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La Perle de l'empereur

La Perle de l'empereur

Titel: La Perle de l'empereur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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maison.
    — Sans doute, mais je dois prendre des clefs et elles sont dans cette pièce…
    — Dans ce cas…
    Toujours l’un derrière l’autre on pénétra dans la zone éclairée. À cet instant quelque chose siffla dans l’air et une douleur brûlante envahit le poignet d’Adalbert. La lanière d’un long fouet venait de s’y enrouler. Et ce fouet était manipulé par un poussah mongol. L’arme s’échappa de sa main dont il eut l’impression qu’on la lui arrachait, et il se retrouva sur le tapis usé.
    — Bravo, Timour ! fit Agalar avec satisfaction. Je me demandais où tu étais passé.
    — Femme embusquée là-haut. L’ai assommée et jetée dans un coin.
    Adalbert demanda mentalement pardon à « Plan-Crépin », coupable seulement de s’être laissé surprendre, et sentit un pincement à la pensée que cette brute l’avait peut-être tuée…
    — Où sont les gardes ? demanda le marquis.
    Timour fit signe qu’il n’en savait rien.
    — On finira bien par les retrouver. Où sont les autres ?
    — Ici, don José ! fit une voix à l’accent espagnol. Nous avons été attaqués à la cuisine et Pablo a été tué, mais j’ai assommé celui-là en lui lançant un fer à repasser à la tête, ajouta-t-il en jetant à terre un homme ficelé troussé comme un poulet dans lequel Adalbert, en qui montait le désespoir, reconnut Martin. Le journaliste était blême, inconscient, et du sang coulait de sa tempe.
    — Il était seul ? grinça Agalar en allongeant au corps inerte un coup de pied chaussé d’un soulier pointu.
    — Non. Il y en a un autre qui a réussi à s’échapper mais il n’ira pas loin. Tamar était allée… là-bas avec les chiens. En revenant elle a vu l’homme qui s’enfuyait et elle les a lâchés. Il ne doit pas être beau à voir à l’heure qu’il est.
    Cette fois Adalbert ne put retenir un gémissement douloureux. Théobald ! Son fidèle, son irremplaçable ! Son ami !… Cette fois tout était fini, et par sa faute ! Quelle stupidité de ne pas avoir prévenu la police dès l’instant où il avait reconnu Tamar. Tout ça parce qu’il craignait qu’une arrivée massive ne précipite la fin d’Aldo… et aussi parce que, attaché à leur pacte d’autrefois, il se croyait assez fort pour le sortir de ce piège trop bien monté !
    Cependant son léger signe de douleur ramenait l’attention d’Agalar sur lui, débarrassé de la lanière de cuir mais toujours à plat ventre sous le pied du Mongol qui lui maintenait la nuque à terre.
    — Ça fait mal, hein, de perdre de bons compagnons, éructa-t-il. Seulement moi aussi j’en ai perdu et j’ai bien l’intention de vous faire payer le prix fort…
    — Si c’est la mort que vous appelez le prix, vous faites erreur. Dès l’instant où mes amis sont morts, je n’ai plus guère envie de vivre. Alors allez-y ! Tuez-moi !
    — Soyez sûr que je n’y manquerai pas, mais si vous pensez vous en tirer avec une balle dans la tête, vous faites erreur. La nuit est loin d’être achevée et nous avons tout notre temps ! En outre cette maison est suffisamment isolée pour que personne ne vous entende crier… Déshabillez-le attachez-le au pilier de l’escalier, vous autres. Quant à vous, mon cher, vous allez pouvoir apprécier avec quel art Timour peut découper un homme en lanières avec celle d’un fouet…
    Un instant plus tard, l’archéologue était attaché solidement, le torse nu, à l’épais pilier de chêne dont ses bras faisaient à peine le tour…

CHAPITRE XI
OÙ LE MONDE SE MET À TOURNER À L’ENVERS
    Tandis qu’on l’attachait à ce poteau de torture d’un nouveau genre d’où il ne devait pas sortir vivant, les idées d’Adalbert tournaient éperdument dans sa tête. Un léger, un très faible espoir venait d’y poindre du fait que le marquis croyait vides les maisons voisines, ce qui faisait grand honneur à la discrétion de La Tronchère. Pourtant il y était, lui, et aussi Karloff, dont le courage et l’esprit de décision ne faisaient aucun doute. Il fallait essayer de les alerter et, pour cela, sa seule chance – si l’on pouvait l’appeler ainsi dans une telle situation – était de hurler aussi fort que possible sous la torture qu’il allait subir.
    Le premier coup de fouet lui fit comprendre qu’il n’aurait pas à se forcer. La dure lanière en cuir d’hippopotame, l’enveloppant d’une intolérable brûlure, lui arracha un cri, et le

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