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La Perle de l'empereur

La Perle de l'empereur

Titel: La Perle de l'empereur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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l’angelot joufflu qui le regardait en rigolant et en agitant une trompette. Il se trouvait à présent à la hauteur de la tourelle – plutôt une échauguette en forme de lanterne – bâtie en surplomb et dont le séparait seulement quelque deux mètres de corniche.
    Reposé, il allait reprendre son ascension quand il aperçut une silhouette de femme : celle qui était arrivée tout à l’heure sans doute et qui, maintenant, jetait un coup d’œil à l’extérieur, essayait d’ouvrir la fenêtre de façade puis, n’y parvenant pas, reculait dans la pièce avec un haussement d’épaules découragé.
    D’où il était, Adalbert la distinguait mal, surtout à cause de la saleté qui couvrait les carreaux, mais dans cette silhouette entrevue, quelque chose accrocha son attention et il pensa que cette femme était peut-être prisonnière. Le mieux étant, selon lui, d’y aller voir, il enjamba le balcon et, le dos au vide, progressa sur la corniche. Il atteignit celui des trois panneaux vitrés qui était le plus proche de lui, nettoya un morceau de carreau avec son mouchoir et, en se tordant le cou, réussit à voir l’intérieur de la chambre. Ce qu’il vit alors le sidéra tellement qu’il faillit dégringoler en bas de la maison. C’était bien une femme qui était assise là, presque en face de lui, dans un fauteuil et une attitude découragée, mais cette femme c’était Marie-Angéline du Plan-Crépin.
    Il ne perdit pas de temps à se demander ce qu’elle faisait dans ce lieu et, envahi d’un espoir tout neuf, il se mit à tambouriner doucement, puis un peu plus fort, contre la vitre. Il la vit tressaillir, lever la tête puis se précipiter vers la fenêtre qui, d’ailleurs, était dépourvue d’ouverture, y coller son visage puis réprimer un cri de joie. Presque aussitôt suivi d’un geste d’impuissance affolée. Pour la calmer il appliqua sa main sur la vitre, paume à plat, puis fouilla dans ses poches où se trouvait un assortiment d’outils de petite taille fort utiles à qui souhaite s’introduire chez quelqu’un sans sa permission. Parmi eux, il y avait un diamant de vitrier à l’aide duquel il entreprit de découper le carreau sur son pourtour afin de se frayer un passage. Comprenant son idée, Marie-Angéline partit chercher un oreiller et l’appliqua sur la vitre pour diminuer le bruit. Ce fut un travail long et plutôt fatigant étant donné la position instable d’Adalbert mais, finalement, le carreau fut enlevé, déposé sur le tapis, et la fausse Mina put aider son ami à franchir l’ouverture. À l’intérieur de la maison rien n’avait bougé.
    — Éteignez ! chuchota Adalbert. Ils croiront que vous dormez et on peut aussi bien causer dans l’obscurité. À présent, dites-moi ce que vous faites là ? ajouta-t-il en se laissant tomber sur le pied du lit pour éponger la sueur qui lui coulait du front et d’un peu partout.
    — Je remplace Lisa. Elle devait apporter toute la collection de joyaux d’Aldo.
    Elle apprit alors à Adalbert le chantage auquel Lisa avait été soumise et les ordres qui lui avaient été donnés par les ravisseurs, précis et féroces. Elle devait venir sous un nom d’emprunt et ne prévenir aucun des amis d’Aldo ni des siens propres sous peine de mort pour son époux. Elle était donc partie, emportant la collection et sous son ancienne apparence de Mina Van Zelden, la fidèle et peu attrayante secrétaire d’autrefois.
    — Mais, continua la vieille fille, une fois qu’elle été embarquée sur le Simplon-Express, M. Buteau resté à Venise, n’a pas supporté l’idée de la savoir seule aux prises avec des gens aussi dangereux. Il fallait qu’il fasse quelque chose : alors, afin d’être certain que sa communication ne soit pas surprise, il est allé chez le pharmacien Franco Guardini l’ami d’enfance d’Aldo, et il a appelé chez nous. Ce qu’il voulait, c’est que la marquise prévienne son ami l’ancien commissaire Langevin, mais nous avons eu une autre idée. Connaissant le plan que devait suivre Lisa, je suis allée la rejoindre au Continental et j’ai réussi, non sans mal, à la convaincre de prendre sa place. Ce rôle-là je pouvais le jouer sans difficultés…
    — Ce qui m’étonne, c’est que vous ayez réussi ! Telle que je la connais… Elle ne vous a pas flanquée à la porte ?
    — Oh, elle a essayé, mais je suis plus forte qu’elle. En outre je crois qu’elle a éprouvé un

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