Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Perle de l'empereur

La Perle de l'empereur

Titel: La Perle de l'empereur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
Vom Netzwerk:
soulagement à voir enfin devant elle un visage ami. Elle a relâché la tension en pleurant d’abord, puis en ne se faisant pas trop prier pour me dire ce qu’elle allait devoir faire. Seulement quand j’ai dit que je voulais y aller à sa place, elle est devenue intraitable c’était elle qui devait y aller et nulle autre. Alors j’ai employé les grands moyens…
    — Et c’est quoi, les grands moyens ?
    Marie-Angéline rougit furieusement – un spectacle qui se perdit dans l’obscurité ! – baissa la tête et soupira :
    — Je lui ai envoyé un uppercut au menton.
    — Un quoi ?
    — Un coup de poing ! Il faut vous dire que je fais beaucoup de gymnastique et que j’ai un peu étudié la boxe… Avec un adversaire non prévenu je me débrouille assez bien.
    — Je me demande s’il y a quelque chose au monde que vous n’ayez pas essayé ! exhala Adalbert sidéré. Et après ?
    — Je l’ai déshabillée, ligotée avec les ceintures des peignoirs de bain, bâillonnée avec un mouchoir et enfermée dans la salle de bains. Rassurez-vous, elle ne manque pas d’air. Là-dessus j’ai pris ses vêtements… et sa place au rendez-vous. Seulement nous ne sommes pas au bout de nos peines : le démon que j’ai vu à l’étage en dessous veut Lisa sinon il ne relâchera pas Aldo.
    — Pas difficile de comprendre pourquoi : tenant Lisa il espère faire chanter son père pour obtenir une nouvelle rançon.
    — Vous croyez ? C’est un gros morceau que Moritz Kledermann.
    — Oui et assurément il ne se laissera pas manipuler aisément, mais en attendant tous ces délais risquent de coûter la vie à Aldo.
    — J’en suis persuadée. Que fait-on maintenant ?
    — On essaie de sortir d’ici pour pouvoir ouvrir ceux à qui sont en bas. Rallumez et criez aussi fort que vous pouvez… et aussi longtemps qu’il faudra pour que quelqu’un vienne.
    Tout en parlant, Adalbert s’emparait du tisonnier placé près de la cheminée et se plaçait derrière la porte. Marie-Angéline, pour sa part, prit une longue respiration et se lança dans une série de cris perçants tout à fait convaincants : ceux d’une femme à qui on fait subir les pires sévices. Le résultat ne se fit pas attendre. Après un cliquetis frénétique de clefs la porte fut violemment rejetée et un homme au physique nettement ibérique parut :
    — Qu’est-ce qui se passe ici ? Mais…
    Il se figea devant une Marie-Angéline qui debout au milieu de la pièce, le regardait surgir avec un doux sourire. Il n’eut cependant pas de temps pour d’autres points d’interrogation : manié de toute la force d’Adalbert, le tisonnier s’abattit sur son crâne et il s’écroula sans un soupir.
    — Allons-y ! fit Adalbert. Il fit sortir sa compagne, ferma la porte à clef, mit la clef dans sa poche et, saisissant d’une main son revolver et de l’autre le bras de « Mina », il l’entraîna dans un couloir poussiéreux et entièrement dépourvu de meubles qui débouchait sur le dernier palier d’un large escalier de bois. Là, ils s’arrêtèrent pour écouter les bruits de la maison. Elle leur parut silencieuse ; pourtant elle n’était pas endormie car il devait y avoir, au rez-de-chaussée, une pièce allumée dont la lumière se reflétait dans la cage d’escalier.
    L’un derrière l’autre, en rasant les murs pour éviter le plus possible de faire crier les marches, ils descendirent prudemment, s’arrêtant cependant au premier étage où ils virent un rai lumineux sous une porte.
    — On va voir ? souffla Marie-Angéline.
    — Non. D’abord ouvrir en bas. Il nous faut de l’aide…
    Ils continuèrent à glisser le long des degrés jusqu’à atteindre le sol dallé d’un grand vestibule, vide à l’exception d’une antique chaise à porteurs. Adalbert se dirigea vers l’endroit éclairé, vit qu’il n’agissait d’un salon mal meublé avec des rideaux de peluche rouge mais où il n’y avait personne. D’un geste il entraîna alors son amie vers la porte de derrière qui donnait sous l’escalier, et chuchota quelques mots à son oreille. Elle fit signe qu’elle avait compris, ouvrit la porte et interpella l’homme qui faisait les cent pas devant :
    — Dites-moi, mon brave ! fit-elle sur un ton terriblement snob. Pouvez-vous me dire… ?
    L’effet de surprise joua pleinement. L’étonnement paralysa l’homme un court instant. Très court mais suffisant : jaillissant de nulle

Weitere Kostenlose Bücher