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La Perle de l'empereur

La Perle de l'empereur

Titel: La Perle de l'empereur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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dans les griffes de ce fou. Sa voix cependant resta ferme :
    — Pourquoi elle-même ? J’ai un fondé de pouvoir qui peut sortir de mes coffres ce que je veux…
    — Je préfère que ce soit elle. D’abord parce qu’elle est, paraît-il, une fort jolie femme et que rien ne me plaît plus qu’un joli visage. Ensuite, parce que j’ai des projets pour elle.
    — Vous voulez la couronner impératrice ? Je vous signale qu’elle est déjà mariée…
    — Cessez de me prendre pour un imbécile ! gronda Agalar. Je me marierai lorsque le souci de la dynastie sera à l’ordre du jour. Quand je parle de projets pour votre femme, ils sont de tout autre nature.
    — On peut savoir ?
    — Pourquoi pas ? Cela va vous permettre d’apprécier. Si mes renseignements sont bons, la princesse est la fille de Moritz Kledermann, le banquier suisse ?
    — Tout le monde le sait ! fit Aldo en haussant les épaules.
    — Et une fille unique ? Eh bien, mais c’est très simple : lorsqu’elle m’apportera ce que je veux, je l’inviterai à un petit séjour dans ma demeure jusqu’à ce que son père ait payé la rançon que je me ferai un plaisir de fixer… assez haut ! Mais rassurez-vous, continua-t-il en réponse au grondement sourd qui monta du puits, elle sera traitée en… impératrice. D’ailleurs… il se pourrait que je l’épouse quand vous aurez disparu. Ce qui pourrait se produire dans un laps de temps assez court.
    — Vous êtes un fier misérable ! s’écria Morosini envahi de dégoût. Ainsi, rançon payée, vous me tuerez, simplement ?
    — Je n’en aurai même pas besoin : il suffira de sceller l’entrée de ce puits désaffecté et de vous y oublier. Personne n’aura l’idée de vous y chercher : il est au fond du parc et à flanc de coteau où un éboulis s’est produit, dénudant la muraille à moitié de sa profondeur. Vous n’y manquerez donc jamais d’air. Évidemment, quand on aura cessé de vous nourrir et de vous abreuver, le séjour sera moins agréable… Et je vous préviens que crier ne vous servirait à rien : il n’y a pas une âme à moins de deux cents mètres…
    — Il serait plus simple de me tuer tout de suite.
    — Que non pas ! Je tiens à vous montrer vivant à votre charmante épouse. Vous serez extrêmement convaincant. Et, à ce propos, voici de quoi vous nourrir pendant deux jours, ajouta-t-il en lançant dans le puits un gros pain de campagne qui manqua la tête d’Aldo d’un centimètre. Pour ce qui est de l’eau, vous en avez assez jusque-là.
    — La princesse Morosini exigera que vous me libériez.
    — Croyez-vous ? Je vois les choses autrement : il me suffira de rendre votre situation encore plus pénible pour l’obliger à se plier à mes désirs. Eh oui, en vérité, je crois que je vais être très heureux !
    — Vous n’oubliez qu’une chose : la police qui doit me chercher…
    — Oh, mais je ne l’oublie pas et je puis même vous assurer qu’elle vous cherche déjà. Mais pas pour ce que vous imaginez.
    — Ah non ? Et pourquoi donc ?
    — Elle cherche un assassin. Vous êtes accusé mon cher, d’avoir égorgé la nuit dernière la belle comtesse Tania Abrasimoff qui était votre maîtresse depuis quelques jours mais voulait rompre. On a trouvé une lettre de vous… une bien belle lettre ! Débordante de passion… et de menaces.
    Tétanisé d’horreur, Aldo ne réagit pas immédiatement. Ce ne fut qu’au bout d’un instant qu’il articula :
    — Vous l’avez tuée ! Vous avez tué cette pauvre fille dont vous aviez fait votre complice et que vous terrorisiez ?
    L’autre se mit à rire. Un rire grinçant, cruel. Un rire de dément bien qu’on ne pût vraiment assurer que cet homme en fût un. Il passa comme une râpe sur les nerfs tendus à l’extrême d’Aldo qui retint un gémissement tandis que son bourreau poursuivait :
    — Terrorisée ? Vous en êtes sûr ? Elle n’en avait pas l’air, croyez-moi, quand je lui faisais l’amour. Il vrai qu’elle le faisait volontiers dès qu’il y avait un bijou en perspective. Vous auriez dû en profiter…
    — Et vous l’avez égorgée ? Vous êtes décidément ignoble !
    — Moi, l’égorger ? Vous rêvez, mon cher ! Je ne fais jamais le vilain travail de mes mains. J’ai, pour le faire, des exécuteurs. Cette brave Tamar, par exemple ! C’est elle d’ailleurs qui vous accuse : elle jure de vous avoir vu à l’œuvre…
    — Et

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