de reconnaître le marquis d’Agalar. Assis sur une chaise en bois sculpté placée près d’une table sur laquelle était posée une grosse serviette de cuir ouverte, il contemplait un bijou qu’il tenait sur la paume de sa main. Un bijou qui n’était autre que la «  Régente »… Le temps, cette nuit, était doux et Adalbert considéra que sa chance tenait bon en constatant que la porte-fenêtre était simplement poussée. Divine imprudence des gens qui se croient invulnérables ! En dépit de sa fatigue, Adalbert s’offrit un sourire, assura son revolver et poussa doucement du pied le battant de verre.
    — Désolé de troubler les délectables méditations de Votre Majesté, fit-il goguenard, mais je crains que son trésor de guerre ne lui échappe dans un bref délai. Les mains en l’air !
    Pas autrement effrayé, l’air agacé plutôt, l’autre obéit :
    — Qui êtes-vous et que voulez-vous ?
    — Un ami du prince Morosini. Je viens le chercher et récupérer du même coup tout ce que vous lui avez volé. À commencer par ça ! ajouta-t-il en s’emparant de la perle qu’il glissa dans sa poche de poitrine. On ne vous a pas dit que ce n’était pas correct de toucher une rançon et de ne pas rendre son prisonnier ?
    — Je n’ai pas reçu la totalité de ce que j’attendais. Je n’ai donc aucune raison de libérer votre ami. J’avais dit la princesse Morosini en personne !
    — Pas difficile de deviner pourquoi : on l’enfermait, on faisait chanter son papa, on ramassait la collection Kledermann… et pour finir on tuait tout le monde afin d’être sûr de n’être reconnu par personne. C’était bien imaginé mais c’est raté ! Alors maintenant, vous allez me montrer le chemin ajouta-t-il avec rudesse. Debout et passez devant !
    — Où voulez-vous aller ?
    — Chercher Morosini ! Un peu vite, s’il vous plaît !
    — C’est inutile : il est mort !
    Le cœur d’Adalbert manqua un battement et il dut serrer les dents, mais sa détermination n’en fut que plus ferme :
    — Alors conduisez-moi à sa tombe ! Et je vous préviens qu’il faudra creuser ! Je suis quelqu’un dans le genre de saint Thomas moi, je ne crois que ce que je vois !
    — Il n’y a pas de tombe. Nous l’avons jeté à la Seine !
    — Tiens donc ! Il aurait déjà refait surface.
    — Pas avec une gueuse de fonte aux pieds…
    Le sang d’Adalbert se glaçait de plus en plus. Ce misérable semblait affreusement sûr de son fait.
    — Si vous avez fait ça, vous n’êtes qu’un fou, parce que moi, à présent, je n’ai plus aucune raison de vous ménager…
    Au bout de son bras tendu, l’arme vint presque toucher le visage d’Agalar. Celui-ci lut sa mort dans les yeux soudain opaques de cet homme. Il allait tirer. D’une main qui tremblait, le marquis écarta le revolver :
    — Je vous ai menti. Il vit ! Et… et je vais vous conduire à lui.
    — J’espère qu’il est en bon état. Sinon, il ne restera pas grand-chose de vous à livrer à la guillotine ! Marchez ! Je vous suis… Et pas un geste de trop sinon vous êtes mort !
    — Je ne suis pas stupide…
    La porte franchie, Adalbert fronça le sourcil : il s’attendait à se trouver en face du pistolet de Marie-Angéline mais elle n’était pas là. Ce qui le surprit un peu, mais pas trop : il connaissait assez le caractère fantasque de la dernière des Plan-Crépin. Quelque chose avait dû attirer son attention et elle était allée voir.
    L’un derrière l’autre, on descendit l’escalier à pas comptés.
    En atteignant le vestibule, Adalbert pensa que l’atmosphère était bizarre : tout était désert, silencieux. Or, si Martin et Théobald avaient surpris les gens de la cuisine, un certain vacarme aurait dû s’ensuivre, et l’on n’entendait rien. On ne voyait personne. La porte du salon éclairé était toujours ouverte comme celles donnant sur le jardin.
    Adalbert pensait que l’on allait se diriger vers celui-ci mais Agalar marcha vers le salon :
    — Pas par là ! gronda Adalbert. Je suis sûr qu’il n’est pas dans la

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