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La Perle de l'empereur

La Perle de l'empereur

Titel: La Perle de l'empereur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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part, Martin Walker lui tombait dessus, l’assommait d’un maître coup de poing et, quand il s’écroula, Martin exerça sur son cou une prise qui le laissa inerte et sans connaissance.
    — Que lui avez-vous fait ? demanda Adalbert surpris.
    — J’ai appuyé sur ses carotides. Il en a pour un moment : j’ai appris ça au Japon. Mais faudrait peut-être essayer de le cacher ?
    — On a ce qu’il faut !
    Un instant plus tard, le garde, bras et jambes ligotés au moyen des bas de Marie-Angéline, bâillonné avec deux mouchoirs, était déposé dans la chaise à porteurs.
    — Il y a celui de devant, chuchota Adalbert. On ferait peut-être bien de s’en occuper ?
    — Hé là ! Je n’ai plus de bas, moi ! gémit la vieille fille qui, assise par terre, était occupée à se rechausser.
    — Vous avez peut-être une combinaison ? proposa obligeamment Martin. En la déchirant en bandes…
    — Vous n’êtes pas un peu malade ? Pour peu qu’il y en ait encore deux ou trois à mettre hors de combat, je n’aurai plus rien sur le dos ?
    — Bah ! C’est pour une bonne cause, fit le journaliste avec un sourire si charmant qu’elle se mit à rougir :
    — S’il n’y a pas moyen de faire autrement…
    — On n’a pas le temps pour le badinage ! grogna Adalbert. Mettons déjà celui-là hors de service, on verra après.
    Le même scénario se reproduisit mais cette fois les deux hommes tombèrent sur le garde avec un bel ensemble : le poing d’Adalbert l’envoya au tapis pour le compte, après quoi les doigts de Martin opérèrent comme sur son complice.
    — Il y a là un placard ! proposa Marie-Angéline qui explorait fébrilement les boiseries du vestibule. Et il a l’air solide : mettons-le là !
    — C’est beau, la pudeur ! ironisa Adalbert. Ça rend ingénieux.
    Le placard refermé sur le garde tassé dedans, on tint un rapide conseil pour essayer d’évaluer le nombre des occupants de la maison.
    — On n’est pas au bout, expliqua Marie-Angéline. Il y a encore l’homme qui m’a embarquée rue de Rivoli, le chauffeur et le Mongol… ou quelque chose qui y ressemble.
    — La Mongole ! rectifia Adalbert.
    — Pas du tout. J’ai bien dit « un homme ». Une sorte de tank jaune fort comme un ours. Pourquoi avez-vous dit « la » ?
    — Parce qu’il y a ici la servante de la comtesse Abrasimoff et que c’est même ça qui m’a fait comprendre qu’il fallait s’intéresser à cette maison…
    — N’oubliez pas non plus le patron : Napoléon VI ; il est mauvais comme un serpent à sonnette !
    — Oh je ne l’oublie pas ! C’est même par lui qu’on va commencer. Il doit être au premier étage.
    — Allez-y ! dit Martin. Moi je fais venir Théobald et on va explorer le sous-sol. La cuisine doit y être et les domestiques aussi. Si vous entendez tirer, ne vous affolez pas ! Je n’ai pas l’intention de faire de quartier ! ajouta-t-il en fourrant dans sa ceinture le pistolet récupéré sur le second garde, Marie-Angéline ayant déjà fait main basse sur celui du premier. Quant aux fusils, trop encombrants en combat rapproché, on les avait glissés sous les premières marches de l’escalier.
    Aussi prudemment qu’à la descente, Adalbert et Marie-Angéline remontèrent et s’approchèrent de la porte sous laquelle filtrait la lumière. L’archéologue se pencha pour regarder par le trou de la serrure mais la clef était dedans et il ne vit rien : le bandit avait dû s’enfermer… En effet, quand avec d’infinies précautions il appuya sur la poignée de la porte, celle-ci résista. Adalbert se rapprocha de son associée :
    — Ça vous fait peur de rester là à surveiller cette porte ?
    — Avec ça, non ! fit-elle en élevant son pistolet. D’autant que je tire bien. Que voulez-vous faire ?
    — Passer par la fenêtre. Le balcon qui y correspond est facile à atteindre puisqu’il est au-dessus du perron et qu’il n’y a plus de garde. Mais si vous êtes amenée à tirer, faites attention : il me le faut vivant afin qu’il me dise où est Morosini…
    Elle fit signe qu’elle avait compris. Adalbert redescendit, sortit de la maison et examina le porche qui soutenait le balcon, très Roméo et Juliette d’ailleurs avec ses groupes de colonnettes sculptées de motifs différents comme aux portails de certaines églises. Mais là – don du Ciel lui-même sans doute ! –, un lierre grimpait gracieusement jusqu’à la

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