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La Perle de l'empereur

La Perle de l'empereur

Titel: La Perle de l'empereur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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murmurer avec un chagrin poignant :
    — Devant la mort on ne ment plus !… Tout est à recommencer !
    Elle se signa et se mit à prier.
    — Pendant qu’il y était, sa contrition aurait pu lui inspirer de libérer Aldo ! s’écria Adalbert furieux. Il faut fouiller cette maison de la cave aux toits ! Il faut aussi retrouver Marie-Angéline ! ajouta-t-il, se souvenant de sa compagne de tout à l’heure.
    — Vous allez surtout rester tranquille ! ordonna Masha. Je dois laver vos blessures…
    — On les lavera plus tard ! fit Adalbert en réendossant sa chemise et sa veste. Occupez-vous des autres blessés ! lui dit-il en lui désignant Martin qui revenait lentement à la conscience et Théobald qu’Aliosha ramenait avec un bras enveloppé dans un torchon de cuisine.
    Il devait souffrir beaucoup si l’on en jugeait par son visage pâle et crispé, mais il réussit à grimacer un sourire :
    — Que Monsieur ne se tourmente pas !… Ça ira ! Mais il faudra que Monsieur cire ses souliers pendant un moment ! J’en demande bien pardon à Monsieur !
    Adalbert se dirigea vers lui, le prit dans ses bras pour une chaude accolade :
    — Ne dis pas de sottise ! C’est moi qui vais cirer les tiens.
    Et il partit avec les quatre frères Vassilievich pour visiter chaque pièce de la maison qui n’en manquait pas. On allumait au fur et à mesure et bientôt la bâtisse brilla comme si une fête y était donnée, sans révéler la moindre trace de Morosini.
    En revanche, M lle  du Plan-Crépin fut retrouvée presque par miracle dans l’un des clochetons du toit. On l’y avait bourrée comme un ballot de linge sale et elle pouvait à peine respirer mais, entendant du bruit, elle réussit à pousser des gémissements qui attirèrent l’attention d’Adalbert :
    — Comment se fait-il qu’on ne vous ait ligotée ni bâillonnée ? s’étonna-t-il en l’aidant à regagner le grenier.
    — Parce que vous trouvez que je n’en ai pas subi assez ?
    Tandis qu’ils redescendaient vers le vestibule, elle lui raconta les derniers événements, mais elle eut un haut-le-corps en découvrant tant de cadavres sur le sol. Martin Walker, enfin ranimé, considérait lui aussi le carnage d’un œil désabusé, tout en fourrageant dans ses cheveux blonds. Sa tempe s’ornait à présent d’un hématome bleu gros comme un œuf de poule. Mais ses préoccupations étaient d’un ordre différent :
    — Dire que j’ai manqué tout ça, moi ! Il va falloir m’expliquer… Toujours pas de Morosini ?
    — Toujours pas ! On a retourné la maison entière sans relever la moindre trace.
    — Qui est-ce ? demanda-t-il en désignant Marie-Angéline. Elle fait partie de la bande ?
    — Non. C’est M lle  du Plan-Crépin, une cousine de Morosini. Elle a pris la place de Lisa au moment où celle-ci allait livrer la rançon et se livrer elle-même. Mais on vous le racontera plus tard ! Il faut…
    — Prévenir le commissaire Langlois et un peu vite ! Au moins pour compter les cadavres et nous aider à fouiller le jardin.
    — Vous pensez… qu’on l’y a enterré ? lâcha Adalbert la gorge serrée.
    — Ce n’est pas à ça que je pense, fit Walker avec impatience. Réveillez-vous, mon vieux ! Avez-vous oublié ce que vous avez vu depuis la maison d’à côté ? La Tamar qui partait herboriser avec un pain et un seau, et qui revenait avec le seau vide.
    — Comme je n’ai pas vu ce qu’il y avait dedans, j’ai pensé qu’elle allait jeter des ordures…
    — … ou porter de la nourriture à quelqu’un ! Il doit bien y avoir des dépendances à cette foutue bicoque ?
    — Vous avez raison ! Allons voir ! Mais quel malheur que cette damnée bonne femme ait réussi à s’enfuir ! Je vous jure qu’elle parlerait…
    La voix paisible du colonel Karloff retentit soudain :
    — Vous avez perdu quelque chose ?… Ça ne serait pas ça, par hasard ?
    Ça, c’était Tamar qu’il menait en laisse comme un chien hargneux à l’aide d’une corde passée à son cou. Un autre bout lui liait les poignets dans le dos. Elle ne soufflait pas un mot et son visage plat suait la haine mais, quand elle vit son congénère étendu raide mort sur le sol, elle poussa un cri qui ressemblait à celui d’une louve, éclata en un déluge d’imprécations et de sanglots, voulut se jeter sur le corps mais Karloff la retint à l’écart :
    — Si j’en crois ce qu’elle dit, c’était son homme,

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