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La Perle de l'empereur

La Perle de l'empereur

Titel: La Perle de l'empereur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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Marie-Angéline comprit qu’elle touchait une corde sensible et que Marie n’avait aucune envie de voir les autorités s’inscrire dans son paysage familial.
    — Je n’ai pas besoin de la police. J’ai assez d’amis pour me protéger.
    — De vos ennemis peut-être, mais peuvent-ils aussi vous préserver justement de la police ?
    — Que voulez-vous dire ?
    — Que vous avez eu de la chance jusqu’à présent parce que l’homme qui vous a vue dans la maison de Piotr Vassilievich est un vrai gentilhomme incapable de livrer une femme. Mais il pourrait changer d’avis.
    — Alors ce ne serait plus un gentilhomme, comme vous dites.
    — D’autres pourraient s’en charger. La femme qui sort d’ici, par exemple ?
    Marie Solovieff haussa furieusement les épaules :
    — On voit bien que vous n’êtes qu’une occidentale ignare. C’est une tzigane et ces gens-là ne vont jamais voir la police. Ils règlent leurs affaires eux-mêmes. Mais comment savez-vous ça ? Vous êtes un flic ?
    La mine offensée de Marie-Angéline en dit plus qu’un long discours :
    — Pour qui me prenez-vous ? Je suis seulement une amie de celui qui ne vous a pas livrée mais qui souhaiterait avoir un entretien… sans témoin avec celui que vous servez.
    — Moi, je sers quelqu’un ?
    — Il n’y a là rien de honteux surtout quand la cause est belle, et la vôtre serait… impériale ?
    La Russe rougit, ce qui lui allait bien d’ailleurs, et parut se détendre imperceptiblement :
    — Comment s’appelle votre ami ? Celui qui n’a pas parlé de moi ?
    — Le prince Morosini. Il est vénitien, antiquaire, collectionneur et expert en joyaux anciens. Il souhaite vivement rencontrer celui qui se fait appeler Napoléon VI. Mais le rencontrer… entre hommes, face à face et dans un lieu qui conviendrait au futur empereur.
    — Que lui veut-il ?
    — Je ne sais pas. Parler d’avenir et peut-être l’aider, si sa filiation était établie, à recouvrer une partie au moins des anciens Joyaux de la Couronne. Personne ne sait mieux que lui où ils sont. Ne pouvez-vous nous aider à arranger cette rencontre ? Tout au moins lui en parler ?
    Le ton grave, chaleureux même et persuasif de Marie-Angéline changeait peu à peu l’atmosphère. Marie Solovieff parut tout à coup très ennuyée.
    — Ce que vous dites est très intéressant et je suis heureuse d’apprendre qu’il se trouve des gens capables de se rendre compte de ce qu’il représente. C’est un grand homme, vous savez ? Ses plans d’avenir parlent de paix, d’entente entre les hommes. Même si, pour l’instant, les événements le contraignent à employer la violence…
    — Nous n’en doutons pas un seul instant, ma chère. Et c’est pourquoi le prince appelle de ses vœux une entente…
    — Je voudrais bien vous aider ! soupira Marie Solovieff. Seulement je ne sais pas où il est en ce moment.
    — Oh, il n’y a pas le feu et nous pouvons attendre. Une entrevue de cette importance se prépare avec soin. Donnez-moi seulement son adresse…
    — Je ne la connais pas.
    — Vraiment ? C’est difficile à croire.
    — Pour vous peut-être, mais pas pour moi. Il est normal qu’il s’entoure de quelque mystère sinon il n’aurait guère de chance de mener à bien son destin. Donc il se cache et c’est naturel…
    — Croyez-vous ? Lorsque l’on a confiance dans ses fidèles…
    — On peut faire confiance sans tout révéler. Ainsi, moi j’ai entendu sa parole, fit Marie d’un ton extatique, mais je ne l’ai jamais vu…
    — Voilà qui est encore plus incroyable, dit Marie-Angéline en se demandant si cette femme ne se payait pas sa tête. Comment se vouer à quelqu’un sans le connaître ? Comment l’entendre sans le voir ?
    — Ceux qui servent le Christ le font depuis des siècles, s’écria la fille de Raspoutine en se signant plusieurs fois à toute vitesse. Mais quand je dis que je ne l’ai jamais vu, ce n’est pas l’exacte vérité. En fait, je me suis trouvée plusieurs fois en sa présence, mais je n’ai jamais vu son visage. Je ne connais de lui qu’une haute silhouette noire, pleine d’élégance dans un pardessus au col toujours relevé, un chapeau noir au bord baissé… mais je sais, ajouta-t-elle d’une voix vibrante, qu’au jour de la victoire finale il se révélera à moi comme il me l’a promis car il m’a choisie…
    Cette fois on nageait en plein mysticisme. Restait à savoir

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